Les syrphes ; nos meilleurs alliés au jardin
Premiers rayons de soleil et les pucerons sont là. Heureusement, les syrphes sont aussi présents et ce sont de gros prédateurs de ces parasites.
Qu’est-ce qu’un syrphe ?
Vous avez certainement déjà vu un insecte ressemblant à une guêpe, mais qui reste en vol stationnaire devant une plante. C’est un syrphe adulte. Lui, ou plutôt elle ( la femelle) ne consomme que du pollen, du nectar ou du miellat, mais sa larve, qui est un prédateur vorace, consomme des pucerons.
Les adultes
Sont des mouches souvent déguisées en guêpes ou abeilles sauvages. Mais elles n’ont que deux ailes et sont aussi munies de 2 stabilisateurs (comme tous les Diptères) qui leur permettent de faire ce vol stationnaire.
Si vous voyez un syrphe voler sur place face à une plante non fleurie, il y a de fortes chances que des pucerons soient déjà présents sur la plante.
Un syrphe femelle adulte peut pondre plusieurs œufs séparément à proximité des colonies de pucerons. En 2 à 3 jours les œufs éclosent et les larves se mettent à table.
L’œuf
Est petit allongé, à peine 1 à 2 mm, blanc et se trouve en général sur ou sous une feuille à proximité d’une colonie de puceron.
Les larves
Ce petit asticot apode, souvent transparent, au point que l’on distingue ses organes internes à travers sa peau, se nourrit principalement de pucerons de toutes les espèces. Il les pique avec son syphon, leur injecte de la salive pour liquéfier leurs organes et aspire cette soupe ainsi obtenue comme à travers une paille. Puis il passe à un autre puceron.
Il lui suffit d’une cinquantaine de pucerons pour pouvoir faire son cycle larvaire, mais comme il est insatiable, il ne finira pas sa proie et passera très vite à une autre dès que le débit de la paille baisse.
Une grosse larve peut ainsi tuer entre 40 et 100 pucerons en une nuit.
Autre particularité, les larves ne craignent pas les fourmis, contrairement aux larves de coccinelles qui sont souvent chassées par celles-ci. J’ai vu une fourmi importuner une larve de syrphe. Cette dernière a profité que la fourmi soit au-dessus d’elle pour la piquer sous son abdomen. Elle a soulevé la fourmi qui ne pouvait plus fuir. C’est le syrphe qui a eu le dessus.
Contrairement aux coccinelles aussi, elles s’attaquent à toutes sortes de pucerons, éventuellement aussi à des larves de cochenilles ou d’autres insectes parasites.
La pupe ou nymphe
Comme tous les insectes à métamorphose complète, le vers transparent va se transformer en insecte parfait ou imago.
Mais avant de se nympher, il va se vider d’un liquide noir d’encre, comme une tache de goudron, qui restera la trace de son passage sur la plante. On peut ainsi savoir, en cas d’attaque de pucerons, si les syrphes sont présents sur le site et rechercher les pupes, les œufs ou les larves.
la pupe a une forme caractéristique de goutte posée sur une feuille.
Les différentes espèces de syrphes sont donc des auxiliaires précieux, précoces et peu sensibles aux températures fraiches, très efficients, ayant peu de prédateurs.
Les différentes espèces.
On parle de plusieurs milliers d’espèces réparties en zone paléarctique, c’est-à-dire sous nos latitudes, mais on n’en rencontre rarement plus de quelques espèces dans un jardin.
Comment en avoir au jardin ?
Le plus simple est d'avoir des fleurs à pollen, car les syrphes sont de bons pollinisateurs, tout au long de la période de végétation, de mars à novembre.
Ils ont aussi besoin de proies (pucerons principalement). C’est pour cela qu’il faut absolument arrêter de lutter contre les pucerons dans nos jardins, que ce soit avec des produits conventionnels, biologiques ou des préparations "maison" comme des mélange de savon noir, vinaigre, purins divers et autres "cochonneries" qui font beaucoup plus de dégâts qu’elles ne rendent de services.
On peut aussi en trouver dans le commerce, mais si leur élevage n'est pas trop compliqué, ce sont des insectes qui supportent mal le voyage, ce qui limite leur commercialisation.
Actuellement on peut trouver Sphaerophoria rueppellii sous forme de pupes dans le commerce.
Ces insectes sont aussi considérés comme des bons marqueurs de la biodiversité. Dans les années 1990 elles étaient nombreuses et ont décliné avec la disparition des proies.
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