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Le président de la FFR Florian Grill visite la section rugby du lycée Maillol à Perpignan

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À six mois de la prochaine élection à la FFR, le président de la Fédération française de rugby à XV Florian Grill est en visite dans les Pyrénées-Orientales ce vendredi. Il était également l'invité de la matinale de France Bleu Roussillon.

Florian Grill, président de la Fédération française de rugby à XV. Florian Grill, président de la Fédération française de rugby à XV.
Florian Grill, président de la Fédération française de rugby à XV. © Maxppp - SEBASTIEN LAPEYRERE

L'élection pour le président de la Fédération française de rugby aura lieu en octobre. Le président Florian Grill, pas encore en campagne, est en visite dans les Pyrénées-Orientales ce vendredi. Il a également répondu aux questions de France Bleu Roussillon.

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France Bleu Roussillon : Vous allez notamment visiter la section rugby du lycée Maillol à Perpignan. Mais vous rencontrerez aussi des clubs amateurs, dans le département. Est-ce pour voir comment ça se passe sur leurs terrains, ou plutôt pour leur annoncer des moyens supplémentaires ?

Florian Grill : Les deux. C'est pour voir comment ça se passe. Parce que la vérité n'est pas à Marcoussis. La vérité, elle est sur le terrain, à la rencontre des clubs. Donc je vais voir le comité départemental. Et effectivement, j'ai une réunion Agora avec tous les clubs de la région. Ils ont besoin qu'on les aide. On a besoin de relancer le rugby. Il y a des installations qui ne sont pas au niveau et il y a besoin de relancer le nombre de licenciés.

Qu'allez-vous annoncer, comme moyens supplémentaires ? Vous aviez promis des kits d'entraînement et des logiciels de gestion, entre autres.

On a décidé de mettre 10 millions d'euros pour des installations : 5 millions de l'héritage Coupe du monde et 5 millions de l'Agence nationale du sport. On va financer 200 à 300 améliorations d'équipements du quotidien, des clubs de rugby amateurs. C'est aussi la féminisation des vestiaires, la sécurisation des équipements, c'est un agrandissement de club house, etc. On financera 50.000 euros maximum et 50% maximum de l'investissement.

On va mettre 35.000 ballons dans les écoles primaires, et on a convaincu l'Éducation nationale qu'il fallait des ballons de rugby et pas simplement les autres sports. On va leur expliquer aussi qu'on ajoute des titres de champion de France pour le rugby amateur. Parce qu'en fait, notre premier métier, c'est de fabriquer des souvenirs pour la vie, des aventures humaines. Le rugby territorial, de la base, avait été amputé de la moitié de ses titres de champion de France donc on en remet trois de plus.

Que pensez-vous du mécénat privé ? Comme ce que l'on voit par exemple à Millas avec TotalEnergies ? Est-ce pour vous un moyen de pallier l'insuffisance de trésorerie ?

La réalité d'un club de rugby, c'est qu'il y a bien plus qu'une simple dimension sportive. On joue un rôle éducatif, on est le seul sport qui a été inventé à l'école. On a été inventé pour les capacités éducatives et donc on a une vraie capacité à transmette des valeurs qui sont indispensables à la société : le respect, la solidarité, la loyauté, qui sont très fortement implantées et incarnées par le rugby. Il a un rôle citoyen, également. Il y a des clubs de rugby qui vont dans les quartiers prioritaires de la ville, il y a des clubs de rugby qui vont dans les zones rurales.

Il y a des clubs de rugby qui pratiquent le rugby adapté, le rugby santé et donc c'est parfaitement logique d'aller chercher du mécénat. Ça ne me choque pas du tout. À la Fédération française, on est heureux de dire qu'on a monté un tournoi national des quartiers et des campagnes avec TotalÉnergies et que l'entreprise nous a donné à peu près 1 million d'euros. On finance les clubs à hauteur de 250 euros la demi-journée d'intervention. Je préfère que l'argent aille aux clubs amateurs plutôt qu'en dividendes aux actionnaires.

Les clubs des Pyrénées-Orientales vous parlent-ils de l'état des terrains à cause de la sécheresse ? Ils ne peuvent arroser leurs pelouses que deux nuits par semaine.

Je suis bien évidemment au courant. J'étais moi-même intervenu. Le président du comité départemental de rugby avait écrit au préfet l'année dernière, il a obtenu deux arrosages des pelouses par semaine. C'est indispensable. Parce que les élus doivent bien sûr rendre compte qu'il faut qu'on occupe les gamins. Il vaut mieux qu'ils soient sur des terrains de rugby, qu'ils s'entraînent, plutôt que d'être désœuvrés à ne rien faire avec les risques que ça comporte.

La défaite de l'équipe de France en Coupe du monde a-t-elle eu des conséquences sur le nombre de licenciés ? Une augmentation, une diminution ? Vous parliez vous-même il y a quelques semaines d'un "incroyable déficit de licenciés".

Je dirais plutôt le succès de la Coupe du monde ! Parce que pendant huit semaines, le mondial s'est passé magnifiquement bien. On a donné une image du rugby qui est exceptionnelle et c'est le succès de la Coupe du monde qui a eu un impact positif sur le nombre de licenciés. On a une croissance de l'ordre de 12%, ça monte à 20% pour les filles et ça se vérifie d'ailleurs dans le département. Dans les Pyrénées-Orientales, il y a une croissance phénoménale du nombre de licenciés. C'est le travail des clubs, c'est le travail du département.

Le rugby est le deuxième sport en France en médiatisation, juste derrière le football, mais on est le 10ᵉ en nombre de licenciés. Donc oui, il y a une énorme croissance en ce moment. Il y a une envie de rugby phénoménale. Mais il y a aussi besoin de développer le nombre de licenciés et c'est pour cela qu'il faut investir dans les installations et soutenir les bénévoles. Je vais d'ailleurs augmenter de 50% les moyens des ligues régionales et des départements.

À partir de l'automne, vous serez en campagne pour votre réélection. Avec ce déplacement dans les Pyrénées-Orientales ce vendredi, n'est-ce pas une façon de se préparer ?

Je suis bénévole depuis toujours. J'ai été dirigeant d'école de rugby, cadets, juniors, président de club, président de ligue régionale, et maintenant président de la fédération. Je suis sur le terrain toutes les semaines, tous les jours depuis toujours. C'est mon boulot, d'être en campagne. Toutes les batailles se gagnent localement. Je vais voir les élus des collectivités, des départements et des régions.

Vous êtes quand même sur les terres de l'un de vos proches, le secrétaire général de la fédération, Sylvain Deroeux, également président du Céret sportif, ancien joueur de l'USAP. Sur les terres, aussi, de l'un de vos opposants, l'ancien international Guilhem Guirado. Et puis, dans l'Aude, il y a le maire de Gruissan, l'ancien joueur Didier Codorniou, qui pourrait lui aussi annoncer sa candidature...

Tant mieux, s'il y a plein de candidats ! C'est la démocratie et c'est extrêmement positif. La semaine dernière, j'étais en Bretagne. La semaine d'avant, j'étais dans les Hauts-de-France. La semaine d'avant encore, j'étais en Nouvelle-Aquitaine. Le rôle d'un président de la Fédération française de rugby, c'est d'être sur le terrain tout le temps. Et moi, je vais gagner des batailles locales parce qu'à chaque fois que je me déplace, je convaincs des départements, des régions, des mairies, d'investir dans le rugby. Mon boulot, c'est d'être sur le terrain et je le fais indépendamment des campagnes. Je fais mon travail de président.

À propos du Top 14, au classement très serré cette saison. Comment analysez-vous la trajectoire de l'USAP ?

On a un championnat exceptionnel. Ça fait rêver, tellement c'est incertain ! Il y a des enjeux à tous les niveaux. Je trouve que l'USAP fait une seconde partie de saison exceptionnelle. C'est à la fin du marché qu'on compte les bouses !

Quant à Posolo Tuilagi, le deuxième ligne de l'USAP qui est en train de faire sa place en équipe de France, est-ce selon vous un athlète hors norme, ou également le résultat d'une formation qui a fait ses preuves dans le département ?

Il est passé par la section du rugby du lycée Maillol à Perpignan, que je vais visiter aujourd'hui. Je pense que c'est les deux. C'est quelqu'un qui a beaucoup de ballon, qui n'est pas simplement un physique hors norme. Quand vous avez juste un physique hors norme, parfois vous jouez sur votre physique et ça ne crée pas de très grands joueurs. Dans le cas de Posolo, il a à la fois un physique hors norme, c'est une certitude, mais en plus il a du ballon.

Et ça, c'est la formation. On a une DTN, une direction technique nationale qui fait un boulot phénoménal sur l'accès vers le haut niveau et je pense qu'on a la capacité, avec nos treize équipes de France, d'être dominants sur le rugby mondial pour plusieurs années parce que vraiment on a une filière d'accès au haut niveau qui est phénoménale depuis quinze ans.

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