Les pomiculteurs limousins s'invitent chez Valade à Lubersac pour protester contre les importations de pommes

Ils sont très en colère. Ce vendredi matin, après s'être réunis sur la place du foirail de Lubersac en Corrèze, une cinquantaine de pomiculteurs venus de tout le secteur se sont massés devant l'usine Valade, quelques centaines de mètres plus loin. Il y a là quelques tracteurs. Dans l'un d'eux quelques tonnes de pommes pourries qu'ils vont déverser et écraser au beau milieu de l'entrée du site. Une action coup de poing pour dénoncer l'importation de pommes étrangères.

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600 tonnes de pommes en stock

Une hérésie pour Antoine Nardot, producteur à Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne. "On a des tonnes de pommes qui pourrissent dans nos vergers parce qu'on en a déjà  600 de stockées et on ne peut plus les ramasser parce que vous ne nous les achetez plus". Et avec les autres producteurs il affirme que tous les jours des camions venant d'Espagne ou de Pologne livrent l'entreprise. Une situation qui est en train de tuer la pomme limousine affirment les pomiculteurs. "On est la seule pomme AOP et vous pour nous soutenir localement, à 30 km de mon verger, vous achetez de la pomme d'Espagne ou de Pologne !" s'emporte Antoine Nardot qui vient tout juste de s'installer.

Le patron s'engage

Après une demi-heure de discussions tendues avec les responsables du site le président de Valade en personne est venu à la rencontre des pomiculteurs. Pour Guillaume Argand il y a eu un malentendu. "On pensait qu'il n'y aurait pas suffisamment de pommes pour l'industrie en France cette année". Mais si les producteurs limousins peuvent lui en fournir des gros volumes il s'engage à les prendre. "On fait prioritairement travailler les personnes qui sont autour de nous". Un engagement que les producteurs applaudissent mais tout en prévenant : ils restent vigilants. S'ils doivent revenir ils seront encore plus en colère. Les pomiculteurs dans cette action visaient aussi le groupe Andros** basé à Biars-sur-Cère dans le Lot. Ils n'excluent d'aller lui rendre visite aussi un de ces jours.