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EN IMAGES - Reims : une fresque street-art de plus de 400 mètres de long en cours de création

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Plus de 80 artistes sont conviés ce week-end à Reims pour créer une fresque immense en pleine zone industrielle : c'est le projet "Zi Artistes", dans le quartier du Port-Sec, à Reims.

Dans le quartier du Port-Sec, plus de 80 artistes se relaient pour créer une gigantesque fresque. Dans le quartier du Port-Sec, plus de 80 artistes se relaient pour créer une gigantesque fresque.
Dans le quartier du Port-Sec, plus de 80 artistes se relaient pour créer une gigantesque fresque. © Radio France - Diane Berger

Bombe de peinture à la main, Stratoster - son nom d'artiste - trace un premier trait sur le mur devant lui. Puis il recule de quelques mètres, observe, et revient dessiner la suite de manière intuitive. "Le mur, c'est une feuille de papier pour moi", confie-t-il.

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Sa spécialité, c'est le lettrage : il réalise des graffitis très élaborés, inspirés par la culture rap. Et le jeune homme travaille sans brouillon : "Je m'amuse, je fais des esquisses directement sur le mur. Le graph va ressembler à l'énergie que j'ai envie de dégager ce week-end."

840 mètres carré de mur à décorer

Stratoster participe ce week-end du 10 et 11 juin, avec plus de 80 artistes, au projet "Zi artists", une fresque géante dans le quartier du Port-Sec de Reims. Le but de tous ces grapheurs expérimentés : créer une fresque géante, sur plus de 840 mètres carré de surface, pour décorer le secteur.

Et puisqu'il s'agit d'une zone industrielle où s'implantent de nombreux lieux culturels et musicaux (l'Arena, la Cartonnerie, la boîte de nuit l'Atrium...), les artistes ont reçu un thème commun : la musique.

Mass devant les toutes premières lignes du portrait qu'il réalise, ce samedi 10 juin au matin.
Mass devant les toutes premières lignes du portrait qu'il réalise, ce samedi 10 juin au matin. © Radio France - Diane Berger

Quelques mètres plus loin, devant le mur, Mass - de son vrai prénom Miloud - esquisse les premières lignes d'un visage féminin. Il compare régulièrement son croquis à une photo qu'il utilise comme référence. Il a pour projet de réaliser le portrait de la chanteuse Nneka, une artiste d'origine nigériane qu'il affectionne particulièrement.

Il fait du graffiti depuis 25 ans : "Quand j'ai commencé le graffiti, j'avais 17 ans, c'était illégal ! On allait en garde à vue." Alors il sourit quand il constate l'évolution de son activité : "Aujourd'hui, je travaille avec des bailleurs sociaux, ce genre de structures..." En effet, de plus en plus d'établissements demandent à des artistes de street-art de venir décorer des murs pour donner du caractère à un lieu - comme ici, dans le quartier du Port-Sec.

Sous la chaleur, les grapheurs multiplient les tracés, les couleurs, pour donner forme à leur vision.
Sous la chaleur, les grapheurs multiplient les tracés, les couleurs, pour donner forme à leur vision. © Radio France - Diane Berger

Tout ici se fait de manière légale et très encadrée : l'opération est menée avec la bénédiction des entreprises qui occupent les environs. Olivier Stroh, le président de l'association des entreprises du Port-Sec, est ravi devant la fourmilière d'artistes qui travaillent sur le mur.

"Comme toute forme d'art, on aime ou on aime pas, mais en attendant, ce qui est sûr, commente-t-il, c'est qu'entre un mur de béton sale recouvert de tags ou une œuvre constituée de différentes formes d'expression artistiques, le choix est vite fait ! Et apporter des couleurs à la ville, ce n'est jamais perdu."

Certains commencent leur tracé à la craie, d'autres artistes se lancent directement sur le mur à la bombe de peinture.
Certains commencent leur tracé à la craie, d'autres artistes se lancent directement sur le mur à la bombe de peinture. © Radio France - Diane Berger

La participation de l'école Blot

Au milieu des artistes de street-art expérimentés, un groupe se détache : une dizaine d'étudiants de l'école Blot, une formation rémoise en arts décoratifs, déroule et installe des pochoirs sophistiqués pour créer, étape par étape, le portrait d'un musicien.

"On a réalisé préalablement tous les pochoirs", explique Lola, l'une des étudiantes, alors qu'une première couche grise vient d'être posée. "On vient coller le pochoir sur le mur, puis remplir de peinture pour mettre en place notre personnage petit à petit." Après la première couche grise, les élèves vont appliquer plusieurs couleurs successives. "En totalité, je crois qu'on a un, deux, trois... une dizaine de pochoirs à poser !"

Les élèves de l'école Blot participent à la fresque grâce à une technique de pochoirs.
Les élèves de l'école Blot participent à la fresque grâce à une technique de pochoirs. © Radio France - Diane Berger

Un projet très stimulant pour ces étudiants, d'autant que le défi technique est de taille. "Et le challenge supplémentaire pour nous c'est que notre école est une école de peinture décorative, poursuit Lola. On apprend des choses très classiques, reproduire du faux bois, du faux marbre, de la restauration d'intérieure... C'était un challenge pour nous d'associer la peinture décorative classique et le milieu du street-art !"

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