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VIDÉO - "On craint le pire au printemps" : aux Loges, les agriculteurs sont envahis par les sangliers

En 2023, 500 hectares de cultures ont été détruits par des sangliers en Seine-Maritime. Un record qui pourrait être battu en 2024 alors que la population ne cesse d'augmenter. Ce qui préoccupe les agriculteurs.

Photo d'illustration. Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © AFP - Sylvain Cordier

Alors que la saison de la chasse dans les bois se termine, les sangliers continuent de détruire les champs en Seine-Maritime. 500 hectares détruits dans le département en 2023, un record. Et alors que 8.600 sangliers ont été tués depuis le début de la période de chasse en juillet, selon la préfecture, les agriculteurs craignent le pire pour le printemps à venir. En particulier dans le massif entre Les Loges et Étretat.

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"Tous les matins, on a l'angoisse de trouver un champ saccagé", témoigne Guillaume Lebas, qui possède 119 hectares en polyculture et élevage à l'orée du bois des Loges. Il y a deux ans, l'agriculteur a donc installé une caméra en bordure de ses parcelles. On y voit des passages incessants d'animaux, principalement la nuit, mais aussi le jour.

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Patrick Chédru a 80 hectares de cultures dans la commune voisine de Bordeaux-Saint-Clair, il estime la facture à 10.000 euros. "C'est de pire en pire, analyse l'agriculteur. Il y a 10 ans, on a commencé à percevoir le problème, il y a cinq ans à alerter et aujourd'hui on craint pour nos exploitations".

"Il faut que les agriculteurs nous préviennent le plus vite possible"

Un problème que connaît bien la fédération de chasse de la Seine-Maritime, qui doit dédommager les agriculteurs. Elle a versé 1,4 million d'euros aux agriculteurs entre le 1er juillet 2022 et le 31 juin 2023. "Mais nous avons de plus en plus de mal à prélever tous les sangliers", rappelle son président José Doméné Guérin. En cause, notamment l'agrandissement des parcelles agricoles, "c'est plus compliqué de chasser dans un champ de maïs de 20 hectares".

Le chasseur calcule : "On devrait arriver à 10.000 sangliers prélevés sur cette saison de chasse". Et la période du printemps rend la traque plus compliquée. La chasse dans les bois est terminée, il faut donc poursuivre les animaux aux champs : "la chasse à l'approche". "Ça pose de vraies questions de sécurité, 10.000 sangliers tués, c'est 70.000 balles tirées".

"La demande des chasseurs c'est qu'on soit alertés le plus rapidement possible quand il y a des sangliers dans les champs", poursuit José Doméné Guérin. Mais le chasseur reconnaît que sa fédération doit poursuivre l'amélioration de ses techniques de chasse à l'approche au printemps et l'été quand les animaux sont au champ.

"Il n'y a aucune espèce dans le monde qui connaît une pression de chasse telle et qui arrive à croître autant"

Si la préfecture de la Seine-Maritime prend le relais, comme en février dernier en envoyant des louvetiers départementaux, elle explique aussi que la population croît dans le secteur. "Aujourd'hui, il se prélève 10.000 sangliers par an à l'échelle du département, il y a 10 ans, il s'en prélevait 5.000", détaille Cyril Teillet, l'adjoint au chef du service environnement de la direction départementale des territoires et de la mer de la Seine-Maritime.

Plusieurs facteurs l'expliquent, selon Cyril Teillet : "C'est une espèce qui est hyper adaptative, il n'y a aucune espèce dans le monde qui connaît une pression de chasse telle et qui arrive à croître autant". Le réchauffement climatique a aussi sa part de responsabilité, "avec des hivers moins rudes, on a moins de mortalité et des naissances plus régulières".

"On craint le pire au printemps, conclut Guillaume Lebas. Il y a trop de sangliers dans le secteur pour la saison, quand les champs vont lever, ils reviendront les saccager".

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