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Tournoi des six nations : un XV de France « avec de vraies envies offensives » mais « pas à la hauteur défensivement »

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Pour la quatrième fois en cinq ans, les Bleus ont pris la deuxième place du Tournoi. Une édition 2024 mal embarquée mais qu'ils ont bien terminée. L’analyse de l’ancien international Guy Accoceberry, consultant rugby de France Bleu.

Damian Penaud tente d'échapper à la défense anglaise. Damian Penaud tente d'échapper à la défense anglaise.
Damian Penaud tente d'échapper à la défense anglaise. © Maxppp - Maxppp

En battant les Anglais (33-31) ce samedi à Lyon, le XV de France se retrouve comme l'an dernier dauphin de l'Irlande qui conserve son titre. Mais les Bleus ont fait passer leurs supporters par tous les états en ne remportant qu'un seul de leurs trois matches à domicile. Cinq mois après la désillusion du quart de finale de coupe du monde perdu face à l'Afrique du Sud, l'équipe de France a encore semblé convalescente même si sa fin de Tournoi incite le consultant rugby de France Bleu à l'optimisme.

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France Bleu Gironde : que pensez-vous de la performance des bleus dans cette édition 2024 ?

Guy Accoceberry : un Tournoi en demi-teinte avec une première partie compliquée où Fabien Galthié a voulu rester sur le groupe coupe du monde pour effacer le traumatisme. Ce n’était pas la bonne solution. Ça a été très compliqué avec cette grosse défaite contre l’Irlande. Et puis au fil des blessures des cartons rouges, des contre-performances, une obligation d’intégrer un peu de jeunesse et le retour de certains joueurs absents sur le début du Tournoi ont fait qu’on a retrouvé une équipe de France compétitive à Cardiff ou contre l’équipe d’Angleterre. Une fin de Tournoi qui laisse espérer à nouveau des joueurs meilleurs mais sur l’ensemble, un Tournoi mitigé.

Qu’est-ce qui a manqué à l’équipe de France pour reproduire les prestations qu’elle offrait depuis trois ans ?

Il y a d’abord la cicatrice, la blessure de cette défaite. On sentait que des joueurs n’étaient pas remis psychologiquement. D’autres, physiquement, n’étaient pas prêts, fatigués par les échéances en Top 14. L’arrivée d’un nouveau staff aussi avec de nouvelles choses à faire passer. Peut-être l’obstination de Fabien Galthié à rester sur son jeu de dépossession. Sur les derniers matches, on a vu des joueurs plus frais, des intentions de jeu plus franches, l’envie de se passer le ballon et de le conserver. Et automatiquement ça a été mieux. Un changement de système dont l’équipe de France avait besoin, qui s’est fait dans la douleur mais qui va porter ses fruits dans les mois à venir.

"Maxime Lucu a eu un Tournoi un peu difficile parce qu’il a joué les mauvais matches"

C’est le positif ou le négatif qui l’emporte ?

Ce qui ne m’a pas plu c’est la stratégie de début de Tournoi. Ce qui m’a plu, c’est le changement d’orientation, cette capacité à partir sur autre chose. La chose un peu inquiétante, c’est la défense. Sur les cinq matches, l’équipe de France n’a pas été à la hauteur défensivement. Ce qui avait été une force depuis quatre ans a été cette fois un des points faibles. En revanche, une équipe qui a montré de vraies envies offensives. On a aussi eu des joueurs à une ou deux sélections qui ont montré qu’ils avaient le niveau. Ça, c’est très positif.

Votre regard sur les performances des joueurs de l’UBB ?

Nicolas Depoortère a eu sa chance. Il n’a pas pu montrer l’étendue de son talent parce qu’il a été très sollicité par les nombreux allers-retours, par les matches avec l’UBB tous les weekends. IL va avoir besoin de souffler mais il a montré qu’il avait niveau et qu’il pouvait espérer prendre ce maillot. Yoram Moefana a répondu présent quand il a été utilisé, Damian Penaud a commencé doucement mais a fini très fort. Louis Bielle-Biarrey a été en dents de scie parce qu’il a été blessé et n’a pas joué tous les matches. Quant à la charnière, qui était titulaire en début de Tournoi, Matthieu Jalibert s’est blessé. Maxime Lucu a eu un Tournoi un peu difficile parce qu’il a joué les mauvais matches, ceux où l’équipe de France n’a pas avancé. Il a retrouvé sa place de finisseur et comme d’habitude il a été très bien dans ce rôle-là.

Maxime Lucu a débuté le Tournoi comme titulaire et l'a terminé comme remplaçant.
Maxime Lucu a débuté le Tournoi comme titulaire et l'a terminé comme remplaçant. © Maxppp - Maxppp

C’est le grand perdant côté girondin ?

Non. Il est très heureux d’être en équipe de France, il a plus de 30 ans, il aura sûrement d’autres occasions d’être nouveau dans ce groupe, il va tout faire pour y rester. C’est dans son tempérament, son caractère. Les critiques ont été dures pour lui, il l’a dit. Il a bien terminé, il a marqué au Pays de Galles, il a bien géré la fin de match contre les Anglais. Je pense que ces deux derniers matches vont lui faire beaucoup de bien pour revenir avec beaucoup de fraîcheur en club. C’est bien pour l’UBB, il va avoir envie de montrer sur cette fin de saison qu’il fait toujours partie des trois meilleurs demis de mêlée de France.

Peuvent-ils être aptes, une semaine après, pour défier Toulouse avec l’UBB ?

Il y a des moments il faut se forcer, faire le dos rond et y aller. C’est Yannick Bru et son staff qui vont voir comment sont les joueurs. Psychologiquement, ils devraient être mieux en ayant battu l’Angleterre. Ils vont rentrer plus légers en club. Au niveau physique, il faudra voir s’ils seront aptes à commencer le match, à être sur le banc, ou s’ils ne sont pas dans le groupe pour certains car la débauche d’énergie a été très importante contre les Anglais.

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