Renaud, "Putain d'expo !"
"Le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants". Cette citation du chanteur définit au mieux l’expo qui lui est consacrée à la cité de la musique.
Enfin, il était temps, Paris rend hommage à Renaud.
C’est la moindre des choses, service rendu de capitale, lui qui a tellement chanté Paname. « Renaud, Putain d’expo ! » c’est le Paris d’autrefois, du gout acidulé des « Mistral gagnant » bombec disparu, des épiceries buvettes, des rades, des humides, où Renaud et ses potes s’envoyaient une douzaine de mominettes derrière le foulard avant d’enfourcher leur mobylette pour aller draguer les nénettes.
Du Renaud loubard au Renaud renard de la Closerie des Lilas, l’expo de la cité de la musique en met plein les mirettes, ça pulse, c’est chouette, c’est bath, ça gamberge. Renaud nous emmène sur sa mob biplace, à fond les ballons, de la rue des Vignes à l’Elysée, de Dédé de la « Mouf » à Mitterrand, Renaud a follement aimé le Paris d’il y a 50 berges, il a aimé Paris au mois de Mai… 68 bien sûr.
La suite on la connait mais comme on est raide dingue mazouté de l’artiste, on redécouvre toutes ces chansons dans cette « Renaud, Putain d’expo ».
Comme le carnet d’adresse parisien de Renaud est au cimetière, (Léo, Georges, Jacques, Fallet, Blondin, Coluche, Dimey, Tonton, Reiser, Boudard) comme Gainsbourg ne joue plus la Javanaise au Raphaël, Renaud a plié les gaules depuis un bout de temps, l’île au Cygnes est loin de l’Isle-sur-la-Sorgue, heureusement, il nous fait signe de temps à autres. Renaud n’est plus tout jeune, plus trop révolté, ça lui arrive même d’embrasser les flics, mais ils nous rappellent notre enfance à tous, du temps où l’on zonait aux Halles.
« Renaud Putain d’expo », cité de la musique Philharmonie de Paris ; allez en métro, ligne 5, car comme disait Michel Audiard « la liberté ça prend le métro ».