La civelle, l'alevin de l'anguille : l'or blanc pour une opération "coup de poing"

A ce moment précis de l’année et tous les ans il y a une technique de pêche que Bruno Garcia ne peux pas ignorer. C’est comme un réflexe, un automatisme, la pêche à la vermée le fait sortir de cette période hivernale.

Bruno Garcia : Oui je suis juste décongelé depuis quelques jours. Je voulais avant d’aborder cette technique de pêche si particulière revenir sur l’actualité de la semaine dernière et plus précisément sur une information déjà relayée par vos confrères de France Bleu Loire Océan.
Très régulièrement nous donnons une priorité à la publication des mauvaises nouvelles, je voulais absolument revenir sur cette information qui me paraît être plutôt réjouissante et valorisante pour les institutions qui sont chargées de la police de la pêche et des milieux aquatiques. Une énorme opération « coup de poing » sur le trafic de civelles, l’alevin de l’anguille que l’on surnomme l’or blanc tellement sa commercialisation est lucrative. Plus d’une centaine d’agents, gendarmerie et Office Français de la biodiversité confondus sont intervenus dans différents camps de gens du voyage.

Vous annoncez une information réjouissante, pas pour tout le monde j’imagine ? Résultat de cette opération « coup de poing ?

Le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres, c’est bien connu ! 300 kg de civelles pêchées en infraction ont été retrouvés dans différents camps de gens du voyage en Vendée et Loire Atlantique, ces alevins ainsi que de grosses sommes d’argent et des véhicules ont été saisis et plusieurs individus ont été placés en garde à vue.

Infraction grave puisqu’il s’agit de délit je crois ? La Charente-Maritime est également concernée ?

Oui des délits passibles de peine de prison et de très lourdes amendes. Ces réseaux sont tentaculaires et forcément les départements limitrophes sont très souvent impliqués dans ces trafics.

Bruno, on était quand même parti pour aborder le sujet de la vermée. Dévoilez - nous ce secret

Ce n’est pas un secret mais c’est vrai que c’est une technique qui se perd, c’est la vermée. Une des seules pratiques avec la pêche de la grenouille on l’on capture sans hameçon. On va fabriquer une boule de vers de terre la raccorder à une petite cordelette, le tout sur une canne rigide de 3 mètres de longueur très rudimentaire, un morceau de bambou par exemple.

On est très loin de la finesse des lignes que vous recommandez habituellement.

A des années lumières. La préparation en repousse quelques - uns mais quand vous êtes prêt vous ne touchez plus ni aux anguilles ni aux vers de terre. Allez on rentre dans le détail, âmes sensibles s’abstenir.

Allez on y va, l’heure du petit dej est passée !

Si vous n’avez pas fait votre stock de vers de terre, rassurez – vous il y en a chez à peu près tous les marchands d’articles de pêche sous l’appellation « Vers canadien ». Vous vous procurez 25 à 30 vers de terre, des lombrics, du coton à repriser. Donc vous coupez une longueur de 2 m de coton à repriser, vous faites un gros nœud à une extrémité et vous trempez votre coton dans l’eau pour faciliter la glisse des vers. Vous avez compris on va enfiler nos 25 vers de terre sur les 2 m de coton. Une aiguille d’une 20 aine de cm de longueur et au boulot ! Quand ce joli chapelet est terminé vous nouez solidement les 2 extrémités et vous roulez le tout sur 3 doigts. Vous devez obtenir une boule de la taille d’un œuf. Vous raccordez le tout à votre cordelette et c’est fini vous n’y toucherez plus.

La pratique maintenant

Un gros flotteur sur votre ligne, n’hésitez pas 30 ou 40 gr, une olivette d’un poids légèrement inférieur, votre ligne est prête. Pas d’hameçon il faut donc vous munir d’un réceptacle pour recueillir les anguilles. L’idéal c’est une barque mais un grand parapluie posé à l’envers sur la surface de l’eau fonctionne bien aussi. Vous réglez votre flotteur de façon à ce que la vermée repose sur le fond. Alors attention vous devez pêcher dans de faibles profondeurs 1 m, 1m20 maximum. Et au moment de la touche, qui peut être brutale, vous mettez les deux mains sur la canne et vous relevez la ligne et l’anguille, sans ferrer, sans accoup.