Dans les coulisses de Roland Garros
Direction cette semaine la Porte d'Auteuil où se déroule jusqu’au 11 juin l'édition 2023 de Roland Garros. Ramasseurs de balle, cordeurs, cuisiniers... Murielle Giordan s’est faufilée dans les allées pour vous faire vivre l’envers du décor.
Le 5 juin 1983, Yannick Noah, 23 ans, remportait le tournoi de tennis de Roland-Garros. 40 ans après, aucun Français ne lui a succédé au palmarès. Et ce ne sera pas pour cette année encore, puisqu’il n’y a plus aucun français en lice.
C’est donc par la petite porte, celle utilisée par tous ceux et toutes celles qui font de cette compétition un événement incontournable de la saison, que notre reporter est entrée pour nous faire découvrir les coulisses de cette compétition.
Être ramasseur de balle, c’est une chance et un honneur
Et tous les matins, pendant Roland Garros, c’est le chant des ramasseurs de balles qui réveille le stade. Ils sont 280 “ballos” cette année. Et avant d’entrée sur le terrain, eux aussi, doivent s’échauffer, réviser les subtilités de rebond et répéter.
C’est un ballet parfaitement chorégraphié, “une expérience de dingue” nous confie l’un des jeunes ramasseurs de balles, originaire de Nice, et qui a été retenu pour les 3 semaines de compétition. Et forcément, chaque joueur a ses petites habitudes. “Azarenka, par exemple, veut toutes les balles du même côté, Gasquet veut toujours la même balle quand il gagne le point... Ça peut être dur, mais il faut s’adapter”.
Et puis non loin de là, se trouve la boutique. Non notre reporter n’est pas parti faire du shopping ! Elle est allée à la rencontre des “cordeurs”. Ils sont une petite vingtaine de 11 nationalités différentes et ils doivent composer avec les demandes très précises des joueurs.
Le service cordage, une petite usine
“Chacun s’occupe d’environ 20 à 30 raquettes par jour” explique Gaël Chevalier, l’un des seuls cordeur français. “En moyenne, sur des jours un peu chargés comme les 3 premiers jours de tournoi, on est entre 450 et 500 raquettes”.
“Le joueur nous donne le cahier des charges, la tension, le nombre de nœuds qu’il y a à faire, le logo, la couleur de ce dernier... Tout est extrêmement détaillé et puis à nous ensuite de faire le job pour que ça colle au plus près des attentes du joueur”.
Forcément l’amplitude horaire est assez large. “On se lève à 6h pour commencer vers 7h et on finit en moyenne vers 22h mais cela peut se prolonger quand il y a les cessions de nuit. Ça nous est arrivé de finir vers 0h-1h du matin voire plus”. Et là encore, chaque joueur à ses petites habitudes.
Les coulisses dans les coulisses
Et puis Roland Garros, c’est également toute une équipe de France Télévision qui est sur place pour vous faire vivre chaque jour les différents matchs. C’est ainsi que notre reporter a pu croiser Nelson Montfort qui en est à son 30e tournoi. “Nos amis de la fédération de tennis ont créé une sorte de Fort Knox ou d’entrée du pentagone qui fait que n’y entre pas qui veut. Et je trouve ça un peu dommage parce ce que ce qui fait la popularité de ce sport, c’est la proximité avec le public. Je comprends qu’il y ait des mesures de sécurité et de protection mais trop, c’est trop”.
"Le matin, on ouvre l’antenne à 11h. C’est à ce moment-là un peu plus calme donc chaque jour je fais 1 ou 2 séquences coulisses comme par exemple sur les serres d’Auteuil ou l’allée des champions. J’aime bien montrer, en dehors des matchs, l’aspect un peu insolite. Savez-vous qu’il y a une fauconnerie au bout du stade ? Des rapaces élevés pour faire fuir les pigeons”.
Roland Garros, un match aussi en cuisine
Direction maintenant les cuisines pour assister à un défi vertigineux. Celui de préparer et servir 7.000 repas par jour. Comme pour les tournois, il y a toute une préparation en amont nous explique Marie-Soria qui organise le travail de 250 cuisiniers. “3 semaines avant, je coupe tous liens avec mes amis, plus de soirées, l’objectif étant d’être au haut de notre forme quand on arrive sur le terrain. Les équipes savent que c’est un challenge physique et gastronomique”.
Les menus sont choisis 1 an à l’avance, cette année place au végétal. “C’est un vrai sujet d’environnement mais c’est aussi un sujet de santé, c’est une priorité pour le tournoi d’avoir une bonne image générale au niveau de l’emprunte carbone”.
Au total, la flotte du traiteur “Potel et Chabot” dans l’enceinte de Roland Garros, c’est près d’1 millier de cuisiniers et de serveurs parmi lesquels des extras issus de palace et de grands restaurants qui prennent des congés pour venir en soutient.
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Roland-Garros, sans jamais osé le demander ? C'est aussi possible grâce à la chronique "Les indiscrétions de Roland Garros" de France Bleu Paris et Tennis Legend !