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2022 année "inédite" selon le Président de la Chambre d'Agriculture de Bretagne

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La Chambre d'agriculture de Bretagne présente ce mardi une analyse des chiffres clés de l'agriculture et du secteur agro-alimentaire pour 2022. On décrypte ce document avec son président André Sergent invité de France Bleu Armorique.

Quel bilan pour l'agriculture bretonne en 2022 ? La Chambre d'agriculture de Bretagne présente une analyse des chiffres clés ce mardi. André Sergent, son président, décrypte ce document sur France Bleu Armorique.

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France Bleu Armorique : Comment est-ce que vous qualifiez cette année 2022 ?

André Sergent : C'est une année inédite, je dirai parce que d'un côté, on a globalement des prix à la production qui ont quand même augmenté et c'est très bien. Des charges évidemment également. Mais on peut parler d'embellie et en même temps, on a une raréfaction des denrées agricoles qui interpelle, notamment au travers des chiffres de l'importation que l'on a aujourd'hui.

Revenons d'abord sur le positif pour cette année 2022, les agriculteurs bretons ont été mieux payés pour leur production. Dans quelle mesure ?

Globalement, effectivement, dans l'ensemble des filières, que ce soit le secteur végétal au travers des légumes ou des céréales, et le secteur de l'élevage, on a connu une augmentation des revenus agricoles et c'était très attendu depuis déjà des années. Et ça, ça fait vraiment du bien. Parce que face à cette embellie, on a tout de suite l'enjeu des jeunes et du renouvellement des générations. Pour attirer des jeunes vers notre métier, il faut évidemment pouvoir se dire que dans ce métier, on peut bien en vivre.

Pourquoi ces rémunérations ont elles augmenté ? Grâce à la loi Egalim par exemple ?

Alors, il y a deux choses. D'un côté, la raréfaction de la production, c'est-à-dire qu'il y a moins de lait, moins de cochons. Et donc, par rapport à ça, il y a toujours cette logique de la loi de l'offre et la demande qui fait que dès lors qu'il y a une denrée sur laquelle il y en a moins, en général les prix sont plus rémunérateurs. Et la deuxième chose, effectivement, la loi Egalim qui, on peut le dire aujourd'hui, a quand même fait quelque chose pour trouver une rémunération à la production. Et c'est essentiel parce que, comme tant d'autres secteurs, je pense au secteur de la pêche, si la matière première n'est pas là, rien ne se fait après.

Autre donnée de 2022, l'inflation qui touche aussi les agriculteurs, notamment en ce qui concerne l'énergie...

Alors effectivement, à côté de l'embellie des denrées agricoles, il y a bien sûr les charges. Et dans nos charges de production, il y a notamment l'énergie, que ce soit en amont ou en aval, c'est-à-dire la partie transformation. C'est un élément essentiel aussi dans nos charges de production. Et face à cette augmentation, on a des coûts de production qui ont fortement augmenté.

Et les agriculteurs ne voudraient pas demander, comme d'autres professions, que ces prix soient bloqués pour eux pour leur permettre de travailler ?

Il y a deux choses sur l'énergie. D'un côté, effectivement, on demande aussi le principe du bouclier tarifaire pour protéger les agriculteurs le temps de pouvoir s'adapter. Les agriculteurs ont aussi cette chance et cette opportunité de s'engager dans des logiques de production d'énergie pour eux-mêmes, pour leurs propres productions et pour devenir aussi vendeurs d'énergie comme on vend des denrées agricoles.

Vous nous avez parlé de la raréfaction des denrées agricoles l'an dernier en Bretagne. Est-ce lié à la sécheresse que notre région a aussi connu en 2022 ?

Alors au niveau national, la Bretagne est quand même, sur ce sujet précis de la sécheresse et de la problématique de l'eau, un peu protégée. C'est pour cela que la baisse de production n'est pas essentiellement liée en Bretagne à la sécheresse, c'est clair. Il y a certains secteurs peut-être, comme les légumes, mais globalement non. En fait, le problème, c'est de la rémunération qui décourage certains agriculteurs. Et la deuxième chose, notamment dans certains secteurs comme l'élevage, c'est que ce métier est très astreignant. Il faut s'y mettre tout le temps, le week-end, les jours fériés. On voit bien que certains jeunes ne veulent plus de ça.

Mais tout de même les agriculteurs bretons doivent se préoccuper de ce manque d'eau non ?

Bien sûr, et notamment dans certains territoires bretons plus que dans d'autres. Donc c'est un sujet qu'on a aussi dans le coin de l'esprit. Mais ce n'est pas le principal sujet. Comme je vous le dis aujourd'hui, le principal sujet, c'est de réussir à maintenir les productions agricoles bretonnes sur nos territoires bretons. Parce qu'on a cette chance d'avoir ce climat qui change bien sûr, mais qui reste très favorable encore à l'agriculture. On a cette chance donc profitons en.

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