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Grippe aviaire : un éleveur de canards de Dordogne lance une expérimentation pour dénoncer la mise à l'abri

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Un éleveur de Dordogne participe à une expérimentation en lien avec le ministère de l'Agriculture. Pendant 18 mois, 144 fermes de France vont expérimenter leurs propres règles de biosécurité pour prouver que le plein air n'est pas responsable des crises de grippe aviaire.

L'expérimentation vient de débuter chez Jean-François Roudier, pendant 18 mois il va appliquer ses propres règles. L'expérimentation vient de débuter chez Jean-François Roudier, pendant 18 mois il va appliquer ses propres règles.
L'expérimentation vient de débuter chez Jean-François Roudier, pendant 18 mois il va appliquer ses propres règles. © Radio France - Charlotte Jousserand

Jean-François Roudier est éleveur de canards avec son frère, Ludovic à Saint-Avit-de-Vialard. Chez eux, les 2.400 canards sont à l'air libre, dehors, allongés sur l'herbe, et ce, peu importe le niveau risque de grippe aviaire. Jean-François Roudier qui est aussi secrétaire général de la Confédération Paysanne en Dordogne, est à l'origine d'une expérimentation nationale en lien avec les services du ministère de l'Agriculture.

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Une expérimentation nationale avec le ministère

Cet éleveur et 143 autres en France appliquent leurs propres règles de biosécurité pendant 18 mois pour "prouver que notre modèle n'est pas à l'origine des crises" de grippe aviaire. L'agriculteur périgourdin dénonce les règles de biosécurité imposées par les services de l'État "qui ne sont pas adaptés à nos modèles en circuit court et en autarcie". Chez lui, les canards sont élevés et gavés sur place, "on fait tout ici".

Pour mettre en place cette expérimentation, il a fallu négocier "pendant deux ans" et inventer des grilles d'évaluation et de solutions. Il y a deux fermes en Dordogne qui entrent dans cette expérimentation, celle de Jean-François Roudier, depuis quelques jours, et celle d'une éleveuse de poules pondeuses à Rouffignac-de-Saint-Cernin.

Des règles adaptées aux élevages en circuit court

Jean-François Roudier estime que la place de ses animaux, c'est "à l'air libre pour qu'ils soient élevés dans de bonnes conditions", il n'a jamais compris les mises à l'abri et les claustrations imposées en cas de risque de grippe aviaire "ce n'est pas bon de mettre des canards à sept sur un mètre carré, chez moi, dans chaque parcours d'un hectare, il y a 600 canards, on est plus sur un canard pour sept mètres carré".

L'éleveur protège ses canards avec sa méthode. Avec son frère, ils ont fait de gros aménagements après la crise de la grippe aviaire de 2016. Trois sas sanitaires sont installés sur l'exploitation et les canetons, quelques jours après leur arrivée à Saint-Avit-de-Vialard, vont à l'extérieur, "ça les rend plus robustes et ça évite les traitements médicamenteux". Jean-François Roudier vient de créer une plateforme pour les canetons, c'est comme un tapis de pierres à l'entrée du hangar pour "éviter que les canetons aient les pattes dans la boue. On a eu un hiver très pluvieux et c'était compliqué. Là, on a investi 7.000 euros et cela va nous permettre de les sortir, ce sera plus sain".

Limiter les risques de contamination

Pour éviter les risques de contamination, Jean-François Roudier limite les contacts avec les canards. Il est le seul de la ferme à s'occuper des canetons entre leur arrivée et jusqu'à leurs trois semaines. Après, ils changent d'enclos "et je ne veux plus les voir, c'est mon frère qui s'en occupe et lui seul". Sur le parcours d'en face, sont installés les canards plus âgés.

Dans le hangar dans lequel se trouvent les mangeoires et les abreuvoirs, aucun véhicule ne rentre, "depuis 2016, on a fait de gros travaux pour pouvoir pailler de l'extérieur, plus aucun véhicule ne rentre et les canards ne sont plus sur les aires de circulation". Même le vétérinaire ne rentre pas dans les enclos, assure Jean-François Roudier, c'est lui qui lui apporte les canards.

Jean-François Roudier espère qu'avec cette expérimentation, ils vont pouvoir faire changer les choses et faire évoluer les règles pour ce modèle d'agriculture, "On voit que ce n'est pas chez nous qu'il y a des cas de grippe aviaire, et pourtant moi, je suis sur un couloir migratoire, c'est une question de modèle".

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