Passer au contenu
Publicité

Dans les coulisses de l’appartement-studio de Vladimir Cosma

À retrouver dans l'émission
Accès privé
du lundi au vendredi à 6h48 et 16h40
- Mis à jour le
Par

A 83 ans, le célèbre compositeur est infatigable : il est sur la scène du Grand Rex jusqu'au 18 juin pour 3 concerts exceptionnels à ne pas manquer ! Notre reporter, Murielle Giordan, a pu le rencontrer, où il lui a confié les petits secrets de fabrication des plus grandes musiques de films.

Vladimir Cosma rejoue “La Boum” au piano pour notre reporter
Vladimir Cosma rejoue “La Boum” au piano pour notre reporter © Radio France - Murielle Giordan

Il décrit ses musiques de films comme des musiques populaires et savantes. Vladimir Cosma est né à Bucarest en 1940 d’une mère compositrice et d’un père pianiste et chef d’orchestre. Il apprend le violon dès l’âge de 4 ans et son premier concert, il le donne à 8 ans. En 1963, la famille Cosma arrive à Paris. Vladimir est d’abord arrangeur de variété et en 1967, il compose sa première musique de film pour “Alexandre le bienheureux” d’Yves Robert avec Philippe Noiret et ensuite, tout s’est enchaîné.

Aujourd’hui, l’homme aux 500 musiques de film a ouvert les portes de son appartement-studio à notre reporter Murielle Giordan, une rencontre qu’elle n’oubliera jamais. Direction donc sa "chambre de torture" comme il l’appelle. “C’est ici que je passe mes journées, mes nuits... Je travaille la musique qui est quelque chose de sublime mais le travail est autre chose. Parfois, c’est douloureux, c’est difficile mais enfin, ça finit bien”.

C’est ici que se trouve notamment le piano sur lequel il a créé la musique culte du film “La Boum”... “Je ne suis pas pianiste mais je me suis payé le luxe d’avoir une très très beau piano. Ça me fait plaisir d’écouter le début de mes thèmes ou ce que j’ai fait. C’est comme ça que ça prend corps et que ça nait un musique”.

Cette musique comme tant d’autres, il ne peut pas imaginer faire un concert sans jouer la jouer. “J’ai du plaisir à les réentendre moi-même, je n’ai plus l’impression que c’est de moi”. Et pour la petite anecdote, sachez qu’au départ c’est Michel Polnareff qui devait composer la musique du film mais comme il a dû partir aux Etats-Unis, Vladimir Cosma a été appelé en catastrophe pour proposer le thème principal. “Le thème, je l’ai envoyé et puis ça a été le début d’une aventure extraordinaire parce que c’est une musique qui a fait le tour du monde dans 27 pays”.

C’est sur ce même piano que Vladimir Cosma a imaginé la musique du film “Les Aventures de Rabbi Jacob” mais avant cela, il a appris quelques pas de danse. “J’ai travaillé cette danse pendant 1 mois avec de Funès chez moi. De Funès était très musicien, il était dans sa jeunesse pianiste de bar, et pendant plus d’1 mois, il est venu chez moi, 2 fois par semaine, avec le chorégraphe pour travailler cette danse. Et à ce moment-là, ce n’était pas très drôle, quand je le voyais c’était très scolaire, il apprenait uniquement les pas. Et puis j’ai découvert ce qu’il a apporté au moment du tournage ou tout d’un coup c’était absolument génial. C’était quelqu'un de très pointilleux”.

J’étais un passionné de de Funès déjà en Roumanie. Je me rappelle que quand j’avais 12-13 ans et qu’il y avait un film français avec de Funès même s'il n’avait qu’un petit rôle j’allais voir 20 fois le film pour les 2-3 choses qu’il faisait. Et je l’ai apprécié de la même manière jusqu’à la fin. Ça a été une grande récompense pour moi de travailler avec lui”. Louis de Funès qui se retrouve en préface des mémoires de Vladimir Cosma qu’il vient de publier. Le compositeur a en effet choisi d’y mettre une lettre que lui avait envoyé l’acteur. L’originale, il l’a évidemment toujours en sa possession même si elle fut un temps volée. “Je l’ai donné à une maison de disque pour la publier et après, il ne la trouvait plus”.

Lettre de De Funès en préface des memoires de Vladimir Cosma
Lettre de De Funès en préface des memoires de Vladimir Cosma © Radio France - Murielle Giordan

PHOTO :

“La musique de Rabbi Jacob qui, pour moi, est une musique très influencée par le folklore roumain, elle devient juive par son interprétation”.

"Une musique peut sortir en 2 minutes comme en 2 heures et parfois en plus de temps comme par exemple pour “La gloire de mon Père” où ça a pris des mois et des mois par ce que je ne trouvais pas le concept. Je ne voulais pas faire une musique enfantine sous prétexte que c’était des souvenirs d’enfance de Pagnol”.

Une musique qui est venue comme ça sans vraiment la chercher, c’est celle de “L’amour en héritage” par exemple. “J’allais me coucher, il était 1h du matin et tout d’un coup, il y a les 3 premières notes qui me viennent en tête. Je me suis dit que j’allais la travailler le lendemain matin mais je n’arrivais pas à dormir, j'avais peur d’oublier. Je suis donc aller au piano et j’ai écrit le début que j’ai retrouvé le lendemain. Et j’ai bien fait car je ne me souvenais plus à ce moment-là ce que j’avais écrit la veille”.

La chose la plus importante dans la musique, c’est la ligne mélodique. Elle peut être pour un film, un opéra, un ballet... elle reste de la bonne ou de la mauvaise musique. C’est tout ce que je sais différencier et c’est ce qui m’intéresse”.

S'il ne devait garder qu’une musique, ce serait celle du film “Le grand blond avec une chaussure noire”. Du moins le jour du reportage. “C’est une musique d’abord où il y a une influence de mon pays, la Roumanie, et puis c’est une des musiques les plus originales que j’ai faites dans l’orchestration et la thématique. Je cherchais une musique qui correspond à la démarche de Pierre Richard. C’est en écoutant une musique à la radio que j’ai trouvé le bon rythme”.

Les réalisateurs, il les reçoit dans une autre pièce. “J’ai décidé de faire ma chambre d’écoute pour les metteurs en scène dans la plus petite pièce de mon appartement. En fait, je ne voulais pas leur vendre ma musique dans des conditions optimales, je voulais leur faire entendre la chose réelle le plus simplement possible pour voir si ça leur plaisait réellement”.

Dans le salon de Vladimir Cosma se trouvent tout un tas de récompenses. “Il y a des 7 d’or, des césars mais les récompenses les plus intéressantes, pour moi, sont quand même les disques d’or ou de platine car c’est le choix du public, c’est concret. J’aime le public, j’écris pour eux”.

Épisodes

Tous les épisodes

Publicité

undefined