Attaque à Arras : "On ne peut pas rentrer dans une école comme dans une maison d'arrêt" pour Sud Education 80

"On va dire des choses différentes selon le public auquel on a affaire et c'est pour ça que ces deux heures de 8h à 10h sont essentielles, au-delà du recueillement, pour construire une parole collective des enseignants", estime ce lundi matin Brendan Chabannes, représentant Sud Education dans la Somme, alors qu'une minute de silence est prévue à 14 heures dans tous les établissements scolaires, après l'attaque au couteau qui fait un mort et trois blessés à Arras vendredi.

"Nos élèves ont besoin de donner du sens à ces événements dramatiques. Ils ont besoin de comprendre ce qui se passe, de comprendre les causes et ils vont nous poser des questions", s'attend celui qui est également professeur de français à Doullens. "Il faudra qu'on soit en mesure de répondre à ces questions ou bien de leur dire qu'on ne sait pas."

L'école doit rester ouverte sur le monde

Interrogé sur la sécurité des établissements scolaires, Brendan Chabannes estime que "l'école doit rester ouverte sur le monde, sur la société. On ne peut pas rentrer dans une école comme on rentrerait dans une maison d'arrêt." Gabriel Attal, qui a demandé le renforcement de la sécurité autour de tous les établissements, a annoncé le déploiement de 1.000 personnels de sécurité du ministère. Il réunira aussi prochainement "l'ensemble des collectivités locales" pour discuter de la sécurité "sans tabou", estimant qu'"il faut aller plus loin". "Ces annonces permettent de se dispenser de d'évoquer la question de fond, c'est-à-dire comment est ce qu'on travaille avec les élèves, comment est ce qu'on travaille avec les familles ?", poursuit le représentant syndical, sur France Bleu Picardie.

Les enseignants appellent à un rassemblement à 18 heures ce lundi devant l'hôtel de ville d'Amiens, trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, à Conflans-Saint-Honorine, dans les Yvelines.