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PSG Féminine : "je pense que l’on est capables du meilleur comme du pire" déclare Marie-Antoinette Katoto

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Dans un entretien accordé au service des sports de Radiofrance et France Bleu Paris, Marie-Antoinette Katoto, l'attaquante star du PSG se confie. Après sa grave blessure et un an et demi d'absence, elle retrouve l'équipe de France. Entretien.

9 matchs, 3 buts et 3 passes décisives pour Marie-Antoinette Katoto cette saison 9 matchs, 3 buts et 3 passes décisives pour Marie-Antoinette Katoto cette saison
9 matchs, 3 buts et 3 passes décisives pour Marie-Antoinette Katoto cette saison © AFP - Matthieu Mirville / DPPI via AFP

La parole de Marie-Antoinette Katoto est très rare. Depuis son retour à la compétition le 14 septembre dernier et après plus d'un an éloigné des terrains suite à une blessure au genou, l'attaquante du PSG ne s'est pas exprimé. L'exercice médiatique n'est pas la grande passion de la joueuse de 25 ans qui pourtant a pris la décision de sortir du silence.

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Pendant la vingtaine de minutes accordée à France Bleu Paris et les services des sports de Radiofrance, Marie-Antoinette Katoto, bien emmitouflée dans sa doudoune des Bleues, a évoqué son retour en équipe de France, son travail pour revenir, sa relation avec le sélectionneur Hervé Renard, les résultats du PSG, les Jeux Olympiques 2024 ou encore son état de forme. L'attaquante au 26 buts en 32 sélections chez les bleues n'a rien éludé.**

France Bleu Paris : Comment avez-vous géré la longue période d’indisponibilité ?

Marie-Antoinette Katoto : J’ai vraiment pris mon temps, je me suis vraiment beaucoup écoutée, j’ai aussi beaucoup appris. En vrai, c’est passé assez vite (sourires). Il y a eu des bons et des moins bons moments, mais je ne veux garder que de bons souvenirs de cette période.

Qu’avez-vous appris sur vous ?

J’ai appris à encore plus écouter mon corps. J’ai aussi beaucoup appris sur le genou, du coup (sourires). Et je me suis aperçu que le cerveau gère beaucoup plus de choses que je ne le pensais. Enfin, j’ai assimilé d’autres méthodes de travail qui sont très différentes de ce que je connaissais auparavant. Je pensais pouvoir gagner en force et en muscle beaucoup plus rapidement. Cela a été en fait un peu plus long. Je suis quelqu’un de nature patiente, mais là, il m’en a fallu encore un peu plus.

Sur quoi on s’appuie pour tenir le coup ?

Je me suis beaucoup appuyée sur l’extérieur. J’ai beaucoup… (elle marque un silence). J’ai beaucoup parlé. Je pense que je n’ai jamais autant parlé de ma vie en un an et demi. Il y a eu une grosse communication, sur la gestion du travail, mais aussi sur d’autres aspects avec mes proches. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de temps avec eux.

"Hervé Renard a eu un très grand rôle"

Quel a été le rôle du sélectionneur national Hervé Renard dans votre retour ?

Franchement, je n’ai jamais eu autant au téléphone un coach ou un sélectionneur (sourires). On s’est beaucoup appelé, en tout cas je n’ai pas l’habitude d’avoir autant d’appels. Il n’a jamais changé de discours avec moi, Hervé Renard a eu un très grand rôle. Après, il est comme ça, il a besoin de ce rapport-là avec toutes les filles. C’est nouveau, cela change, mais c’est très bien. Je ne vous dirai pas ce qu’il s’est dit, ça va rester entre nous (sourires), mais il a tenu un très bon discours et c’est déjà très respectueux de sa part de m’appeler. Il a beaucoup plus parlé que moi mais il m’a dit beaucoup de bonnes choses. C’est important d’avoir un dialogue fluide avec lui, après c’est naturel chez lui, ce n’est pas forcé.

Comment s’est passé votre retour chez les Bleues ?

Très bien. C’est la nouveauté qui surprend un peu. Un nouveau staff, un nouveau sélectionneur, des nouvelles joueuses aussi, des joueuses que je n’avais pas vu depuis longtemps, c’est ça qui me surprend un peu aussi.

"Je suis encore très loin du 100%"

Dans le jeu, vous en êtes où ?

Je suis encore très loin du 100% et je ne le serai pas savant un moment. Je travaille dur et je fais tout pour avoir mon pic de forme, je l’espère, en deuxième partie de saison. Mon objectif, c’est d’être prête pour février-mars pour bien terminer la saison et atteindre un niveau qui se rapproche du mien.

Est-ce frustrant de courir justement après votre meilleur niveau ?

Je suis de nature très patiente, j’étais préparée à ça. Il y a bien sûr de la frustration, mais il y a aussi beaucoup de calme et de la sérénité. Je sais comment je joue, je sais jusqu’où je veux aller. Cela va revenir petit à petit, et je suis prête à ce que cela ne revienne pas maintenant. J’en suis consciente, j’ai les pieds sur terre. Je ne veux pas et je ne vais pas revenir en un claquement de doigts. Je l’accepte.

Le sens du but, en revanche, vous ne l’avez pas perdu ?

Un peu quand même (sourires). C’est revenu plus vite que d’autres aspects, mais tu le perds un peu. Certains repères, certains placements ou trajectoires du ballon. Cela met un peu de temps à revenir. Et puis aussi, je joue dans des nouveaux effectifs, que ce soit à Paris ou chez les Bleues. Mais j’ai l’impression que cela a plus bougé au PSG qu’ici…

"La question que je me pose : "qu’est-ce qui ne va pas ?"

Au Paris Saint-Germain, comment analysez-vous ce début de saison ?

Pour moi, c’est assez troublant, car j’ai l’impression que tout est nouveau. Dans le style de jeu. Mais aussi par rapport aux résultats qu’on a pu connaître. Je pense qu’au Paris Saint-Germain, j’ai rarement autant perdu sur les quatre premiers mois d'une saison. Cela me surprend un peu. Je pense que l’on est capables du meilleur comme du pire. Il y a des choses que je ne comprends pas, peut-être que je les comprendrai avec le temps. C’est aussi frustrant car je pensais qu’on avait de meilleurs objectifs, en tout cas plus élevés et qu’on avait réussi à atteindre un niveau proche du top avant ma blessure. Et depuis que je suis revenue, j’ai l’impression que cela a un peu baissé, il y a des choses que je ne reconnais pas vraiment. Et c’est la question que je me pose : "qu’est-ce qui ne va pas ?". Il y a des choses positives, notamment dans le jeu, on a plus le ballon.

Vous avez changé d’entraîneur. Jocelyn Prêcheur a remplacé son père, Gérard.

Jocelyn est un peu plus calme, il a un peu plus de tact pour aborder certains sujets. Il sait comment s’y prendre avec certaines joueuses, elle est là la grande différence.

Vous avez l’air de bien vous entendre avec la nouvelle recrue, Tabita Chawinga ?

Dès les premiers jours, j’ai été avec "Tabi" lors de la trêve internationale de septembre. C’était très facile avec elle, on a passé beaucoup de moments ensemble. On a bien bossé, on a créé un lien. C’est une super fille sur et en dehors du terrain, c’est très facile avec elle.

Les Jeux Olympiques à Paris, c’est déjà dans un coin de votre tête ?

Pour dire la vérité, je n’y pense pas du tout aux Jeux. Je reviens d’abord petit à petit, je vais essayer d’avoir mon pic de forme en deuxième partie de saisons et je ne me pose pas la question des Jeux. Je ne dis pas que c’est un objectif, mais j’en ai beaucoup d’autres en priorité.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?

La santé tout d’abord et puis que je me retrouve petit à petit.

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