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Anthony Gonçalves : "Malgré les difficultés, j'ai vraiment aimé jouer sous les couleurs du SM Caen"

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Après trois saisons au SM Caen, Anthony Gonçalves a rejoint cet été le promu Laval, le club de ses débuts. Le milieu de terrain retrouvera avec plaisir les Rouge et Bleu même si son passage en Normandie n'aura pas été celui qu'il espérait. Il reste un supporter de Malherbe sauf pendant 90mn samedi.

Anthony Gonçalves aura joué 67 matchs et trois saisons en Rouge et Bleu avant son départ cet été pour Laval Anthony Gonçalves aura joué 67 matchs et trois saisons en Rouge et Bleu avant son départ cet été pour Laval
Anthony Gonçalves aura joué 67 matchs et trois saisons en Rouge et Bleu avant son départ cet été pour Laval © Maxppp - Martin ROCHE

France Bleu : Anthony, vous resterez à jamais dans l'esprit des supporters caennais comme celui qui a obtenu le penalty du maintien contre Clermont dans les ultimes secondes de la rencontre en mai 2021... !

Anthony Gonçalves : (Rires) Oui, ça fait partie de mon histoire avec Malherbe. C'est vrai que ce penalty nous fait du bien. Et après il est transformé donc tant mieux. Mais c'est sûr que de toute façon, la place du club est minimum en Ligue 2. Je lui souhaite le plus rapidement possible de rejoindre le championnat du dessus. Parce que c'est un club qui mérite, de par son histoire, de par ses infrastructures et ses supporteurs, d'aller plus haut.

FB : C'est l'un des matches à plus fort enjeux que vous avez joué dans votre carrière ? Ce n'est pas le seul.

AC : Oui, j'en ai connu un où on a arraché le maintien avec Strasbourg face à Lyon dans les dernières secondes à la Meinau (En 2018). C'était un match vraiment très, très intense aussi.  J'avais aussi vécu un match tout aussi important que celui-ci toujours avec Strasbourg pour la montée en Ligue un face à Bourg en Bresse à la Meinau (2017). Il fallait absolument que l'on gagne aussi. Donc voilà, ça fait partie des matches où tu sens que ça dépasse la dimension du football. Tu sens qu'il y a tout un peuple derrière toi et sur ce match là, même s'il était à huis clos, tu sentais que les supporteurs étaient au rendez vous. Moi, je sortais de la cave à ce moment là - on ne va pas avoir peur des mots - et c'était une façon de montrer que j'étais toujours investi et toujours autant impliqué dans le club. C'est une belle histoire en tout cas.

Ça fait partie des matches où tu sens que ça dépasse la dimension du football (Le match du maintien contre Clermont).

FB : Justement, quelle image gardez-vous du Stade Malherbe de Caen ? Vous étiez venu de Strasbourg pour jouer la montée. Finalement, ça a été trois saisons assez compliquées, avec des quatre coachs et deux présidents différents, le covid et finalement des difficultés dans le domaine sportif.

A.C : Oui, ça a été compliqué. Quand j'étais à Strasbourg, quand on regarde de l'extérieur,  on se dit en voyant le Stade Malherbe que c'est un bon club. On se dit voilà, c'est un super club et qu'il faut y aller. Maintenant, quand je suis arrivé, j'ai senti qu'il y avait une fracture en tout cas avec le public, avec les supporters et le club. Ils ne se reconnaissaient plus forcément dans le club après cette descente.  C'était un élément qui était important dans la saison qui allait venir. Nous, nous sommes arrivés. On a senti ça. On sentait qu'il y avait une défiance, une méfiance vis à vis vis à vis du groupe et du club. Donc on va dire qu'on a essuyé les plâtres pendant cette saison là et ensuite il y a eu le covid. Donc ça n'a rien arrangé avec une saison qui s'est terminée au mois de mars et une autre qui s'est jouée à huis clos. Pour un club comme Malherbe ou il y a quasiment 10.000 personnes en moyenne à chaque match. Tu te dis que tu es forcément impacté un peu plus que les autres. 

On arrivait, nous les nouveaux, dans un club qui était un peu malade et il a fallu essuyer les plâtres

Et puis après, il y a eu cette dernière saison où je pense que ça a été un peu mieux. Et là où je suis fier c'est d'être parti et que le public se soit retrouvé dans notre équipe à ce moment là et que sur les derniers matches ils aient senti qu'ils retrouvaient un petit peu le club qu'ils avaient connu aussi à une certaine époque. Je le dis souvent : il faut qu'il y ait des joueurs qui mangent un petit peu la merde, on va dire avant. Et puis, le plus important a toujours été dans ma vision des choses que l'institution soit au dessus de n'importe quel joueur. On arrivait, nous les nouveaux, dans un club qui était un peu malade et il a fallu essuyer les plâtres. Aujourd'hui, en tout cas je suis parti. J'ai eu un bel hommage et je les remercie encore et je pense que les joueurs qui sont partis ont laissé le club dans un meilleur état qu'on a pu le trouver.

FB : Sur votre départ, justement, vous êtes reparti vers le club de vos premiers amours, Laval ?

A.C :  Oui, c'était une volonté de ma part. J'étais en contact avec certains clubs et j'avais dit à mon agent et surtout ami que si Laval se présentait, c'était une priorité pour moi de revenir dans un club qui a connu énormément de galères. Ça a duré cinq ans pour eux dans ce championnat de National. Et comme je l'ai dit tout à l'heure pour moi, c'est valable aussi pour les autres clubs. Il y a des joueurs qui ont mangé un petit peu la merde en National, beaucoup même. Mais aujourd'hui, le club est remis à sa vraie place en Ligue 2. On sent - c'est pour ça souvent que j'ai fait le parallèle entre Malherbe et Laval à l'époque - que le public aussi se retrouve et a retrouvé le club familial avec une âme. Tu le sens au quotidien, même là dans la difficulté. Tu sens que les supporters répondent présent. C'est important pour ce type de club en tout cas.

FB : Quel est votre rôle dans cette équipe ?

AC : Je ne suis pas arrivé comme comme une star ou quoi que ce soit. Ce n'est pas du tout le cas. J'ai été déjà très bien accueilli par les joueurs qui étaient présents. Je suis arrivé avec mon vécu, mon expérience et aujourd'hui je n'ai qu'une envie, c'est de partager tout ça en fait. C'est de faire la meilleure saison possible, d'accompagner les gars du vestiaire qui pour la plupart, n'ont jamais connu ce niveau là et essayer de les guider. Mais en même temps, qu'eux m'apportent aussi leur insouciance et qu'avec ce mélange on prenne tous ensemble un maximum de plaisir sur le terrain à défendre nos couleurs.

Cela peut paraître paradoxal, mais j'ai vraiment aimé jouer sous les couleurs de Malherbe et défendre ce club

FB : Qu'attendez vous de ce match ce week-end? Il y a des retrouvailles avec des connaissances et puis après il y a le terrain ?

AC :  Oui, il y a beaucoup de connaissances et beaucoup de collègues qui sont encore présents et avec qui j'ai encore beaucoup d'affinités. J'aurai beaucoup de plaisir à les revoir. Il y aura un avant match. Et puis il y aura pendant le match où je ne vais pas faire de cadeaux. Ils ne vont pas m'en faire non plus. Mais voilà, c'est forcément un match particulier pour moi parce que , malgré les difficultés cela peut paraître paradoxal, mais j'ai vraiment aimé jouer sous les couleurs de Malherbe et défendre ce club. Aujourd'hui, ce n'est pas un match anodin pour moi et je vais prendre du plaisir à revoir tout le monde. Je pense qu'il y aura aussi pas mal de supporters et je vais prendre du plaisir aussi à les voir. Maintenant, forcément, je suis de l'autre côté, dans un autre club. Je vais défendre chèrement ma peau et mes couleurs. J'espère stopper juste sur ce match l'élan de Malherbe et que nous reprenions un élan positif aussi.

On a le sentiment de ne pas être très, très loin sur les matchs ou sur les contenus. Et puis au final, ça ne se traduit pas forcément par des points

FB : Elle est dure cette saison pour un promu ?

AC : Elle est compliquée. On a le sentiment de ne pas être très, très loin sur les matchs ou sur les contenus. Et puis au final, ça ne se traduit pas forcément par des points. Donc c'est sûr que si on regarde sur un plan comptable, c'est compliqué. Maintenant, si on ne va pas un peu plus en profondeur, les contenus sont intéressants et on a une équipe qui a du caractère, qui ne lâche pas. Si je prends le match de ce week end, ça ne m'était jamais arrivé. On se prend trois buts en dix minutes et puis derrière, on revient à trois deux et on pousse, on pousse. Et ça n'a pas sourit mais en tout cas, on n'a jamais lâché. On a fait des erreurs, on les a payé cash. Maintenant, il faut se servir de ce genre de match pour avancer. On sait très bien quel est notre championnat. On sait quel est l'objectif du club pour cette saison et il ne faut surtout pas se croire plus beau qu'on est parce qu'on a en début de saison fait quelques résultats intéressants. Maintenant, il faut mettre le bleu de chauffe et avancer. On a des qualités sur lesquelles il faut s'appuyer. On a des défauts qu'il faut gommer rapidement. Et puis on va essayer de faire ça dès samedi à la maison

FB : Cela nous fera plaisir de vous retrouver, surtout dans ce stade Francis Le Basser, qui fleure bon le football ?

AC : C'est un stade populaire et aujourd'hui on a la chance que les supporteurs nous suivent parce que justement ils voient que sur le terrain, on ne triche pas. C'est un peu la mentalité, Je pense, aussi à Malherbe. Quand les supporters voient que les joueurs ne trichent pas, ils sont prêts à venir et revenir. Aujourd'hui, c'est un peu le cas donc je prendrai du plaisir à revoir tous les Caennais, tous les Normands et durant 90 minutes, on sera adversaires. Mais comme je l'ai dit en partant, je suis un supporteur de Malherbe maintenant. Mais juste pendant 90 minutes, il ne faudra pas m'en vouloir mais sinon pour le reste, je suis derrière eux.

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