Voyage au bout de Paris : “Je ne dirais pas tout” de Bernard Dimey
Un recueil de poésies et de chansons
Attention, soyez préventif avant l’instant radio qui va suivre, prenez un citrate de bétaïne et un 1.000 de paracétamol, ça va picoler sévère sur la butte, le Moulin rouge en a un coup dans l’aile, le Sacré-Cœur est rond comme une queue de pelle et Bernard Dimey revient se tourniquer la gueule au Lux Bar, rue Lepic.
Il en a éclusé des coups de rouquins Bernard Dimey avec ses copains du dimanche. Dans ce recueil de poésies et de chansons, et malgré le titre “Je ne dirai pas tout”, il en dit beaucoup, un verre de Saint Amour aux lèvres pour oublier son mal de vivre.
Dimey déboule à Paris dans les années 60, tout droit sorti de sa Champagne natal. Son royaume : Montmartre ! Il fréquente les cabarets de la butte et déclament ses poésies, entre tendresse et nostalgie.
Vite repéré, disons par le show-biz, Bernard Dimey restera toujours un peu en marge, les petits bistrots de Montmartre d’abord, les palaces, très peu pour lui. Dans "Je ne dirai pas tout”, il écrit : “je vis mon temps comme un roi nègre. Superbement désargenté, allant de l'élite à la pègre, sans me plaindre ni me vanter”.
Côté chanson, Bernard Dimey écrit pour son pote Michel Simon, et toutes les stars de la chanson, Aznavour, Mouloudji, Gréco, Montand. Mais c’est avec Henri Salvador qu’il prend sa plus belle plume pour un voyage à Syracuse sans quitter Paris.
Il est urgent d’aller s’humecter la glotte à Paris sur les hauteurs de Montmartre, debout au comptoir, un livre de Bernard Dimey à la main en philosophant avec Rabelais, Dumas, Balzac et Victor Hugo, les auteurs préférés du poète montmartrois.
A lire ou relire, "Je ne dirai pas tout" de Bernard Dimey, éditions Christian Pirot.