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Stade Brestois : indéboulonnable titulaire, Kenny Lala "ne compte jamais les efforts"

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Brestois depuis un an, Kenny Lala a confisqué la place de titulaire de latéral droit. Du genre discret, le défenseur de 32 ans fait pourtant partie du cercle très fermé des six joueurs de Ligue 1 à avoir disputé toute la phase aller. Entretien avant le début de la phase retour contre Montpellier.

Kenny Lala, qui a disputé l'intégralité des matchs de la phase aller, est un titulaire indéboulonnable avec le Stade Brestois Kenny Lala, qui a disputé l'intégralité des matchs de la phase aller, est un titulaire indéboulonnable avec le Stade Brestois
Kenny Lala, qui a disputé l'intégralité des matchs de la phase aller, est un titulaire indéboulonnable avec le Stade Brestois © Maxppp - Nicolas Creach

Alors que le Stade Brestois reçoit Montpellier ce dimanche (15h) pour la 18e et première journée de la phase retour de Ligue 1, et qu'il espère toujours jouer les trublions en haut du tableau (4e), entretien avec le défenseur Kenny Lala. Arrivé il y a un an au mercato hivernal après avoir résilié son contrat avec l'Olympiakos, le latéral droit s'est immédiatement imposé comme titulaire et a, depuis, carrément confisqué la place.

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Au point, cette saison, de faire partie du cercle très fermé de six joueurs à avoir disputé l'intégralité des matchs de la phase aller : Lala et Locko (Brest), Nicolaisen (Toulouse), Abergel et Talbi (Lorient), et Dante (Nice). Du genre discret publiquement, il est l'un des éléments moteurs du vestiaire brestois.

"J'aime bien être quelqu'un de l'ombre"

Vous êtes arrivé en même temps qu'Eric Roy il y a un an, pensez-vous aussi être pour quelque chose à la spectaculaire année 2023 du club ?

Kenny Lala : C'est vraiment un travail d'équipe, un esprit d'équipe. Après, il y a des gens de l'ombre et, moi, j'aime bien être quelqu'un de l'ombre. Je fais le travail et j'ai envie que tout le monde se fasse plaisir sur le terrain. Mon plaisir, c'est de gagner et de jouer au foot. C'est ce qu'on fait. Donc, c'est une bonne chose si tout le monde arrive à ramener un petit truc. Bien sûr, j'en suis conscient, j'ai pu ramener un petit truc à l'équipe.

Entre l'urgence du maintien en janvier 2023, et la 4e place en janvier 2024, les douze derniers mois sont assez fous...

C'était une position pas évidente. Quand j'y repense, quand j'ai eu la direction et que le projet m'a été proposé, je n'ai pas vraiment senti de panique. On m'a expliqué que les résultats n'étaient pas là, mais qu'il y avait quelque chose à faire dans le contenu. C'est ce qui s'est produit. Ce qu'il manquait, en fait, c'était vraiment un esprit d'équipe, le côté conquérant, des joueurs qui ne veulent jamais rien lâcher. Malheureusement, quand tu es en bas, tu vas lâcher un peu plus facilement. On a réussi à corriger ça et à se donner les moyens d'être vraiment imbattables. De se forger une mentalité.

"On kiffe le moment présent"

C'est appréciable d'en être là avec un club pas programmé pour faire ça ?

Bien sûr, c'est un plaisir. C'est le fruit du travail commun, c'est une récompense. On travaille tous les jours pour ça, et on kiffe le moment présent. Surtout, il faut continuer à prendre jour par jour, match par match. Le plaisir, c'est comme ça qu'on l'a. Parce que, si on se projette, on peut avoir des déceptions parfois.

17 matchs joués en intégralité lors de la phase aller, plus un en Coupe de France la semaine dernière : ça vous inspire quoi ?

Je ne savais pas que je faisais partie des six joueurs dans ce cas. Cela traduit de la stabilité et que je suis toujours là ! Mais, physiquement, il faut bien s'entretenir. Il faut savoir être rigoureux sur le terrain, et surtout en dehors du terrain. Cela veut dire aussi qu'on est malgré tout important pour l'équipe, donc c'est une bonne chose. Ça fait plaisir de voir que ce qu'on fait, ce n'est pas anodin, tout simplement.

"Si on laisse le moindre doute, ils vont prendre notre place"

Vous êtes décrit en interne comme moteur pour les autres, serein, expérimenté et très professionnel. C'est la réalité ?

C'est sûr, j'étais moins discipliné à une époque sur l'hygiène de vie ! Il y avait des écarts, parfois trop, et les performances n'étaient pas toujours là. Le fait d'être parti à l'étranger, à l'Olympiakos, m'a beaucoup servi. J'ai pris beaucoup d'expérience là-bas. J'ai appris d'un grand staff technique et de grands joueurs à côté de moi. J'avais déjà 29 ou 30 ans, et des petits jeunes de 25 ans me disaient quoi faire. J'ai pris les conseils. Aujourd'hui, cette expérience fait que ça se passe bien et que j'arrive à avancer.

Sommeil et nutrition, notamment ?

Là-bas, j'ai appris comment manger et comment dormir. Avant, ce sont des choses qu'on ne m'avait pas enseignées car je n'avais pas fait de centre de formation. Quand j'ai des questions, il m'arrive toujours d'écrire des messages et de les poser au nutritionniste. J'ai toujours l'envie d'avancer. Et puis, il y a aussi la récupération après les matchs et les entraînements. J'ai 32 ans, j'arrive malgré tout à un certain âge même si ça peut ne pas se voir sur le terrain. Donc il faut que je récupère plus vite que les autres. Aujourd'hui, les jeunes ont faim. Ils sont derrière, ils poussent. Alors, si on laisse le moindre doute, ils vont prendre notre place. C'est le jeu, justement, pour se pousser vers le haut.

Mon jeu est de toujours me donner à fond et de prendre du plaisir"

C'est une des raisons de toutes ces titularisations ?

Il y a de cela en partie. Et puis, il y a aussi une phrase que je me mets toujours en tête : 'il y a des matchs où on peut ne pas être tout à fait au niveau, mais il ne faut jamais être nul'. Si on ne peut pas être bon, il ne faut pas être nul non plus. Il faut toujours être au moins à la moyenne et apporter à l'équipe. Si on fait des erreurs dans un match, ça peut coûter à l'équipe. Or, le plus important, c'est le collectif. Donc il faut toujours essayer d'avoir la moyenne, et puis ensuite apporter son petit truc.

Le nom "Lala" apparaît dans le top 10 de plusieurs statistiques de la Ligue 1 : 44 tacles (7e), 27 tacles réussis (6e), 73 centres (10e), 19 centres réussis (10e), 42 duels gagnés au sol (15e). C'est parlant...

C'est mon style de jeu, hein ! Même à l'entraînement, je ne compte pas les efforts. Je veux toujours gagner et toujours apporter le maximum. Après, sincèrement, je découvre ces statistiques. Je ne suis pas du tout au courant car je n'ouvre aucun journal ou quoi que ce soit, je ne regarde rien. Moi, mon jeu est de toujours me donner à fond et de prendre du plaisir. Tous les matins, il faut que je vienne en prenant du plaisir et c'est ce qui se passe. Je suis épanoui, donc c'est le plus important pour moi.

"Je voulais deux choses : jouer et avoir de la stabilité"

Initialement engagé pour six mois, vous avez prolongé deux ans (juin 2025). C'était la logique des choses ?

À mon âge, je voulais deux choses : jouer et avoir de la stabilité. Ici, ma femme est contente et mes enfants sont contents à l'école. Ils voulaient tous rester ! Quand tous les voyants sont au vert, que la famille est heureuse, que je suis heureux sur le terrain, il n'y avait plus trop de questions à se poser !

Fort de votre vécu et cette expérience, jusqu'où peut aller le club cette saison ?

Avec cet état d'esprit, on peut déjà viser un bon top 10. Avec nos performances de la première moitié de saison, si on continue comme ça, à jouer match par match, pourquoi pas chercher un bon top 8. Ce serait une bonne performance pour le Stade Brestois.

"Ne pas être dans le top 10 serait une déception"

Ne pas être dans le top 10 serait une déception ?

Personnellement, en tant que compétiteur, oui ce serait une déception. On ne peut pas faire une telle première partie de saison pour ensuite tout lâcher. Ce serait un manque de professionnalisme et un manque de respect pour le football. On a fait 31 points sur la première partie, on ne peut pas se permettre de tout gâcher. Après, il ne faut pas oublier d'où on vient et quel est notre objectif commun : d'abord, le maintien. Tout le monde le sait. Mais, si on reste professionnel et dans cet état d'esprit là, il y a moyen d'aller chercher un top 10.

Humainement, il s'est créé quelque chose ?

En tout cas, on sait ce qu'on a vécu ! On était en bas, on est remonté ensemble. Le plus difficile, c'est de créer quelque chose. Une fois qu'on l'a, on ne veut plus le lâcher parce qu'on sait qu'elle a été la galère la saison passée. C'est dans les épreuves qu'on voit quel genre de vestiaire, on peut être. Ce groupe s'est révélé à travers les épreuves. Quand on est ensemble, il y a de la joie et de la bonne humeur.

Qu'est-ce qui pourrait faire que ça aille mois bien ? Quel pourrait être le petit grain de sable qui enraye un peu la machine ?

Tout simplement de s'enflammer et de croire qu'on est arrivé à quelque chose. Au final, cette première moitié de saison, ce sont six mois de carrière. Certains ont cinq ans de carrière, d'autres dix. Là, on parle de six mois. Le plus important, c'est de ne pas s'enflammer. Ce n'est pas un sprint mais un marathon. C'est bien beau de courir six mois, mais la saison dure un an. Donc, si on s'essouffle au bout de six mois... Il ne faut pas lâcher, prendre match par match et puis avancer le maximum possible.

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