Barentin : "L'Homme qui marche" est parti à Paris

La ville de Barentin près de Rouen (Seine-Maritime) possède un certain nombre de trésors plus ou moins cachés et l'un d'eux vient de partir pour quelques mois à Paris. Il s'agit d'une sculpture en bronze d'Auguste Rodin, un exemplaire de son Homme qui marche.

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Ce grand bronze de plus de deux mètres de haut est exposé en temps normal au 1er étage du centre culturel André Siegfried. Mais ce lundi, il est parti pour le musée d'Orsay, à Paris. Il doit y être exposé en lieu et place d'un de ses jumeaux. En effet, il existe plusieurs exemplaires de cette statue. Celle du musée d'Orsay est prêtée au musée des beaux-arts de Mons en Belgique à l'occasion d'une rétrospective consacrée à Rodin. "Nous avons pensé que ce serait l'occasion de faire venir l'exemplaire de Barentin à Paris pour l'étudier et le restaurer" explique François Blanchetière, conservateur du patrimoine au musée d'Orsay en charge de la sculpture et de l'architecture.

L'histoire singulière de la sculpture de Barentin

Cette sculpture a une histoire singulière par rapport à ses homologues (il existe cinq exemplaires). Elle est en effet plus tardive, elle a été fondue en 1941, bien après la mort de Rodin (1840-1917) puis vendue à une galerie allemande. Après la Seconde Guerre mondiale, l'œuvre a été restituée à la France, attribuée au musée du Louvre (désormais au musée d'Orsay). Ce n'était pas une œuvre spoliée par les nazis mais elle est quand même une œuvre restituée, "elle a un statut hybride qui lui interdit de sortir du territoire français" précise François Blanchetière.

Après son retour en France, elle a été mise en dépôt à Barentin en 1949 à la demande du maire de l'époque, André Marie, alors ministre de l'éducation mais aussi ancien président du Conseil.

"Il trouvait que les gens avaient du mal à aller au musée, il a donc voulu faire un musée dans la rue. Il a fait venir des œuvres de sculpteurs très connus qui ont été dispersées dans les quartiers" de Barentin explique Marie-Christine Dunogent, chargée du patrimoine à la ville. C'est ainsi que L'Homme qui marche s'est retrouvé dans un jardin public, face au lycée professionnel Edmond Labbé. Il est resté dehors pendant 50 ans avant d'être mis à l'abri dans le théâtre Montdory en 1999 puis dans la salle d'exposition Camille Claudel du centre culturel André Siegfried en 2012.

Aujourd'hui, le voilà à Paris pour quelques mois où il sera donc restauré. Sa patine a souffert de ses années à l'extérieur. Il sera aussi étudié. "Mais il n'a pas vocation à rester au musée d'Orsay" tient à rassurer François Blanchetière. "On en prive quelques mois Barentin pour améliorer son aspect et il reviendra encore plus beau".

Son retour à Barentin est prévu pour la mi-septembre.