Passer au contenu
Publicité

Les sangliers ont causé 900 000 euros de dégâts cette année

La chasse au grand gibier se clôture ce jeudi 28 février, et notamment celle du sanglier : cette année encore, ces mammifères ont causé énormément de dégâts dans certaines cultures normandes. Illustration chez un exploitant de Seine-Maritime.

Sylvain Lambert s'est fait indemniser 3 200 euros par la fédération de chasseurs pour les dégâts sur ses terres.
Sylvain Lambert s'est fait indemniser 3 200 euros par la fédération de chasseurs pour les dégâts sur ses terres. © Radio France - Simon de Faucompret

À quelques jours de la clôture de la chasse au sanglier, la fédération des chasseurs de Seine-Maritime serre les dents et tire un bilan édifiant. "Les dégâts, cette année, sont de l'ordre de 500 hectares, et de 900 000 euros", annonce Alain Durand, président de la fédération. Frais de gestion, protection de terres, indemnisation des exploitants touchés ... C'est un montant-record, payé par les chasseurs en six mois de chasse. Elle se termine ce jeudi 28 janvier.

Publicité

"C'est la catastrophe complète."

En cause, une population de sangliers qui ne cesse d'augmenter sur les terres normandes. "Il y a deux ans, on tirait environ 6 000 sangliers", renchérit Alain Durand. "Cette année, on devrait finir la saison à 9 000." Confirmation du côté des premiers intéressés, les agriculteurs. "J'exploite par là depuis 1992", lance Didier, agriculteur sur le plateau de Préaux, au nord-est de Rouen (Seine-Maritime). "Au début, il y avait un peu de dégâts, mais c'était rien. _Aujourd'hui, c'est la catastrophe complète__._"

Avec son collègue et ami, Sylvain Lambert, les deux agriculteurs domiciliés à la Vieux-Rue se relaient les bruits qui courent : "Le voisin en a compté presque une cinquantaine l'autre matin, en arrivant dans son champ", dit l'un. "Je ne sais pas combien ils en tirent, mais ils doivent en rater pas mal", ironise l'autre.

Sauf que ces hardes n'ont rien d'une chimère : Sylvain Lambert nous emmène à deux kilomètres de son domicile, dans son 4x4, constater les dégâts sur l'un de ses terrains.

Plusieurs hectares ravagés

"Vous voyez, normalement il y a une pelouse bien unie ici. Là, tout est ravagé." Ce terrain, en bordure de forêt, sert à accueillir les vaches laitières de l'exploitant. "Avec ces dégâts-là, je peux accueillir moins de bêtes."

De l'argent perdu, mais aussi du temps et de l'énergie : "Il faut ensuite remettre tout à plat, resemer ... Et encore, rien ne nous garantit que les sangliers ne vont pas repasser." L'an dernier, sur ses 8 hectares de maïs, il en a perdu 2. 

Chasseurs et agriculteurs : un intérêt commun

Cette prolifération n'est bonne ni pour les exploitants, ni pour les chasseurs : les uns perdent leurs cultures, les autres doivent rembourser les dégâts. "On m'a indemnisé de 3 200 euros cette année", révèle Sylvain. "Mais je préférerais ne pas l'être du tout, et pouvoir récolter tranquillement." Sans oublier la menace de la peste porcine, identifiée par la fédération à la frontière belge, et qui fait trembler nos éleveurs de cochons.

Sylvain, lui, est à la fois agriculteur et chasseur : "Il y a parfois un peu d'agressivité d'un côté comme de l'autre. Mais je pense que si chacun fait un petit effort et qu'on peut se mettre autour d'une table et en discuter, on peut trouver des solutions bonnes pour tout le monde." Au pied levé, il en sort quelques-unes, comme ça : réduire les cheptels de sangliers, populariser les clôtures électriques, ou encore allonger d'un mois la saison de chasse au sanglier jusqu'à fin mars. "Les intérêts sont les mêmes, le tout c'est de bien se comprendre."

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined