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Confinement : les producteurs de fruits et légumes inquiets du manque de saisonniers étrangers

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Le déconfinement débute ce 11 mai mais il reste des inconnues notamment pour les arboriculteurs et maraîchers. Le pic d'activité des récoltes approche et ils redoutent le manque de main d'oeuvre étrangère. Dans la Loire et la Haute-Loire, beaucoup font chaque année appel à des saisonniers polonais.

Les producteurs de fruits rouges des Monts du Velay par exemple font appel chaque année à des travailleurs saisonniers étrangers dont 250 Polonais. Les producteurs de fruits rouges des Monts du Velay par exemple font appel chaque année à des travailleurs saisonniers étrangers dont 250 Polonais.
Les producteurs de fruits rouges des Monts du Velay par exemple font appel chaque année à des travailleurs saisonniers étrangers dont 250 Polonais. © Maxppp - Cyril Hiely

Dès le mois de juin débute la pleine saison des récoltes de plusieurs fruits et légumes mais beaucoup de producteurs s'inquiètent du manque de travailleurs saisonniers étrangers. Dans la Loire et la Haute-Loire, les maraîchers et arboriculteurs travaillent chaque année avec beaucoup de saisonniers venant de Pologne notamment. Le déconfinement en France va débuter le 11 mai mais il reste bon nombre d'interrogations à commencer par la situation aux frontières et la circulation des personnes.

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Dans sa ferme à Chamboeuf dans la Loire, Patrick Bonnier travaille tant bien que mal avec son équipe de début de saison pour assurer les récoltes de salades et de radis. La suspension de certains marchés a déjà été une première difficulté mais c'est surtout le flou des semaines à venir qui l'inquiète.

"Je travaille avec des saisonniers polonais qui sont bloqués et ne peuvent pas passer la frontière entre la Pologne et l'Allemagne et entre l'Allemagne et la France."

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"Pour le moment, j'ai du personnel qui n'était pas prévu de rester si tard, Il a fallu improviser et on a fait un peu plus d'heures. Comme je suis en bons termes avec eux, ils m'ont fait cette fleur de rester chez moi. Quand il y aura une plus grosse charge de travail, pour les mois à venir, il va falloir que la situation se décante d'un côté ou de l'autre ! Je travaille avec des saisonniers polonais qui sont bloqués et ne peuvent pas passer la frontière entre la Pologne et l'Allemagne et entre l'Allemagne et la France. Je vais essayer de faire marcher tous mes contacts pour voir si je peux trouver du monde mais après, ça sera au petit bonheur la chance !" 

Une situation plus incertaine encore pour Pascal Fournel. Car ce producteur de fruits rouges à Montregard en Haute-Loire travaille d'habitude avec des saisonniers polonais mais aussi espagnols... et trouver un plan B en quelques semaines s'avère très difficile.

"Des gens expérimentés en récolte, c'est pas simple à trouver et s'il faut former l'ensemble d'une équipe, ça va être très long !"

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"Mon gros problème, c'est le manque de visibilité ! Recruter maintenant, c'est compliqué ! Des gens expérimentés en récolte, c'est pas simple à trouver et s'il faut former l'ensemble d'une équipe, ça va être très long ! On n'a pas de gros rapports dans mon exploitation donc si on n'est pas efficace, économiquement, ça va être dur ! Les jours où je suis le plus pessimiste, cette situation à venir, ça peut atteindre la pérennité de l'exploitation ! 

Eric Pauchon, lui, a bon espoir que d'ici les semaines qui restent avant la grosse saison, des solutions soient trouvées pour avoir suffisamment de saisonniers étrangers et de main d'oeuvre locale. Le président du GIE des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay en Haute-Loire explique qu'à l'image des récoltes de framboises en juillet, il reste encore un peu de temps pour s'organiser. 

"Pas garanti à 100% mais cela semble quand même assez s'assouplir au-niveau des frontières" - Eric Pauchon, président du GIE des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay

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"On conseille aux producteurs de rester bien en contact avec leurs saisonniers, de les rassurer, de leur trouver une solution pour le transport. Je ne vais pas dire que c'est garanti à 100% mais cela semble quand même assez s'assouplir au-niveau des frontières. Il y a une partie des saisonniers étrangers qui ne va pas venir : il y a certaines personnes un peu plus âgées, qui ont entre 50 et 60 ans qui sont plus hésitantes, mais ce n'est pas la majorité des cas. On prévoit quand même, pour tous ceux qui ne vont pas venir, de recruter localement. 

Aujourd'hui, on a un tout un tas de personnes sous le coude : beaucoup d'étudiants qui ne pourront peut-être pas travailler dans les restaurants du bord de mer ou en montagne et tous ces gens-là cherchent du travail. Il seront certainement moins expérimentés mais il faudra faire avec ! Il faut rester optimiste bien sûr ! Les plantations sont quand même relativement belles, il n'y a plus de gelée de printemps, il y a un gros potentiel donc en mettant en oeuvre justement tout ce qu'il faut pour que ça se passe bien, il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal ! "

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