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Arkéa Ultim Challenge Brest : cette entreprise de Plouzané surveille les icebergs pour protéger les skippers

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Après 16 jours de course, les skippers de l'Arkéa Ultim Challenge Brest s'attaquent aux quarantièmes rugissants. Pour leur sécurité, ils n'ont pas le droit de descendre trop au sud. La zone d'exclusion Antarctique est définie grâce à la société CLS, qui traque les icebergs sur des images satellites.

Jour et nuit, six analystes comme Jimmy Viard passent au crible les images satellite pour détecter la présence de glace. Jour et nuit, six analystes comme Jimmy Viard passent au crible les images satellite pour détecter la présence de glace.
Jour et nuit, six analystes comme Jimmy Viard passent au crible les images satellite pour détecter la présence de glace. © Radio France - Nicolas Olivier

Ils sont la vigie des mers du sud. Depuis le départ de l'Arkéa Ultim Challenge Brest début janvier, les six analystes brestois de l'entreprise CLS (Collecte Localisation Satellites) se relaient 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans leurs bureaux de Plouzané (Finistère). Sur leurs quatre larges écrans, ils décortiquent des images satellites à la recherche de petites traces blanches perdues dans l'immensité de l'océan, au-delà du 40e parallèle sud. Aidés de leurs collègues du siège, à Toulouse, qui utilisent l'altimétrie pour évaluer la hauteur du niveau de la mer, ces techniciens très spécialisés sont des chercheurs d'icebergs.

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Leurs précieuses observations sont envoyées à la direction de course pour aider à définir la Zone d'exclusion Antarctique (ZEA), qui a déjà été modifiée quatre fois depuis le départ. "C'est le passage du premier skipper qui fixe tous les points de la ZEA, ensuite ça ne bouge plus, explique Jimmy Viard, l'un des analystes en imagerie satellitaire. On doit toujours avoir 30 degrés de longitude d'avance sur le leader, donc nous devons analyser les images bien en amont. Là, on travaille déjà sur le Pacifique."

Le Maxi Edmond de Rothschild de Charles Caudrelier naviguait ce mardi aux confins de la zone d'exclusion Antarctique.
Le Maxi Edmond de Rothschild de Charles Caudrelier naviguait ce mardi aux confins de la zone d'exclusion Antarctique. - Arkéa Ultim Challenge Brest

Impossible de tous les détecter

Chaque objet repéré est modélisé pour permettre de calculer sa trajectoire en fonction de plusieurs paramètres (courant, température de l'eau, etc). Une surveillance qui a certaines limites : les icebergs inférieurs à 60 ou 80 mètres passent au travers des mailles du filet. Sans parler des growlers, ces morceaux de glace qui dérivent entre deux eaux, véritables pièges pour n'importe quel bateau de course.

Un danger pris en compte par CLS et l'organisateur de l'épreuve, assure Jimmy Viard : "L'iceberg le plus au nord il est en 44° sud, mais la ligne (la ZEA) est en 42°30. On prend toujours une marge de sécurité parce qu'on part du principe qu'à partir du moment où on détecte un iceberg, possiblement autour de lui, il y a plusieurs débris qu'on ne pourra pas détecter. Mais on essaye de limiter les risques pour pouvoir ouvrir le jeu au maximum. Au final, c'est la direction de course qui prend les décisions."

"Le risque zéro n'existe pas, confirme Arnaud Blanchard, responsable des opérations au département sécurité maritime de CLS. On n'a pas d'obligation de résultat, mais on fait notre maximum en mettant tous nos moyens à disposition pour cette détection". Un savoir-faire unanimement reconnu dans le monde de la voile : CLS est de tous les Vendée Globe depuis 2008, et conseille aussi les routeurs des candidats au Trophée Jules Verne. Sur les murs s'affichent des messages de remerciements de skippers et d'organisateurs reconnaissants. "C'est vrai que c'est gratifiant, c'est une relation de confiance", avoue Jimmy Viard. Et surtout cela permet de sécuriser la course, il ne faut pas faire n'importe quoi, et envoyer les bateaux et les skippers au casse-pipe".

L'équipe restera en veille jusqu'à l'arrivée de tous les concurrents à Brest. Mais elle pourra déjà commencer à souffler lorsque le dernier aura franchi le Cap Horn.

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