A Cuchery, une ancienne gendarme reprend le seul commerce du village

C'était le seul commerce de ce village d'à peine 400 habitants. A Cuchery dans la Marne, l'épicerie n'avait plus de vu son rideau ouvert depuis plus de deux ans. C'est désormais du passé puisque Delphine Jallu, 43 ans, a décidé de refaire vivre cette petite échoppe, après avoir passé dix-sept ans dans la gendarmerie.

Sa carrière au sein des gendarmes, Delphine y a mis un terme il y a maintenant an an alors qu'elle était en poste à Châtillon-sur-Marne. "En patrouille, j'avais l'occasion de passer devant l'épicerie et du coup, de voir que ce point multi-services était fermé, ça m'a fait cogiter. Pourtant, il y avait plein d'autres choses à faire après la gendarmerie mais non, je voulais garder le contact avec les gens."

Delphine Jalu veux faire de son épicerie un endroit où l'on trouve de tout. En plus de l'alimentation, elle veut mettre en place un point relais poste et colis, et bientôt en point pour le gaz. Car l'ADN de Delphine Jalu reste de rendre le plus possible service. "J'adore le contact avec les gens, la recherche des solutions à leurs problèmes, ça les embête de faire du kilomètres pour aller chercher leur bout de pain. Et bien moi je leur propose le pain et en même temps je leur propose d'autres services au même endroit."

Et Delphine Jalu reçoit déjà beaucoup d'encouragements :"Ca me conforte dans le fait de faire ce nouveau métier. Les gens sont déjà très contents et moi ce retour me convient parfaitement."

Un changement radical de vie

Après des années passées avec l'uniforme, Delphine Jalu a eu besoin de faire une pause. "Sacrifier des heures de nuit, les week-ends, c'est difficile. Je ne regrette rien. C'était génial. J'ai adoré ce que j'ai fait. Maintenant, je pense que j'ai apporté ma pierre à l'édifice."

Le parcours pour monter son entreprise n'a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Il a fallu plus d'un an à Delphine Jalu pour faire aboutir son projet et obtenir les financements. "Je pense que j'ai fait peur à mes proches, explique l'ancienne gendarme. Je pense qu'ils se sont dit non, elle est folle. Elle renonce à une situation financière, matérielle pour se lancer dans l'inconnu." Elle poursuit : "Ils se sont dit que c'était fou. Moi je ne trouve pas ça fou, je trouve ça courageux."