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À Privas, un écrivain espère une reconnaissance pour une résistante oubliée

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Michel Rigaud, auteur de plusieurs livres relatant la Seconde Guerre Mondiale en Ardèche, a demandé à la mairie de Privas un hommage à Georgette Barde, résistante dont l'Histoire a presque oublié le nom.

Photo de Georgette Barde, dans l'immédiat après guerre Photo de Georgette Barde, dans l'immédiat après guerre
Photo de Georgette Barde, dans l'immédiat après guerre - Photo Michel Rigaud

"Hélas, trois fois hélas, pas une plaque, pas une école, pour rappeler que Georgette Barde était une résistante qui a eu du mérite". Michel Rigaud, habitant de Coux, auteur de nombreux livres sur l'Ardèche pendant la Seconde Guerre Mondiale, se tient devant 'Le P'tit Resto', rue de la République, à Privas. C'est au-dessus de ce qui était à l'époque une épicerie que vivait la famille Barde pendant l'occupation nazie.

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Le père était coiffeur, la fille, vingt ans à peine la guerre déclarée, avait un diplôme de sténo-dactylo. Mais Georgette va se révéler une résistante courageuse, risquant sa vie contre les nazis. Aujourd'hui, l'historien local espère que la mairie honorera sa mémoire. En cette journée internationale des droits des femmes, nous vous contons l'histoire de cette héroïne oubliée.

Contre "Monsieur Hitler"

Née à Lyon, Georgette Barde arrive à Privas au début des années 30, quand sa famille y emménage. Son père est coiffeur, ses parents très pieux, elle-même se rend aux Jeunesses Etudiantes Catholiques. "Là-bas, elle fréquente des prêtres qui plus tard seront résistants. Et on y parle déjà de ce qui se passe en Europe, notamment de l'Allemagne nazie. Elle m'a raconté qu'elle était contre celui qu'elle appelait 'Monsieur Hitler'", raconte Michel Rigaud, qui a rencontré Mlle Barde après guerre, a eu accès à ses écrits aussi.

Au début de la guerre, dactylo dans l'administration, elle prétend faire du zèle pour rester après les heures de travail, tape en tracts des discours entendus sur la Radio Catholique, discours anti nazis. "À cette époque là on ne connaissait pas le mot 'résistance', elle faisait ça toute seule, dans son soin". C'est en 1942 que la Privadoise rencontre la Résistance organisée.

Louis Govers, l'espion belge

Par l'intermédiaire de sa femme, Georgette Barde est invitée à rencontrer Louis Govers. Sous couverture d'un emploi humanitaire, celui-ci fait partie du réseau de résistance Cochet, il a mis en place notamment un système d'évacuation vers l'Espagne des pilotes Alliés abattus au-dessus de la France. Georgette devient sa secrétaire, remarquant bien qu'il se livre à des activités repréhensibles au regard de Vichy et des Allemands.

En 1943, le Belge sollicite son assistante pour passer à l'action, sur le terrain. Il lui demande d'aller récupérer des documents sensibles à Troyes. "Si vous êtes arrêtée, on ne pourra rien faire pour vous", malgré les risques Georgette accepte. La périlleuse mission, son retour, l'arrestation de Govers, Michel Rigaud le raconte dans plusieurs livres.

Il est le seul àessayerde fairevivrela mémoirede celle qui a ramenédans sa petite valise des plans cruciaux pour la Résistance. "À ma connaissance elle n'a pas de famille dans le coin", explique l'auteur. Il a sollicité le maire de Privas pour un hommage, "il avait l'air réceptif à ma demande", espère Michel Rigaud.

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