Deuil-la-Barre

Dans le Val-d’Oise, à 9 kilomètres au nord de Paris, limitrophe de Montmorency et à flanc de coteau, on part ce matin pour Deuil-la-Barre, un mot qui mérite explication, on comprend le mot deuil et le mot barre, mais on ne voit pas le rapport.

Qui n’est effectivement pas manifeste. En réalité, il faut commencer par Deuil déjà mentionné en latin, en 862, sous la forme Diogilum, mais aussi Doguillum dans un cartulaire de Notre-Dame de Paris - un cartulaire c’est un recueil d’actes, de titres. Signalons, au passage, qu’on atteste l’existence d’un mot grâce à de tels documents, faute évidemment d’avoir bénéficié d’un magnétophone pour enregistrer ce qu’on disait au Moyen Âge ! Et, forcément, les mots ont été dits avant d’être écrits. Et ici il faudrait remonter au gaulois, en l’occurrence avec le mot divo-ialo, divo signifiant dieu et ialo, une clairière et, par extension, un village. D’abord latinisé, ce mot a ensuite pris sa forme française, « Dueil », puis « Deuil », dès 1070.

Il nous reste à comprendre pourquoi la Barre a été ensuite ajouté… quand d’ailleurs ?

Officiellement, c’est en 1952, donc tardivement, que la Barre s’est si l’on peut dire soudée à Deuil. La barre aujourd’hui détermine un énorme immeuble collectif se dressant comme une barre, mais autrefois il s’agissait d’une clôture, d’une barrière ou d’un mur de fortification. La Barre fut en fait le nom donné à un hameau voisin et c’est le 7 décembre 1952 que naquit Deuil-la-Barre, ses habitants sont cependant restés des Deuillois. Parmi les Deuillois célèbres – certes seulement l’espace de quelques soirées – il y eut Rousseau et Diderot qui vinrent au Château de la Chevrette, qui connut de grandes fêtes avant d’être détruit. Mais l’avenir est assuré, il y a un collège Diderot et un collège Émilie du Châtelet, la compagne de Voltaire