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Eckwersheim : "Pour eux, le TGV c'est comme le Titanic, il ne pouvait pas dérailler", dénonce Gérard Chemla

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C'est un procès long et compliqué qui commence ce lundi : celui de l'accident de TGV d'essai d'Eckwersheim en novembre 2015. Un TGV qui avait déraillé pendant des tests, faisant 11 morts et 42 blessés. Gérard Chemla, avocat d'une quarantaine de parties civiles, espère "la vérité".

Gérard Chemla sera l'avocat d'une quarantaine de parties civiles
Gérard Chemla sera l'avocat d'une quarantaine de parties civiles © Maxppp - Christophe Petit Tesson

Le procès de l'accident de TGV d'Eckwersheim débute cet après-midi à Paris devant le tribunal correctionnel en charge des accidents collectifs. Le 14 novembre 2015, un TGV déraillait pendant la phase d’essai pour la LGV Est, faisant 11 morts et de nombreux blessés. Le train a percuté la pile d'un pont avant de basculer dans le canal en contrebas. Il y a près de 100 parties civiles. Gérard Chemla va représenter une quarantaine d'entre elles.

"Mes clients attendent déjà que ce procès commence et qu'il ait lieu, qu'on puisse le mettre derrière nous, c'est très important. Ça fait près de neuf ans que nous attendons le procès pour tourner la page. Et puis sinon, nous attendons la vérité, c'est à dire qu'on nous explique comment on a pu faire dérailler ce fleuron de la SNCF et de l'industrie française."

"C'est un moment très difficile"

"Pour eux c'est compliqué" ajoute l'avocat. Il y a eu beaucoup, beaucoup de mal à admettre que le procès arrivait et à s'y intéresser. Le procès est très long, un peu grand pour eux et personne n'imagine assister à sa totalité. Et puis c'est la douleur qui refait surface instantanément. Donc, il y a des gens qui sont tout à fait inquiets et qui se sentent mal depuis plusieurs mois. C'est un moment très difficile."*

"Certains travaillent encore pour la SNCF et ses filiales et il y a même des enfants de personnes décédées qui, depuis, ont trouvé une place dans ces sociétés. On est pour un certain nombre d'entre eux dans une espèce de famille du chemin de fer et c'est compliqué. Ce sont des gens qui ont vécu toute leur vie dans une ambiance SNCF. Et le fait de s'opposer comme ça à cette grande maison est difficile à vivre. Mais ils le font."

La chaîne des responsabilités

Sur le fond du dossier, Gérard Chemla craint que chacun se renvoie la balle : "chacun se renvoie la balle ou tout le monde vient nous expliquer qu'il a fait ce qu'il fallait. Comme il fallait qu'il n'a rien à se reprocher et que si quelqu'un est responsable, c'est l'autre. Donc on est dans un déni organisé avec des armées d'avocats, d'experts, de juristes, d'ingénieurs. Et c'était effectivement un bras de fer assez épuisant que nous allons engager".

"Pour eux, le TGV c'est comme le Titanic, il ne pouvait pas dérailler, c'est une idée aberrante. Tout découle de ça, à partir du moment où vous ne mesurez pas le risque vous ne prenez pas les précautions qui vont avec".

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