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Une cabane des ours et toujours en Chartreuse, une grotte qui en abrita peut être !

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Au dessus du Grenoble, sous le sommet du Rachais: la mystérieuse cabane des ours...Puis plus loin, près de la Croix de l'Alpe la fabuleuse grotte dite du Trou de la Rousse

La vue sur Grenioble depuis les hauteurs du Rachais
La vue sur Grenioble depuis les hauteurs du Rachais © Getty - getty

Quand vous vous trouvez à Grenoble sur les bords de l’Isère, devant vos yeux, un enfilement de sommets chartrousins.

Le plus urbain, La Bastille et ses 491 M, avec la télécabine des célèbres Bulles qui enjambent l’Isère et vous posent , tranquille, sur le parvis du fort. Vient ensuite le Jalla, 635 m, avec son monument à la gloire des troupes alpines et les ruines des cimenteries et puis, sauvage au point d’héberger sangliers et chevreuils, voici le Rachais qui culmine a 1046 m.

Du sommet du Rachais ou se trouve un simple poteau métallique sur un rognon rocheux entouré d’arbres , n’espérez pas une vue des plus panoramiques , il vous faudra descendre de quelques mètres et approcher d’une petite clairière qui donne sur le vide et vous ouvre le paysage le plus large possible. Je vais vous emmener dans un Rachais plus facile, plus ludique. Il démarre au Col de Vence à 788 m sur la route qui mène au Sappey en Chartreuse. Si Vence signifie le cours d’eau, le torrent, Le Rachais étymologiquement se rapproche du vieux français Racher qui lui-même vient du latin radix qui signifie la racine. Le Rachais n’est autre que l’endroit où l’on pratiquait des coupes de bois .

Reprenons, nous sommes au col de Vence en fin d’après midi et nous prenons la route forestière sur la gauche encore appelée chemin des batteries . Le sentier carrossable est merveilleusement abrité par une voute d’arbres. Après 900 m de marche tranquille on arrive à un panneau et un embranchement, il suffit de regarder alors sur la droite pour voir une sente bien marquée, un peu raide. C’est précisément ici que l’on quitte la route forestière pour monter droit sur la fameuse cabane des ours .

Le chemin de perd pas de temps, on progresse le long des houx, des hêtres et des fusains, jusqu’à parvenir à une petite clairière. C’est le moment de faire silence car vous êtes à 5 minutes de la cabane des Ours et avec un peu de chance des chevreuils batifolent dans la prairie que borde la fameuse petite baraque de bois. C’est fait, vous êtes rendus à 1002 m , le paysage vers la Chartreuse , est grandiose , la prairie est digne d’une prairie racontée par un écrivain . Au loin, un mirador… La vue sur le st Eynard est réjouissante, alors que vous êtes déjà dans l’ombre, le fort luit encore longtemps au soleil du soir.

La cabane est ouverte , malheureusement un peu sale, dommage, elle est parfaite pour imaginer des nuits au cœur de la montagne . Des petits farceurs ont justifié son nom en installant ça et là des ours en peluche. Il vous reste la seconde étape retrouver le chemin forestier et prendre la direction du Rachais… Un sentier doux, confortable qui rebondit de prairies en prairies puis de nouveau le sous bois , de la terre glissante s’il a plu, des champignons si l’automne le permet, . On monte, on marche à plat , on descend, jamais rien de compliqué . puis c’est l’arrivée au sommet à 1046 m .

La descente va vous permettre d’effectuer une boucle, un chemin balisé vous conduit après une pente un peu raide vers le chemin des batteries que vous suivrez cette fois sur la gauche jusqu’au col de Vence . Vous avez pris, à deux pas de la ville, un vrai bain de foret, un bain d’oxygène. Et là, vous vous dites quel privilège de vivre dans un territoire si riche ! où le lys martagon voisine avec la gentiane, vous n’avez pas rêvé vous étiez en montagne !

La randonnée dite du trou de la Rousse et du pas de la Rousse en Chartreuse offre trois situations bien différentes . Successivement on pénètre la forêt, on grimpe sur des gradins de rochers puis on débouche sur les alpages.

La balade qui demande une certaine dextérité au delà de la fameuse grotte de la Rousse démarre depuis le parking de Pré Orcel à 1405 m. Pour cela prendre la route de Sainte Marie du Mont puis, dans le village, la route forestière de Pré Orcel. Le départ est évident , une sente sur la gauche qui progresse presque à plat à travers bois . Il faut persévérer jusqu’à un éboulis où une trace indique le chemin qui mène au grand porche de la fameuse grotte de la Rousse. Si l’on a pris soin de prendre avec soi une lampe frontale , il est possible de s’aventurer dans la grotte , et là assis au frais dans le noir on peut s’extasier sur la paysage qui s’ouvre dans la fenêtre de pierre. Le tapis des forêts,

paysage typique de Chartreuse
paysage typique de Chartreuse © Getty - getty

les barres de Belledonne et le ciel immaculé. Ici dans cette grotte le fameux Hippolyte Muller qui fut le premier conservateur du Musée Dauphinois et surtout le chercheur obsessionnel du passé préhistorique des Alpes trouva en 1921 un outil en silex, une hache polie en roche verte et un poinçon métallique qui a probablement servi d’aiguille à tatouer. Il trouvera encore lors de fouilles en 1931 un peu de céramique de l’âge de bronze , un broyeur de quartzite, quelques dent d’ours et ce que l’on appelle une meule dormante , à savoir une pierre qui permet de broyer du grain par des mouvements de va et vient. Oui, vous êtes assis là ou quelques milliers d’années plus tôt des hommes, des chasseurs, se sont reposés. Müller, né à Gap en 1865 et mort à Grenoble en 1933, eut cette belle intuition de percevoir dans les chaos de rochers les lieux des hommes du néolithique.

Ce personnage incroyable eut parmi d’autres idées celle d’installer lors de l’exposition Internationale de la Houille Blanche à Grenoble en 1925, une église et deux maisons, répliques exactes d’habitats de Saint Véran dans le Queyras. Vous avez salué la mémoire de Muller, il faut désormais suivre les points bleus peints sur différents rochers et qui constituent le fameux pas de la Rousse. Une cheminée un peu raide où il fut poser les mains , des gradins de rochers : on progresse dans un étonnant cirque de pierre. Bientôt le somme , bientôt la retrouvaille avec le plancher des vaches, vous êtes en effet sur l’alpage du Col de l’Alpe,

Autour de vous des pins brulés, l’altitude est de 1830 m , vous avez une vue privilégiée sur le Granier, et c’est justement dans sa direction que vos pas vous mènent. De grandes traversées dans les herbes, accompagné du sifflet des marmottes, puis une courte montée jusqu’à la croix de l’Alpe à 1823 m, le point culminant de votre randonnée. Au passage, vous n’avez pu manquer ces bornes de pierre qui comportent la fleur de lys côté Royaume de France et la croix de Savoie côté Royaume de Sardaigne.Vous êtes sur une frontière qui s’est éteinte en 1860 par le traité de Turin ! Reste à descendre par le bon sentier du col de l’Alpe jusqu’à la cabane de l’Allier et de là, retrouvez le parking de Pré Orcel, qui comme son nom l’indique était un lieu fréquenté par les ours quelques deux cent ans en arrière. Dans vos jambes 7 kilomètres de bonheur et 568 m de dénivelé.

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