À Carquefou, c'est la fin pour l'entreprise de panneaux solaires Systovi

L'entreprise spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires basée à Carquefou, Systovi, annonce dans un communiqué ce mercredi la cessation de ses activités après son placement en liquidation judiciaire. Le fabricant met en avant, entre autres, "l'accélération soudaine du dumping chinois". Une concurrence à laquelle l'entreprise n'arrive plus à faire face. Systovi, créée en 2008, était à la recherche d'un repreneur depuis plusieurs semaines, en vain.

"On n'a été soutenus ni par l'Europe, ni par l'État français"

Un coup dur pour les 87 employés du site. Notamment Ali Douami. Il est en colère de perdre son emploi après y avoir travaillé pendant six ans. "On s'est engagé à travailler pour cette industrie dite d'avenir. J'ai démissionné de mon ancien travail pour venir ici. La colère est intense aujourd'hui parce qu'on n'a été soutenus ni par l'Europe, ni par l'État français." À 57 ans, il craint de ne pas réussir à se faire embaucher ailleurs. "On nous renvoie vers France Travail. Le marché de l'emploi, c'est presque fermé pour les personnes de mon âge. Je suis proche de la retraite et j'ai peur."

Une décision "douloureuse" et "inévitable"

"Cette décision douloureuse était devenue inévitable. Malgré de très nombreux contacts ayant manifesté un intérêt pour Systovi, aucun n’a concrétisé d’offre. Nous sommes très tristes de cette issue et mobilisons dès à présent toute notre énergie pour accompagner du mieux possible les femmes et les hommes qui se sont battus depuis 15 ans pour faire exister le solaire français", souligne Paul Toulouse, directeur général de Systovi.

Dans son communiqué, l'entreprise fait savoir qu'elle compte "soutenir ses employés au mieux", avec des dispositifs d'accompagnement pour leur retour à l'emploi, et en identifiant "des postes ouverts au sein du groupe et sur le bassin géographique".

"Un drame industriel"

Après l'annonce de la fin de Systovi à Carquefou, l'eurodéputé socialiste Christophe Clergeau dénonce l'absence de "volonté politique et de courage" pour valoriser les équipements photovoltaïques fabriqués en Europe. "La fin de l'activité de Systovi est un drame industriel", réagit-il.