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La handballeuse Cléopâtre Darleux de retour à la compétition : "C'est déjà une victoire"

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Après treize mois d'arrêt à la suite de commotions cérébrales, la gardienne du BBH Cléopâtre Darleux a enfin retrouvé une cage de handball samedi 8 mars. À 34 ans, l'internationale qui rêve de défendre son titre olympique à Paris 2024 est lancée dans une course contre-la-montre à l'issue incertaine.

Après plus d'un an loin des terrains, Cléopâtre Darleux a retrouvé la compétition samedi 8 mars avec le BBH (16 minutes contre Mérignac, victoire 37-30). Après plus d'un an loin des terrains, Cléopâtre Darleux a retrouvé la compétition samedi 8 mars avec le BBH (16 minutes contre Mérignac, victoire 37-30).
Après plus d'un an loin des terrains, Cléopâtre Darleux a retrouvé la compétition samedi 8 mars avec le BBH (16 minutes contre Mérignac, victoire 37-30). © Radio France - Nicolas Olivier

Elle a choisi d'avancer pas à pas, étape par étape. Trois jours après sa première apparition sur un terrain depuis plus d'un an, Cléopâtre Darleux a donné une conférence de presse mardi 12 mars. La gardienne internationale du Brest Bretagne Handball a confié son bonheur de rejouer, et sa motivation face au défi qui l'attend : se faire de nouveau une place, en club comme en équipe de France, à quatre mois et demi des Jeux Olympiques de Paris.

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Comment avez-vous vécu ce retour à la compétition samedi à l'Arena ?

Cléopâtre Darleux : Déjà, il y avait beaucoup de joie. De joie, d'émotion, de pouvoir enfin rejouer après cet arrêt très long et ces incertitudes. Je me sens vraiment bien physiquement. Je n'ai pas eu énormément d'entraînements vraiment handball, six seulement donc ce n'est pas énorme. Et depuis que j'ai repris en janvier, j'ai surtout fait du travail physique, beaucoup de musculation, du travail avec ballons, d'abord en mousse, puis ballons normaux. Mais je n'ai pas eu énormément de situations réelles. Donc, je sens qu'il me faut encore du temps, mais en tout cas, physiquement, je me sens vraiment bien. Je n'ai aucune douleur, je n'ai pas du tout mal à la tête. J'ai déjà pris des ballons dans la tête et ça s'est bien passé.

N'y a-t-il pas eu un peu d'appréhension ?

Il n'y a pas eu d'appréhension du tout, pas trop stressée. Après, c'est cette pression qui est retombée parce que c'était quand même le retour. J'attendais ça depuis tellement longtemps. Ca m'a fait plaisir tout simplement de retrouver le public, de voir qu'avant le match et après le match, j'ai eu beaucoup d'encouragements donc c'était vraiment chouette.

"Les Jeux, c'est toujours mon objectif"

On connaît votre objectif d'être aux JO, il va d'abord falloir s'imposer en club. Il y a deux gardiennes en place, comment voyez-vous les prochaines semaines ?

Oui, c'est sûr qu'il y a eu déjà une bonne partie de la saison qui s'est écoulée. Julie (Foggea) et Kathy (Katharina Filter) ont été vraiment très performantes. L'équipe aussi tourne super bien. Donc c'est sûr que moi, j'arrive sur la fin de saison. Ce que j'espère, c'est amener un petit peu de fraîcheur, amener aussi mon expérience à l'équipe. Je veux que ce soit un plus. Après, c'est vrai que ce sera une concurrence à trois, mais je ne me projette pas loin pour le moment. J'essaie vraiment de me donner à 100 % à l'entraînement, dès que j'ai du temps de jeu, de performer. Après, c'est le coach qui fera ses choix. Mais il y a de la concurrence partout, que ce soit en club ou en équipe de France. J'ai toujours vécu avec la concurrence. Ça fait partie du jeu.

Avez-vous évalué votre pourcentage de chance de faire partie de la sélection pour les Jeux ?

J'y pense bien sûr, je ne vais pas mentir, mon objectif de participer aux Jeux Olympiques. Mais c'est pareil en équipe de France : c'est une équipe qui a performé sur la dernière année. Les gardiennes aussi ont performé. Elles ont été championnes du monde, il y a du vécu. Après, si le coach fait appel à moi, je serai là. Je vais m'entraîner pour, je vais tout faire pour. Chaque jour, je me donne au maximum pour pouvoir atteindre mes objectifs et après, c'est comme pour tout le monde, je "postule". Si je n'y suis pas, ça sera comme ça. C'est la règle, c'est la loi du sport.

Dans l'optique des Jeux, vous savez que vous partez avec du retard. Votre expérience peut-elle être un vrai plus ?

C'est mon point fort. J'ai gagné les derniers JO, j'ai beaucoup de sélections, donc c'est sûr que j'ai du vécu. Après, il n'y a pas que ça qui compte, c'est les performances du moment. Donc, il y a plein de choses qui rentreront en compte. C'est pour ça que là, maintenant, mon objectif, c'est tout simplement tous les jours de travailler, faire à chaque fois des petites choses en plus pour pouvoir être meilleure.

Votre temps de jeu en club est "encadré" par le staff médical, n'est-ce pas un problème par rapport à votre objectif personnel ?

C'est logique, mais c'est embêtant, c'est sûr. Je ne vais pas le cacher, j'ai besoin de temps de jeu, j'ai besoin de jouer. Et c'est sûr que ça ne favorise pas le fait que je puisse performer le plus vite pour moi. Mais on est dans un club, on est dans un objectif différent des objectifs personnels de chacun. Ça, c'est complètement normal vis-à-vis du club.

Vous avez évoqué "le bout du tunnel" sur les réseaux sociaux. Est-ce que le fait de rejouer est déjà une victoire ?

C'est déjà une victoire parce que je n'avais aucune certitude sur ce qui allait se passer. J'ai eu quand même des périodes compliquées avec des hauts, des bas, des moments où ça n'allait pas. C'est vraiment depuis le mois de décembre que ça a commencé à aller beaucoup mieux, et que ça s'est vraiment amélioré. C'est sûr que là, déjà, c'est une super victoire.

Cléopâtre Darleux s'est exprimée face à la presse pour la première fois depuis son retour à l'entraînement en janvier dernier.
Cléopâtre Darleux s'est exprimée face à la presse pour la première fois depuis son retour à l'entraînement en janvier dernier. © Radio France - Nicolas Olivier

Il y a aussi de beaux défis à relever en club avec la Ligue féminine (le BBH est leader avec deux points d'avance), la Coupe de France (demi-finale face à Metz) et la Ligue des Champions (quart de finale contre Ferencvaros), ça aussi c'est motivant ?

Oui c'est mieux que d'arriver dans une équipe qui perd tout. Il y a encore des beaux objectifs pour la fin de saison sur tous les tableaux, donc c'est hyper motivant, bien sûr.

Vous êtes en fin de contrat avec le BBH. Comment voyez-vous la suite ?

Oui, je suis en fin de contrat avec Brest. Pour le moment en tout cas, il n'y a rien de signé. Pour l'instant, je me concentre vraiment sur le mois qui arrive.

Est-ce que votre envie c'est de rester à Brest ?

Bien sûr, mon désir c'est de rester à Brest. Je l'ai déjà dit, c'est vraiment un club que j'apprécie particulièrement. Je suis là depuis les débuts du club en Ligue féminine de handball (2016). Et même avant avec l'Arvor (2011-2012) donc j'ai une histoire particulière avec le club. Je me plais vraiment ici, mais j'ai aussi des contacts avec d'autres clubs.

Ce long arrêt a dû décupler votre motivation de poursuivre votre carrière ?

Bien sûr qu'avec ce qui s'est passé pendant un an, ça a été vraiment difficile pour moi. Et je pense que pour tous les sportifs, c'est assez dur d'arrêter sa carrière, de se dire : ça y est, c'est le moment. C'est vrai que je ne savais pas si j'allais pouvoir reprendre, si j'allais me sentir bien. Ça a été dur de se projeter. Finir sa carrière comme ça, un peu dans l'incertitude, ce n'est pas forcément ce dont j'ai envie. Pour l'instant, je ne sais pas… Je ne sais pas encore ce que je vais faire pour la saison prochaine.

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