Dans une maraude sociale 4 : ça chauffe sur l'esplanade

Ce n’est que le début de la soirée pour les 3 bénévoles de l’Equipe Mobile d’Urgence Sociale : Noelle, Véro et Nicolas. Leurs sacs sont encore pleins de thermos de boissons chaudes et autres collations. Quand ils marchent, ils parlent entre eux mais comme des parents avec des enfants en bas âges, leurs regards balaient en permanence autour d’eux.

Vendredi 19h, nous arrivons sur l’esplanade de la Comédie… L’endroit par lequel on évite de passer le soir..

Un homme joyeux et même plutôt gai s’approche de Nicolas, ils parlent discrètement d’un sujet qui les regarde. Le bénévole est un sacré personnage, pro de l’aide sociale, on pourrait vite imaginer qu’il a connu de très près la galère pour la comprendre à ce point-là. Nicolas vient vers Noelle qui a le téléphone de l’association.

Difficile d’évaluer l’âge de cette dame. Un petit bout de femme entre 45 et 60 ans, 1m50, qques dents en moins , très maigre, elle a une grande bière dans la main gauche et son verre de soupe chaude dans la main droite.

La dame s’effondre soudainement en larmes. Véro s’assoit près d’elle, Nicolas repousse notre micro, on s’éloigne. Pas facile pour Mathis, le technicien du son et moi de trouver la bonne place, on est bien conscient que notre présence peut empêcher le lien de se créer.

Nous sommes Vendredi soir, la musique et la fête arrivent Place de la Comédie. Deux ambiances très différentes à quelques mètres d’écart. La tension est palpable. Règle de sécurité élémentaire : l’équipe de bénévoles ne se sépare jamais.

Arrivés devant le magasin, des hommes, certains déjà bien alcoolisés et sous substances.. Si la plupart sont contents d’avoir une boisson chaude, un homme n’apprécie pas du tout la présence du micro, il s’approche très près de Mathis, le technicien du son.

Les esprits s’échauffent, l’Equipe d’Urgence décide de partir illico. Nicolas se calme vite.

Direction la rue de la loge, la nuit n’est pas finie. Mais Mathis et moi, on a eu très chaud.