Saint Valentin. Épisode n°2 : Bouquet de Roses.

Samedi 14 février 2004, Christophe se lève aux environs de 7h. Dans 2 h, il prendra son service aux cuisines de l’Hôtel Ibaia. Maria et Irati dorment encore. Le jeune homme se prépare. Avant de quitter l’appartement, du 14 rue Doleac, sur la pointe des pieds, il embrasse discrètement son épouse et sa fillette. Arrivé à son travail, Christophe semble plutôt détendu. A tous, il souhaite une heureuse Saint Valentin. Demain dimanche, il fêtera, à son tour, les 14 années écoulées avec Maria, depuis leur 1ère rencontre, ce jour de la Saint Valentin, en février 1990. Maria et leur fillette seront ses invitées. Il leur réserve une table au restaurant « la Pinta ». Pourtant, le jeune homme s’éclipse un instant. Il embrasse Isabelle sur la bouche, en cachette. Comme souvent, Christophe tente de joindre Maria sur son portable, à 3 reprises. Personne ne répond. Étonnant. Christophe déjeune avec ses collègues, avant d’entamer le service de midi. Il est serein. Comme d’habitude.

Une fois le service de midi achevé, Christophe raccroche son tablier. A 14h02, il appelle un fleuriste d’Hendaye et commande un bouquet de 10 superbes roses accompagnées d’un mot manuscrit, traduit en langue espagnol : « avec tout l’amour du monde, je t’aime. Signé : Christophe ». Un quart d’heure plus tard, le jeune homme se présente à « L’arbre de soie ». Il acquitte 25€, s’empare du bouquet, et rejoint l’appartement familial, sur les hauteurs de la ville. 

14h30, Christophe introduit la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle est ouverte. Comme si quelqu’un l’avait forcée. Bouquet de roses à la main, il s’annonce : « Maria ? ». Personne ne répond. Le jeune homme s’avance. Soudain, il se met à hurler. Maria gît à plat ventre en travers du lit conjugal, le corps recouvert d’une couette. Son visage est cyanosé. L’appartement est désordonné. Comme s’il avait été fouillé. Irati, leur fillette gît dans son lit. Inanimée elle aussi.

Le jeune homme quitte l’appartement en courant. Il hurle à plein poumons dans la cage d’escalier. Les voisins sortent. L’un d’eux compose le 17. Dans cet immeuble tranquille, c’est la consternation. Personne n’a rien vu ni entendu ce matin. Christophe est assis sur une marche de la cage d’escalier. Son regard est vide, comme absent. 7 minutes plus tard, plusieurs patrouilles de Police arrivent sur place. 

L’immeuble devient une scène de crime. L’Officier arrive : il y a 2 morts dans un appartement fouillé de fond en comble. Il alerte aussitôt le Procureur de permanence. L’antenne bayonnaise de la police Judiciaire de Bordeaux prend l’enquête en main. Une heure plus tard, le quartier est bouclé. Les enquêteurs sont sur place. Les premiers indices désignent plutôt le double crime commis par un rôdeur.