"On est de plus en plus limité par les dons des grandes surfaces", déplore la Banque alimentaire de Moselle

"La collecte de printemps est moins importante que celle d'hiver, mais elle reste quand même essentielle dans notre circuit de distribution d'aide alimentaire à nos associations partenaires", explique Étienne Stock, président de la Banque alimentaire de Moselle, invité de France Bleu Lorraine, vendredi 5 avril. L'association lance sa collecte de printemps ce samedi, dans 81 supermarchés du département. "La collecte du mois de novembre représente 10% du total de notre tonnage annuel. En avril, on est plutôt de l'ordre de 7 à 8%", détaille-t-il.

"En ce moment, notre stock de denrées est très tendu", affirme Étienne Stock. "On est de plus en plus limité par ce que nous donnent les grandes surfaces. Elles préfèrent mettre des bacs avec des prix réduits en tête de gondole quand les dates de consommation approchent, plutôt que de nous les donner. Ce choix a des conséquences vraiment négatives pour nous, parce que ces produits manquent dans toute la chaine, et en premier lieu aux personnes à qui on les donnait auparavant."

"On a profité de l'élan de solidarité pour les Restos du coeur"

Comme les autres associations, la Banque alimentaire de Moselle doit faire face à une augmentation du nombre de bénéficiaires. "Depuis 2020, on a augmenté en moyenne de 20 à 30% le nombre de personnes secourues", explique-t-il. "Et ce n'est pas près de s'arrêter, parce qu'avec les difficultés financières liées à l'augmentation des énergies, du carburant, la hausse des prix générale à la suite de la guerre en Ukraine et les personnes qui subissent maintenant des inondations, ça va augmenter encore ces contingents de personnes à aider."

Malgré l'inflation, le nombre de dons en Moselle ne diminue pas, bien au contraire. "En novembre, on avait même augmenté le nombre de dons, donc c'est vraiment un effort que font chaque fois les Mosellans quand on les sollicite", salue Étienne Stock. "Depuis l'appel des Restos du coeur, dans l'opinion publique, il y a une intention soutenue à l'égard de nos associations. On a indirectement profité de cet élan de solidarité. Dans cette situation qu'on connait tous, il faut savoir se serrer les coudes. Et fort heureusement, en Moselle, on arrive à bien travailler ensemble avec les autres associations."

Comme à chaque collecte, la Banque alimentaire récupère des boites de conserve, des produits secs, de la farine, du sucre, du café, du lait, des pâtes, des produits pour bébés, des produits d'hygiène corporelle... "Il faut éviter les produits frais, les yaourts, les fromages, les laitages", rappelle le président de l'association. "Mais ce n'est pas la valeur du produit donné qui compte, c'est toujours quelque chose qui va profiter à une personne ou à une famille."