Manche : le blues des aides-soignants

Mais où sont passés les aides-soignants ? Ce métier est en perte de vitesse depuis quatre ans, le nombre d'étudiants fond d'année en année. Dans la Manche, on compte quatre centres de formation, tous sont confrontés à ce problème. Celui de Cherbourg ouvre ses portes ce mardi, une journée qui a donc une importance particulière pour le personnel qui fait tout pour attirer de nouvelles recrues.

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Isabelle Truffaut travaille comme coordinatrice dans cet établissement, l'Institut de formation des soins de Cherbourg et du Cotentin depuis trente ans. Elle explique : "Cette année, au lieu d'avoir 80 élèves, nous n'en avons que 55. [...] Le métier d'infirmier est un métier qui, dans les représentations de la société, est plus noble que le métier d'aides soignants."

Un tiers d'apprentis aides soignants en moins depuis quatre ans

Isabelle Truffaut explique que, pourtant, la rémunération d'un soignant n'est pas si loin de celle d'un infirmier : "Ils sont aux alentours de 1.500 euros quand les infirmiers sont à 1.800 euros par mois en début de carrière. En fin de carrière, une infirmière peut gagner 2.300 euros." Elle pointe aussi du doigt les faibles perspectives de carrière des aides soignants. 
Pour Émilie Girouard, qui travaille au secrétariat, "la période Covid a vraiment bouleversé les choses. [...] ça a poussé les gens dans leurs réflexions. Les jeunes pensent que ce boulot-là qui consiste notamment à faire la toilette, entre autres, n'est pas assez noble."

Depuis quatre ans, la classe d'aides soignants de l'établissement compte un tiers d'élèves de moins qu'il y a quatre ans. La fonte du nombre d'aides soignants : une problématique au cœur du "bien vieillir" demain. Puisque qu'avec le vieillissement de la population, "ce métier sera essentiel", explique Isabelle Truffaut.