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#Metoo dans l'armée : "Il y a une volonté de laisser la poussière sous le tapis", selon Laëtitia Saint-Paul

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Le témoignage d'une militaire sur les agressions sexuelles dans l'armée dont elle a été victime lance-t-il le début d'une vague #Metoo dans l'armée ? En tous cas de nombreux témoignages arrivent chez la députée du Maine-et-Loire Laëtitia Saint-Paul, seule militaire élue à l'Assemblée nationale.

Laëtitia Saint-Paul députée et militaire s'est saisie des questions de violences sexuelles dans l'armée
Laëtitia Saint-Paul députée et militaire s'est saisie des questions de violences sexuelles dans l'armée © Maxppp - Josselin CLAIR

Laëtitia Saint-Paul, députée du Maine-et-Loire et première militaire élue à l'Assemblée nationale s'est emparée de la question des violences sexuelles dans l'armée après avoir découvert dans la presse le témoignage de Manon Dubois. "j'ai identifié un problème structurel car un système qui fait en sorte de faire démissionner la victime et qui protège l'agresseur et bien il y a une confusion totale de l'échelle des valeurs", explique-t-elle. Dans le cas de Manon Dubois, le mitaire a été mis à pied 10 jours par l'armée. Côté judiciaire, il a été sanctionné d'un stage de sensibilisation au sexisme et d'une amende de six cents euros.

"Sa sanction militaire est une farce, réagit Laëtitia Saint-Paul, qui est effacée au bout de quelques années et permet quand même de passer des concours de sous officier et officier. L'agresseur a été protégé, estime la députée." Du côté de la Marine, le porte parole du commandement à la préfecture maritime de l'Atlantique affirme à France Bleu Breizh Izel que "l'institution est attentive, qu'elle ne protège pas les bourreaux et que le travail de prévention est énorme, avec la cellule Thémis mise en place il y a 10 ans pour lutter contre le harcèlement sexuel et sexiste."

"Ne pas faire de vagues"

"La plupart des témoignages rejoignent celui de Manon Dubois, détaille-t-elle, en fait, nous avons une jeune victime dont c'est le rêve de rejoindre l'armée, un agresseur qui a déjà fait ses preuves opérationnelles et qui est connu plutôt en bien de son commandement et une volonté d'étouffer l'affaire pour ne pas faire de vagues et de laisser la poussière sous le tapis."

Elle-même n'a pas été victime de violences, mais elle raconte une ambiance sexiste généralisée pendant son apprentissage. "Dès mon premier jour de militaire, en classe préparatoire en 1999, j'étais pleine de rêves. J'ai été accueillie par des 'à bas les grosses', 'la place de bobonnes, c'est à la maison', j'ai vécu le sexisme de plein fouet. C'est institutionnalisé à l'école : les garçons, plutôt "tradis", pratiquaient l'indifférence courtoise, ceux qui parlaient aux filles étaient appelés des "sous-hommes."

La députée a réclamé une enquête au ministre de la Défense, Sébastien Lecornu. Et elle a été reçue par Aurore Bergé, la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui a créé une boite mail dédié: temoignages-efh@pm.gouv.fr.

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