Dans les coulisses du chantier de la Sainte Chapelle

Construite au 13ème siècle, voulue par Saint Louis, la Sainte Chapelle est aujourd’hui inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. En ce moment, elle se refait une petite beauté et notre reporter Murielle Giordan en a profité pour se glisser dans les coulisses du chantier... A ses côtés, l'administratrice des lieux, Cécile Rives. L’occasion “de voir de très près sur les échafaudages des choses que nous ne voyons pas habituellement”. 

Il a fallu 7 ans aux constructeurs de cette Chapelle. Un temps record quand on sait que Notre Dame de Paris a mis presque 2 siècles à sortir de terre. “Les travaux ont commencé entre 1239 et 1241 au moment où Saint Louis ramène à Paris les reliques de la Passion du Christ et c’est pour ces reliques qu’il fait construire cet édifice qui est aussi une chapelle palatine, c’est à dire qu’elle est située au sein de son palais sur l’Île de la Cité”. 

La Sainte Chapelle est composée de 2 niveaux. “Le niveau supérieur où se trouvent les reliques de la Passion du Christ et qui était relié directement aux appartements royaux et un niveau inférieur dévolu à toutes les personnes qui travaillent au Palais et qui pouvaient venir ici pour leur messes”. 

La sculpture 13ème, c’est vraiment beaucoup de finesse

Après avoir monté de nombreuses marches, Murielle Giordan se retrouve au 6e niveau, face à une sorte de petit établi sur lequel se trouvent “de nombreux ornements qui ont tous été recensés avant d’être moulés par un sculpteur”. Ce sont beaucoup de fleurs, de feuilles mais le sculpteur travaille également sur les chimères ou les gargouilles. L’objectif ? Les restaurer voire les refaire à neufs. 

Le chantier a commencé “par le nettoyage des portails et de toutes les sculptures qui sont à l’extérieur de la Sainte Chapelle et dans les porches, pour la plupart avec un laser. On a du mal à imaginer à quoi elles ressemblaient car maintenant on a vraiment l’aspect pierre mais avant il y avait de la couleur partout qui réhaussait les sculptures”. S’en est suivi une étape de consolidation de la pierre qui “était abimée par le temps, l’érosion et tout un tas de facteur”. 

Direction maintenant le cœur de “la chapelle haute”, sous la tribune des reliques. “Ce qu’on voit d’ici, c’est l’immense rose de la Sainte Chapelle qui a cette caractéristique, contrairement aux autres vitraux, d’être du 15ème siècle. On voit, quand on la regarde, qu’elle n’a pas tout à fait le même style”. 

1113 vitraux sont visibles à la Sainte Chapelle dont les 2/3 sont d’origine

“Dès 1248, a été mis en place un protocole d’entretien. C’était les chanoines qui en avaient la charge sous l’ancien régime”. “Mais au début du 19ème siècle, le Palais de justice a installé ici des archives, ce qui a entraîné tout un _démontage des vitraux en partie basse__. Il y a alors un grand chantier de restauration qui démarre et qui va durer 30 ans. A partir de là, on continue à préserver et entretenir ces vitraux_”. 

Chaque vitrail représente une scène différente. “Ici, les vitraux, comme dans la plupart des églises, parlent d’évènements de la bible mais pas seulement. Ils mettent en scène _Saint Louis, lui-même__, dans une baie des reliques qui raconte la découverte de ces dernières. Saint Louis en se représentant ainsi va chercher à renforcer l’idée selon laquelle il est_ le digne successeur du Christ”. 

Notre reporter a eu la chance également d’entrer dans les tourelles du monument, un lieu où le public n’a jamais accès, pour se rendre sur la galerie de la rose, “sans doute l’endroit le plus beau pour contempler la Sainte Chapelle”. 

A noter que la Sainte Chapelle propose, tous les week-ends jusqu'à fin décembre, une installation sonore immersive du célèbre metteur en scène Bob Wilson. Une expérience à vivre en plein cœur de Paris ...