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De nouveaux insectes utiles disponibles pour le jardin

À retrouver dans l'émission
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Nos régions regorgent d’insectes utiles pour lutter contre les parasites de nos jardins, mais leur identification n’est pas toujours facile pour le jardinier. Nous vous en présentons ici trois nouveaux.

Framboises
Framboises © Getty - Gomez David

Une ressource trop souvent méconnue

Ces arthropodes existent en nombres et diversité suffisants dans nos régions pour nous aider à combattre tous les parasites animaux indigènes mais, pour les parasites plus récemment arrivés chez nous comme la chenille processionnaire du pin ou la drosophile suzuki qui ravage bon nombres de nos fruits rouges, les auxiliaires sont parfois absents ou trop peu nombreux. Il faut parfois que les professionnels de la lutte antiparasitaire aillent chercher des insectes à l’autre bout du monde.
Cela demande du temps et de nombreuses expérimentations avant de pouvoir les lâcher dans nos cultures. En effet, il faut s’assurer que chaque petit organisme soit efficace et capable de s’adapter à nos climats, mais aussi qu’il ne risque pas de devenir envahissant ou délétère pour notre environnement. 

De nouveaux insectes d’élevage déjà sur le marché, mais aussi d’autres en cours d’évaluation 

Contre la Drosophile suzuki,

C’est une micro-guêpe naturellement répandue dans une grande partie de l’Europe qui est sur le marché depuis peu : Trichopria drosophilae.
Ce minuscule insecte pond dans les pupes de drosophile, c’est donc un parasitoïde qui va fortement faire baisser le nombre d’œufs pondus dans les fruits.
Les femelles commencent à pondre vers 15 ° C mais les lâchers se font sous forme de pupes, il faut donc les disposer dès fin mars.
Je conseillerais un premier lâcher de suite après la floraison des premiers arbres fruitiers, c’est-à-dire entre la mi-mars et début avril en plaine.
Les pupes seront parsemées, de préférence en milieu semi naturel, sous une haie ou sous des massifs d’arbustes assez denses.
La première année, les résultats risquent de ne pas être très probants en raison des aléas climatiques, mais ce type de lutte est plutôt une lutte de masse, c’est-à-dire qu’il faut "ensemencer" une assez grande surface pour avoir de bons résultats.
Il est conseillé de renouveler l’opération de lâcher environ 3 semaines après la première et une fois en fin d’été. 

Trichopria drosophilae
Trichopria drosophilae - Paul Vignac

Contre la punaise verte Nezara viridula,

Cette punaise verte ponctuée que l’on trouve de plus en plus dans nos jardins et qui commence à faire beaucoup de dégâts sur certaines de nos cultures comme les tomates par exemple, un autre micro hyménoptère arrive sur le marché : Trissolcus basalis
C‘est une nouveauté, commercialement parlant, car c’est un parasitoïde réputé très cosmopolite, d’origine africaine mais très répandu dans le monde.
La femelle recherche les punaises adultes pour pondre dans les groupes d’œufs dès leur ponte. Il n’est pas rare que la totalité d’une ooplaque soit parasitée, ce qui en fait un auxiliaire très efficace. Les premiers lâchers se font en juin quand la température atteint les 25°C.
Actuellement ces insectes sont encore chers à l’achat car conditionnés pour des professionnels (environ 90 € pour 500 imagos + 30 € de frais d’expédition). Il faudrait que les jardiniers amateurs se regroupent sur un secteur pour mutualiser les achats.
Il faut lâcher environ une micro-guêpe par m². 

Punaise verte, Nezara viridula
Punaise verte, Nezara viridula © Getty - Paolo Bis

Et enfin un troisième insecte : Mastrus ridens,

Hyménoptère Ichneumonidae, parasitoïde du carpocapse des pommes, poires et noix, Cydia pomonella est à l’étude car non indigène : ce type de guêpes qui a une taille filiforme est originaire d’Asie centrale. Il est déjà très utilisé en Amérique du Sud, en Australie et en Nouvelle Zélande.
Il est actuellement testé un peu partout en France en attendant d’être autorisé à la vente.
Il est très intéressant sur la troisième génération de carpocapse, au moment où les traitements phytosanitaires ne sont plus faisables en raison de la proximité des récoltes. 

Dans les semaines à venir nous visiterons plusieurs groupes d’insectes auxiliaires de nos cultures.

Posez toutes vos questions au cours de l’émission jardinage le dimanche matin sur France bleu Isère de 9 heures à 10 heures en appelant au 04 76 46 45 45.

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