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Randonnée facile en Chartreuse et découverte du Mont Aiguille dans le Vercors

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Les Ecoutoux c'est la balade facile par excellence, au frais sous les arbres de Chartreuse, à pratiquer en famille sans modération. Puis, plus loin, vers les hauteurs du Vercors, nous nous envolerons jusqu'au pied du célèbre Mont Aiguille.

depuis les sommets de Chartreuise  les brumes et les vagues de pierre
depuis les sommets de Chartreuise les brumes et les vagues de pierre © Getty - getty

Un vieil adage annonce que « de l’Ecoutoux, on voit tout »

Je ne sais si cette maxime est authentique mais il est vrai que du sommet de l’Ecoutoux , en Chartreuse, la vue à 360 ° est particulièrement soignée. Un rapide tour d’horizon vous conduit du Vercors au Devoluy, puis au Taillefer, Belledonne et sur toute la Chartreuse ou presque. Sont alignés comme à la parade le Saint Eynard , Chamechaude et le Rachais . En prime, la vue sur Grenoble et l’Isère . Justement depuis les quais de l’Isère le bec de l’Ecoutoux semble une belle pyramide.

Sa face sud est ce que les géologues appellent un anticlinal et il est vrai qu’au sommet à 1406 m d’altitude, on trouve quelques crevasses de calcaire, ce relief de lapiaz typique de la Chartreuse. L’Ecoutoux, c’est la balade parfaite du dimanche après les agapes du poulet rôti. C’est la balade idéale pour des enfants avec un peu plus de 300 m de dénivelé et une progression dans une forêt où lutins et autres elfes sont évidemment présents.

Pour gravir ce sommet il faut se rendre vers le Sappey en Chartreuse et un peu avant le village on prend la petite route des Bens jusqu’au parking près d’un centre équestre. Nous sommes à 1100 m d’altitude, le chemin balisé en jaune est évident, souvent assez boueux dans la première partie**. Rien de difficile, suffit de mettre un pied devant l’autre et se laisser porter par les parfums de la forêt.** Des lacets permettent de monter tranquillement, quelques cairns complètent les balises jaunes, impossible de se tromper.

L’hiver un balisage est prévu pour progresser en raquette, il existe sous forme de petits panneaux violets. L’aller –retour se déroule sur 4,6km et là haut, au sommet, bien indiqué par une borne scellée sur un rocher, ainsi qu’un panneau qui indique l’altitude, soyez attentifs, les places assises ne courent pas les rues. Et la face sud est définitivement très raide. A la descente, qui s’effectue par le même itinéraire, selon la saison ayez l’œil sur les champignons, nous avons fait un jour d’octobre une belle cueillette de Coulemelles.

Ah oui, j’oubliais, il est fort possible qu’au sommet vous voyez apparaitre une cordée de grimpeurs , casque sur la tête et corde en bandoulières. Ces valeureux sportifs viennent de gravir la très discrète arête à Jojo , une jolie voie d’escalade avec des secteurs de calcaire bien blanc et bien solide. Au total 500 m de dénivelé pour 180 m sur l’arête même. On atteint le pied de cette arête en prenant un sentier qui démarre au niveau de l’école d’escalade de l’Ecoutoux, une belle falaise lisse en pleine forêt. Le nom Jojo est peint en bleu au pied de l’arête ! En revanche, j’ignore encore qui est Jojo !

Au pied du Mont Aiguille

le mont Aiguille en majesté
le mont Aiguille en majesté © Getty - getty

Dieu que c’est loin ma première ascension du Mont Aiguille … A l’époque, dans les années 70, alors que j’arrivais de Saône et Loire, nous avions l’habitude de camper dans une grange abandonnée du côte de St Michel les Portes.

Le mont Aiguille me semblait alors un défi formidable. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris à rejoindre le pied de la montagne en me rendant à Chichiliane, puis au parking de la Richardière. Chichiliane est un nom digne des romans de Giono ou de Pagnol, qu’y a-t-il d’étonnant qu’oon y trouve un restaurant au nom si charmant : Au gai soleil du Mont Aiguille ? Et puis la montagne emplit le paysage. Dent démesurée comme perdue sur une mâchoire de pierres et d’arbres.

Comme il leur fallut du courage à ceux de 1492 , les soudards de Charle VIIL, qui osèrent affronter le mont Inaccessible à l’aide des échelles qu’utilisaient les bâtisseurs de cathédrales et de châteaux. Savaient –ils qu’ils inauguraient avec cette ascension l’histoire de l’alpinisme ? Jamais je n’ai omis de penser à eux quand je gravissais dalles et cheminées de cet obélisque. Je les ai maints fois imaginés avec le carcan de leurs armures, célébrant une messe au sommet pendant qu’un huissier venu de Grenoble, certifiait leur ascension. Quelle allure avait leur chef le capitaine Antoine de Ville, seigneur lorrain de Dompjulien et Beaupré ? Les soldats et les eschelleurs du Roi n’avaient point trouvé de fées, de démons, là haut, sur la prairie sommitale, il n’y avait que le trésor d’un panorama sur la beauté des Alpes. Ont –ils été déçus, ou rassurés puisque tant de légendes couraient sur la montagne ?

Prenez à votre tour le chemin qui mène au pied de l’étrange cime . Le chemin qui démarre au parking de la Richardière ne pose guère de problème, on atteint le col de l’Aupet à 1650 m d’altitude après avoir déambulé dans des bois. Au printemps c’est un régal de fleurs. Vous voilà dans les pierriers qui tapissent le pied du mont Aiguille. Comme dans un jeu de piste essayez de trouvez la plaque en Bronze qui commémore l’ascension. Elle est fichée dans la paroi nord ouest proche du point de départ de la voie normale.

Prenez le temps d’un pique-nique avant de redescendre, admirez les vautours et les curieux petits oiseaux colorés de rouge, le tichodrome échelette. Cette fois vous allez redescendre par le même itinéraire mais qui sait si, demain, vous n’entamerez pas le tour du Mont aiguille : 18 km de marche, un peu plus de 1000 m de dénivelé , la découverte de Trézanne ?

De retour à la maison débrouillez vous pour trouver un exemplaire du quart livre de Rabelais qui écrivait au XVI é siècle que le mont Aiguille avait une forme de potiron et s’un des ascensionniste trouva au sommet un vieux bélier…. Rabelais précise que sans doute l’animal avait été déposé par quelque aigle alors qu’il n’était qu’un jeune agnelet. Le mont Aiguille est une des sept merveilles du Dauphiné. Distinction méritée puisque en 1656 un certain Denys de Boissieu qui écrivit les sept merveilles du Dauphiné à pris la liberté de raconter que des déesses chassées de l’Olympe avaient trouvé refuge sur ce promontoire du Vercors !

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