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Ligue 2 - Girondins de Bordeaux : comment le club prépare son passage devant la DNCG ?

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En attendant les suites de l’affaire Bordeaux-Rodez, les Girondins de Bordeaux se préparent à un autre rendez-vous crucial dans les prochains jours, celui de la DNCG.

Gérard Lopez, le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux. Gérard Lopez, le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux.
Gérard Lopez, le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux. © Maxppp

C'est un rendez-vous que tous les supporters des Girondins de Bordeaux redoutent finalement bien plus que tous ceux de la saison écoulée en Ligue 2. Celui de la DNCG ! Comme si le traumatisant été dernier était encore dans beaucoup de têtes en ce mois de juin 2023. Il faut dire que personne ne souhaite aujourd'hui revivre ces longues semaines d'incertitudes où les Marine et Blanc ont tout bonnement failli disparaître. Pourtant, une nouvelle fois, le club va devoir jouer serré devant la direction nationale de gestion de la Ligue de Football Professionnelle.

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Ce rendez-vous devant le gendarme financier du football français est bien plus important pour l’avenir du club que les suites de l'affaire du match Bordeaux-Rodez. Le club ne le dira pas publiquement mais, en interne, tout le monde est déjà tourné vers la DNCG. Ce sera le 27 ou 28 juin : "La saisie du CNOSF pour Bordeaux-Rodez, c'est pour ne pas perdre la face mais on sait tous qu'il n'y aura pas de miracle et la direction ne travaille que sur la DNCG depuis plusieurs semaines", explique-t-on dans les couloirs du Haillan.

Objectif prioritaire, le feu vert dès cette fin juin

En effet, l'objectif est très clair : obtenir le feu vert de l'instance dès ce passage de fin juin. Il est hors de question d'imaginer un autre scénario à l'instant T, et donc de venir avec un dossier non-consolidé et de (re)jouer à la roulette russe comme il y a un an. Au-delà du fait qu'un échec enverrait un message négatif à tout un secteur sportif déjà en pleine interrogation. "D'ailleurs, Gérard Lopez (le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux) a bien compris l'enjeu cette fois-ci. Il est très lucide sur la situation, sur l'urgence de la situation, beaucoup plus que la saison dernière. Il est très concentré voire un peu préoccupé et ça ne lui arrive pas souvent", lance un proche de la direction. Qui ne le serait pas un peu ?

Comme chacun le sait, rester une saison de plus en Ligue 2 n’arrangent vraiment pas les affaires des Marine et Blanc, notamment sur le plan financier et cela même si la dette du club a été fortement réduite. Il y a quelques semaines, l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois l'avait lui-même annoncé dans L'Equipe : en cas de maintien en L2, il y aurait un trou de 15 millions d’euros à boucher pour boucler le budget de la saison prochaine. En réalité, c’est bien plus...

Deux solutions sur la table

Selon nos informations, la direction des Girondins de Bordeaux travaille actuellement sur deux solutions pour boucher ce trou, sans ordre de priorités. La première est de trouver un fonds prêteur afin de renflouer immédiatement les caisses du club. Pour ça, il faudra très rapidement convaincre l'un d'eux pour obtenir une proposition suivie d'une LOI (letter of intent, en anglais), une lettre d'intention. Pas une mince affaire même si Gérard Lopez a toujours eu l'oreille des fonds comme on dit dans le milieu.

La deuxième solution, c'est Gérard Lopez lui-même. Selon plusieurs de ses proches, il pourrait boucher le trou tout seul via une recapitalisation pure et simple ou plus sûrement sous la forme d'un prêt d'actionnaire. Le but étant de passer la DNCG sans accroc et de se laisser du temps pour rembourser (s'il le faut) cet argent en proposant une nouvelle restructuration du club (la masse salariale passera par exemple de 11 à 8 millions d'euros la saison prochaine) et en vendant d’ici la fin de l’été certains joueurs. Et pour le coup, cette saison, il y a quelques valeurs marchandes dans l'effectif bordelais. Etant donné le montant à boucher, cette option serait un signe de l'engagement du dirigeant bordelais dans le club, lui qui déclarait le soir de Bordeaux-Rodez : "Ce n'est pas parce qu'un individu a fait n'importe quoi, qu'on abandonne du jour au lendemain un club et 42 000 personnes." En revanche, l'arrivée d'un nouvel investisseur pour apporter de l'argent frais n'est pas une option à l'heure actuelle.

Pour convaincre la DNCG, le club compte aussi jouer sur son sérieux, ou plutôt sa bonne volonté, depuis un an. C'est-à-dire, rappeler à l'instance que la direction a tenu sa parole en finissant la saison actuelle sans déficit.** L'objectif aurait en effet été tenu. Et en ne faisant pas n'importe quoi, même quand la DNCG a décidé de retirer toutes les restrictions touchant le club dès le mois de janvier dernier.

La vente de joueurs, pas une vraie option ?

Enfin, il pourrait également y avoir une troisième solution. En tout cas, une solution complémentaire pour boucher le fameux trou. C'est bien sûr la vente rapide de joueurs. Mais, pour l'instant, cela ne serait pas forcément la priorité. D’ailleurs, cela a toujours été la ligne de conduite de Gérard Lopez. Il refuse de brader ses joueurs, peu importe la situation financière du club. Il est même coutumier du fait d’attendre le dernier jour du mercato pour espérer la meilleure offre... ou passer malheureusement à côté d'une belle opportunité. C'est une stratégie qu'il semble de nouveau prêt à assumer. Pour rappel, l’été dernier, l'homme d'affaires avait tout de même été obligé de vendre le jeune Sékou Mara à un club anglais (Southampton) un peu dans la précipitation, en plein mois de juillet, pour permettre aux Girondins de rester en Ligue 2.

Dilane Bakwa, l'attaquant des Girondins de Bordeaux.
Dilane Bakwa, l'attaquant des Girondins de Bordeaux. © Maxppp

Cela ne veut pas dire que le club ne vendra pas de joueurs d’ici le 27-28 juin mais que les Girondins ne comptent pas à tout prix sur cet argent dans un premier temps pour renflouer les caisses. C'est ce qu'il se dit. Mais dans les faits, certains pourraient vite quitter le navire comme Fransergio dont le départ est acté. Même chose pour les trois jeunes : Bakwa, Mwanga et Bokele. Le premier veut rejoindre l'Allemagne même si le Stade Rennais et surtout Lens sont très intéressés. Le second n'a pas donné suite à l'intérêt de Strasbourg et regarde vers l'Espagne où le FC Séville le suit de près. Le troisième, lui, est dans les petits papiers du FC Nantes. Pour Bakwa et Mwanga, les deux plus grosses valeurs marchandes, le club espère jusqu'à 12 et 15 millions d'euros selon nos informations.

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