Dans les coulisses de la banque de France

C’est un des sites les plus secrets et les mieux protégés. Logique nous explique Arnaud, le directeur du service patrimoine historique car “30 mètres sous terre, il y a les réserves d’or de la France”, la fameuse “souterraine”. 

Arnaud qui nous propose pour le début de la visite de remonter le temps. Direction le 17e et 18e siècle et la Galerie dorée. Ici se trouve un énorme rectangle de béton aveugle qui pourrait ressembler à une cage d’ascenseur mais il s’agit en fait de “la prise d’air qui va prendre à plus de 40m de hauteur l’air pour la souterraine”. Un système qui a été ajouté dans les années 30 pour se protéger des bombardements au gaz. 

La souterraine est l’une des plus grandes salles fortes au monde

La construction de la souterraine a nécessité 3 ans de travaux, entre 1924 et 1927, et le travail de 1.200 ouvriers “qui se sont relayés jour et nuit pour creuser une caverne artificielle sous Paris et ça là qu’on a pu entreposer en sureté tout l’or de la France”. 

La banque de France est une véritable forteresse qui dispose de son propre service de clés “parce que malheureusement les coffres peuvent se bloquer et dans ce cas-là, il faut intervenir et on ne va pas appeler SOS dépannage”. 

La Galerie dorée est moins grande que la galerie des Glaces à Versailles mais “elle est quand même respectable avec ses 40m de long, 6,5m de large et 8m de haut”. 

Toutes les boiseries qui sont classées Monuments historiques ont été réalisées au 18e siècle 

Cette galerie, on la doit au comte de Toulouse, dernier enfant de Louis XIV et de Françoise-Athénaïs de Montespan, qui décide en 1713 de racheter l’hôtel particulier et d’en faire refaire entièrement la décoration. “Et surtout, il était nostalgique de son enfance à Versailles et il a demandé une petite galerie des Glaces”. 

Les boiseries sont ici absolument extraordinaires. “Il y a ici ni clou, ni vis, ni cheville, ni colle. Par endroit, le sculpteur a enlevé jusqu’à 8cm par tailler et faire apparaître un décor foisonnant marin”.  

Et puis c’est la découverte du “Coffre à secret qui pèse plus d’1 tonne et qui date de la première moitié du 19e siècle”. Pour l’ouvrir, notre reporter a dû mettre des gants mais les choses se compliquent très vite. Elle ne trouve pas la serrure. Face à elle, “2 panneaux en acier et bronze doré qui sont richement décorés”. Dans notre podcast, Arnaud nous explique les 2 sortes de coffre à secret car “il y a les gentils et les méchants”. 

Après quelques conseils, Murielle Giordan a réussi sa mission. A l’intérieur ? Du chocolat... 

Un peu plus loin se trouve la salle des coffres. “On en a fait un peu notre Lascaut 2, c’est la souterraine 2”. Pour y accéder, il faut franchir une porte à double clés. “Actuellement on a l’autorisation de les mettre sur le même porte-clés, sinon c’était 2 personnes différentes qui avait chacune leur clé, ça évitait la responsabilité sur une seule personne”. 

Il n’y a que 5 personnes accréditées pour descendre à la souterraine

La réserve d’or n’a quitté la souterraine que 2 fois. En 1940 pour éviter que les allemands la réquisitionne et dans les années 1950 en pleine guerre froide.