Que se cache-t-il derrière les horloges de la Gare de Lyon ?

Cette semaine, notre reporter Murielle Giordan vous emmène tout en haut de la Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon. Un endroit totalement interdit au grand public.

Inaugurée en 1901, elle est avec ses 67m de hauteur, la 2ème horloge la plus haute du monde après Big Ben. Pour atteindre le dôme, il faut d’abord emprunter un petit ascenseur qui se trouve derrière une porte à droite de l’entrée principale de la gare de Lyon. Et déjà le hall est incroyable. “C’est un décor paradoxalement assez récent mais qui a été copié sur l’original qui est dans l’escalier qu’on appelle du “train bleu” juste en vis-à-vis. Ce sont tout simplement des symboliques du transport et de la compagnie initiale qui exploitait le réseau ferroviaire” explique Denis Redoutey, agent de la SNCF et passionné d'histoire ferroviaire.

4e étage, terminus de l’ascenseur. “Nous sommes dans les 1ères salles d’accès qui ont été restaurées voire modernisées lors de la mise en place de l’ascenseur. A partir d’ici, nous devons monter à pied”. L’escalier est celui d’origine. “En colimaçon, il a gardé son charme de l’époque. L’escalier mais aussi l’ensemble de l'édifice date de 1900. C’était une évolution de la Gare de Lyon à l’époque. La 1ère gare datait de 1850 mais l’arrivée de l’exposition universelle à Paris a nécessité l’agrandissement de la gare et la construction de celle que l’on connaît aujourd’hui”.

“Sur la tour, 4 horloges strictement identiques de 6,5m de diamètre conçues par un horloger français, Paul Garnier. A titre de comparaison, Big Ben c’est 6,7m de diamètre. Ces horloges, et ça c’était une gageure pour l’époque, étaient déjà avec un fonctionnement électrique. De même que la gare de Lyon possédait déjà un éclairage électrique sur une grande partie”. Les parisiens pouvaient enfin lire l‘heure depuis Notre-Dame.

Notre reporter arrive enfin dans la grande salle de la tour de l’horloge, “un volume immense de 10m par 10m sur une hauteur de 6m. On est dans l’axe des cadrans et on aperçoit des petits coffrets dans lesquels se trouvent des petits moteurs capables d’entrainer des aiguilles monstrueuses puisque celle des minutes mesure 4m de long, celle des heures 2,80m**”. Les chiffres romains, eux, mesurent 1m. Et si vous regardez bien, vous noterez une petite particularité concernant le chiffre 4, “il est symbolisé avec 4 bâtons, c’est typique de l’horlogerie française de tradition”.

De 1900 à 2003, la synchronisation grâce à de l’électromécanique. “certains voyageurs nous reprochaient à l’époque que les 4 horloges ne marquaient pas exactement la même heure, c’étaient des commandes séparées donc oui, c’est arrivé. Depuis 2003, on est entré dans une aire plus moderne, informatique. Dorénavant, les 4 horloges sont radio-pilotées. On reçoit un signal hertzien qui nous vient d’un émetteur civil situé en Allemagne, on décode ce signal, on le retranscrit en impulsion électrique et c’est cette dernière qui envoie en simultanée le même code départ au 4 moteurs”.

Dernière étape de la visite, les balcons qui offrent une vue “sur le vieux Paris, le Paris historique, celui où il a le plus de monuments à voir. On a notamment une très belle enfilade, voulue par l’architecte de l’époque, qui est ce vis-à-vis avec le génie de la Bastille, le Sacré cœur et le dôme de l’opéra du palais Garnier”.

La Gare de Lyon et la Tour de l’horloge “possède une charpente métallique typiquement identique à celle que l’on retrouve sur la Tour Eiffel, c’est à dire des éléments de métal assemblés avec des rivets qui forment une structure principale. Ici, elle est habillée avec de la pierre de taille ce qui explique que de l’extérieur, on ne la voit pas”. A noter que la tour de l’horloge et la façade de la gare sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques.