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Agriculture : de nombreuses aides pour soutenir les exploitants en Bretagne, "nous avons besoin de bras"

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À l'occasion du Salon de l'agriculture, France Bleu Armorique s'intéresse à l'emploi et aux aides pour soutenir les paysans en Bretagne, de l'installation à l'accompagnement au quotidien. La région a l'objectif de 1.000 installations par an d'ici 2028.

En Bretagne, des dispositifs sont mis en place pour soutenir les agriculteurs. En Bretagne, des dispositifs sont mis en place pour soutenir les agriculteurs.
En Bretagne, des dispositifs sont mis en place pour soutenir les agriculteurs. © Radio France - Philippe Mondol

Alors que le Salon de l'Agriculture bat son plein à Paris, France Bleu Armorique a décidé de mettre en lumière les exploitants de Bretagne. En direct ce mercredi de la ferme d'Ana-Soiz à Val d'Anast en Ille-et-Vilaine, de nombreux invités se sont succédé pour parler de la situation des agriculteurs en Bretagne, et notamment des aides à leur disposition.

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"C'est une activité passionnante que le monde du vivant"

La région a pour objectif l'installation de 1.000 agriculteurs chaque année. Actuellement, on est plutôt entre 650 et 750 installations chaque année selon la Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine. "Moi, je suis persuadé qu'il y a un avenir pour l'agriculture et je dis à la jeunesse de venir s'intéresser à ces métiers !, plaide Loïg Chesnais-Girard, depuis le Salon de l'Agriculture qui célèbre la Bretagne ce mercredi. Il y a de la place et nous avons besoin de bras, c'est une activité passionnante que le monde du vivant." Le président du Conseil régional veut conserver "une agriculture familiale, car c'est la meilleure, elle est résiliente, solide dans les crises et correspond à notre manière de vivre en Bretagne".

"La Bretagne a cette chance de participer à la souveraineté alimentaire, avec tous les agriculteurs qui sont au top niveau. On est parmi les meilleures agricultures au monde, au niveau de la qualité des produits, de la performance environnementale et en n'oubliant pas la performance sociale pour que nos agriculteurs vivent de leur travail", souligne Loïg Chesnais-Girard.

Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne, en direct du Salon de l'agriculture
Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne, en direct du Salon de l'agriculture © Radio France - Valentin Plat

Des visites d'exploitation et un accompagnement individuel

Pour soutenir l'agriculture, de nombreux dispositifs existent dans notre région. L'ANEFA, l'association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture, propose par exemple des offres d'emplois sur son site internet. "La personne qui recherche un emploi et qui choisit l'agriculture comme domaine d'activités, va retrouver ces offres sur le site de Pôle Emploi", précise Valérie Heyser, chargée de mission au sein de l'association en Ille-et-Vilaine et invitée de France Bleu Armorique ce mercredi.

Mais l'accompagnement ne s'arrête pas là. L'association met à disposition des demandeurs d'emploi et des personnes qui envisagent de se reconvertir le dispositif "Voyage en agriculture" : "Ça va plus loin qu'une simple visite d'exploitation. Le matin, ils vont dans une exploitation en élevage et l'après-midi dans une exploitation qui va être en relation avec la production de culture. La particularité, c'est qu'il y a des ateliers pratiques : ils peuvent être amenés à participer au paillage, à la nourriture des animaux, aux soins, etc. C'est intéressant de toucher au plus près le métier vers lequel on s'oriente." Parmi les participants, on retrouve de plus en plus de personnes "qui ont envie d'être plus proches de la nature, d'un métier qui a du sens".

Autre dispositif mis en place par l'ANEFA : Graines d'agriculture. Il s'agit là d'un accompagnement individuel pour faciliter la mise en relation des candidats avec le milieu de l'entreprise et les futurs employeurs. "Ça passe par des immersions en entreprise, par des enquêtes professionnelles, parfois juste des échanges avec des salariés qui ont vécu le même parcours de reconversion que celui qui est recherché. Ça permet de faciliter le projet d'orientation", précise Valérie Heyser.

"S'organiser pour être bien dans sa tête et dans ses bottes"

La Chambre d'agriculture d'Ille-et-Vilaine vient également en aide aux agriculteurs. Pour passer à 1.000 installations par an, "il faut arriver à communiquer davantage et de façon régulière sur le métier", plaide Loïc Guines, son président. Et selon lui, la filière doit mettre la main à la pâte : "Il faut que la filière travaille son image, à des conditions de travail, surtout sur l'élevage, moins contraignantes. On a des solutions en bovins laitiers, on a des pays qui ont réussi à séquencer le travail, car la robotique ne fera pas tout."

Aujourd'hui, les nouveaux agriculteurs sont un peu plus âgés qu'il y a quelques années, "autour de 30 ans" : "Ils ont eu une autre expérience, beaucoup ont au minimum un BTS et c'est nécessaire. C'est un monde qui bouge, il faut des capacités d'anticipation et de réflexion." S'installer de manière individuelle coûte en moyenne 320.000 euros, alors pour soutenir les futurs exploitants, la Chambre d'agriculture met en place un accompagnement des projets (élevage, maraîchage, filière arboricole, etc) : "On les accompagne à la réflexion de leur projet et notamment leur projet économique. On est là pour les conseiller. Accompagner, mais pas décider à leur place."

"La jeune génération arrive avec d'autres idées, une nouvelle approche. Aujourd'hui, l'agriculteur doit d'abord travailler pour lui avant de travailler pour la filière , souligne Loïc Guines. Si vous avez envie de faire ce métier, il faut s'organiser pour être bien dans sa tête et dans ses bottes. Vous n'êtes pas là pour répondre d'abord à la filière ."

Cinq millions d'euros pour le bio

En cette période d'inflation, la région a elle décidé de débloquer cinq millions d'euros pour soutenir l'agriculture biologique en Bretagne. "Nous savons que l'inflation forte impacte les ménages, ils font des choix, des réorientations dans leur panier et nous avons une crise de la bio qui est là et il faut aider nos agriculteurs", explique Loïg Chesnais-Girard. Le président de la région Bretagne souligne que la place du bio a "plus que doublé" sur le territoire en une dizaine d'années : "Moi, je veux que nous ayons une Bretagne qui assume plusieurs systèmes de production".

Loïg Chesnais-Girard évoque également des inquiétudes vis-à-vis du foncier. "Il y a le sujet de la ville qui avance. Il faut s'engager dans la réduction de la consommation des terres agricoles, tout en continuant à loger les gens. Et il y a le sujet de l'accaparement des terres par des fonds de pension ou des sociétés étrangères. C'est un sujet très important que nous devons regarder de près et je plaide pour une loi foncière même si je sais que le ministre n'a pas encore ouvert cette voie."

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