AKWA ITINERIS la piscine itinérante

Jean-François Buisson a passé son enfance au Maroc.
Grandissant, il participe à la création d'une association humanitaire sur place pour aider les jeunes des petits villages du Moyen Atlas.
Car chaque année beaucoup de ces jeunes sont victimes des inondations car ils ne savent pas nager.

De son côté, son père a inventé pour ses enfants, dans leur petite piscine de Rabat, un système ingénieux de double fond du bassin pour qu'ils apprennent à nager.
Un principe très astucieux puisque plus le jeune nageur est à l’aise dans l’eau, plus le fond du bassin descend et devient profond, ce qui permet, sans paniquer, d’apprendre très vite et en confiance à nager.

Ainsi, François apprend rapidement à nager et devient même, dans les années 70, champion de natation et sportif de haut niveau.

Dans les années 2000, il découvre les chiffres édifiants du nombre de personnes qui ne savent pas nager, et repense à son enfance...
Il replonge (littéralement) dans ce concept de piscine qu’avait mis au point son père qui s’adaptait au niveau de pratique du nageur grâce à ce fond mobile du bassin. Mais cette fois, il se dit que l’adaptation à notre époque voudrait que sa piscine soit itinérante pour accéder au territoires reculés ou sans équipement aquatique.

Après de nombreux mois de travaux et de tests, Jean-François conçoit le tout-premier centre aquatique mobile.
Il s'agit d'un bassin en inox de 8 m sur 2,10 avec une profondeur qui varie de 50 cm a 1m30 en fonction du niveau des élèves.
Le double fond monte et descend (comme dans la piscine de son enfance) en laissant passer l’eau pour que le poids de l’eau fasse baisser le fond de la piscine, ou en l’aspirant pour que le fond remonte.
Sur le côté du bassin, un couloir permet au maître-nageur de suivre les baigneurs (avec une perche au besoin).

Jean-François lui donne un nom : Aqwa Itineris.

Concrètement, Jean-François installe son camion dans la cour de l’école.
Le vendredi soir, il remplit le bassin de 24 m3 avec de l’eau filtrée et chauffée, et le lundi matin les petits nageurs peuvent débuter l’apprentissage de la natation.

L'entraînement a lieu tous les jours dans la cour de récréation, et en 8 ou 10 cours les enfants se débrouillent suffisamment pour nager.

Et puis, pendant que les enfants sont en classe, c’est au tour des adultes du village de venir s’entraîner.

A l’issue de la session, la commune récupère l’eau pour arroser pour nettoyer, et le camion repart vers une autre école.
Et reviendra l’année suivante.

Testé auprès des petits villages des montagnes où est difficile de construire et d’entretenir une piscine municipale (en raison du terrain non constructible, de l’éloignement de la vallée, ou tout simple en raison des finances de la commune – pour un village de 500 ou 600 habitants pour lesquels il est compliqué d’envisager la construction d’une telle structure), le bassin itinérant de Jean-François remporte un vif succès.

Le centre aquatique mobile est également prévu pour les seniors et les personnes en situation de handicap. Et des cours d’aquagym sont également possible.

Il obtient même le soutien de l’Ecole Polytechnique de Lausanne.

Alors évidemment, le projet s’est ébruité et n’a pas échappé aux collectivités locales françaises ! Et désormais, le centre aquatique mobile sillonne la France.

Plusieurs prix au Concours Lépine plus tard, d’autres camions piscines mobiles vont être mis en circulation dans le courant 2024.

Pour plus de confort, le camion est également équipé d'un petit vestiaire, d'une douche et même de toilettes.