Effondrement rue St-Rome : Allô Toulouse a reçu jusqu'à 170 appels par jour d'habitants inquiets

Le 9 mars dernier, un vieil immeuble du centre historique de Toulouse, rue Saint-Rome, s'effondrait sans faire de victime. Depuis, les évacuations se sont multipliées, certains syndics ou agences préférant ne pas prendre de risque lorsque des fissures importantes sont signalées. Claire Nison, conseillère municipale déléguée à la sécurité des bâtiments, répond à nos questions.

La rue Peyras, en perpendiculaire de la rue Saint-Rome a rouvert le 25 avril dernier. La vie est-elle totalement revenue ?

Claire Nison : *"*La rue Peyras a rouvert effectivement vendredi soir pour permettre l'activité commerciale dès le samedi. Il n'y a plus de péril dans cette rue là. Tout a été consolidé 1 rue des Puits Clos et 7 rue Peyras, à cet immeuble qui fait l'angle. La sécurisation a été plus rapide que ce que l'on avait prévu puisqu'on avait annoncé aux commerçants une fermeture sur un mois de mai bien engagé. Tous les commerçants pourraient ouvrir sauf un.

Comment il a fallu sécuriser? Il y a des étais?

C'est très impressionnant comme dispositif. C'est un immeuble sur plusieurs étages. Il a fallu commencer par l'intérieur, à les caves où là on a des des étais en bois avec des caves voûtées. Imaginez les étais comme une roue de vélo. Et petit à petit, l'entreprise est montée étage par étage pour étayer jusqu'à la toiture, puis ensuite un confortement extérieur.

Depuis l'effondrement de la rue Saint Rome, d'autres immeubles ont été évacués. Y a t-il eu un vent de panique ?

Oui, c'est vrai qu'il y a eu une vague de signalements suite à l'effondrement rue Saint-Rome et c'est bien normal, on s'y attendait. On avait renforcé d'ailleurs à cet effet le plateau téléphonique Allô Toulouse service qui fonctionne 24 h sur 24, sept jours sur sept. J'en profite pour vous dire le numéro de téléphone 05 61 222 222. On a eu jusqu'à 172 appels par jour concernant la sécurité bâtimentaire, c'est totalement inhabituel.

On sait que la mairie suit tout particulièrement 67 adresses d'immeubles. Y'en a t-il plus ?

On a une soixantaine d'immeubles dans nos dossiers sur lesquels il y a des travaux à faire et que l'on suit puisque les travaux peuvent prendre du temps. Ce sont 60 immeubles cumulés sur des années de procédure, dont nous suivons les travaux depuis longtemps.

Ce sont des dégradations importantes ?

Il y a de tout. Mais dès l'instant que cela dépend de la cellule "immeubles menaçant ruine', c'est qu'il y a quand même des travaux importants à faire, comme des affaissements de planchers, des grosses fissures, des balcons qui peuvent se décrocher, etc.

Est-il prévu un audit général sur la ville ?

Il est prévu dans le cadre de la loi. Justement, la loi sur la lutte contre l'habitat dégradé va maintenant permettre aux maires de pouvoir tracer une zone dans laquelle il pourra imposer un bilan structurel à fournir à la mairie. Jusque là, la loi ne nous permettait pas d'imposer un bilan structurel. Nous attendons les décrets d'application de cette loi pour pouvoir ensuite déterminer les zones les plus fragiles.

Il y a aussi des bâtiments abandonnés. Comment fait-on dans ces cas là?

Les pouvoirs de police du maire et notre responsabilité, c'est la mise en sécurité des habitants de la voie publique. Dès l'instant que l'immeuble ne menace pas la voie publique et qu'il n'est pas habité, il n'y a pas de problème. Il appartient à ces propriétaires de s'en charger.

Quelles aides peut proposer la mairie ?

Concernant les ravalements de façade, nous accordons des subventions pour le ravalement de façade avec des rues entières qui sont en ravalement . Nous avons imposé depuis l'année dernière sur ces immeubles là un bilan structurel justement à nous fournir pour ne pas débloquer de l'argent public sur le ravalement présentait des fragilités structurelles. Ensuite, charge à chaque propriétaire de se renseigner sur les aides qu'il peut avoir auprès de la Maison de l'énergie pour des améliorations de son bâti".