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FC Nantes - Olivier Dall'Oglio : "Christian Gourcuff a toujours été un exemple pour moi"

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Désormais entraîneur du Stade Brestois, qui se déplace, ce dimanche à Nantes, Olivier Dall'Oglio s'est longuement confié sur le jeu prôné par son équipe et ses sources d"inspiration. Et il ne tarit pas d'éloges à l'égard de Christian Gourcuff, un entraîneur qui attise sa curiosité. Interview.

L’entraîneur du Stade Brestois, Olivier Dall'Oglio, connait bien La Beaujoire où il est venu en tant que joueur à Rennes, puis en tant qu’entraîneur avec Dijon. L’entraîneur du Stade Brestois, Olivier Dall'Oglio, connait bien La Beaujoire où il est venu en tant que joueur à Rennes, puis en tant qu’entraîneur avec Dijon.
L’entraîneur du Stade Brestois, Olivier Dall'Oglio, connait bien La Beaujoire où il est venu en tant que joueur à Rennes, puis en tant qu’entraîneur avec Dijon. © Maxppp - Jean-Sébastien Evrard

Ils n'ont pas le même âge, n'ont pas le même CV et n'entretiennent pas forcément des relations proches. Mais au delà du superficiel, Olivier Dall'Oglio et Christian Gourcuff qui se retrouvent, ce dimanche après-midi sur la pelouse de la Beaujoire avec leur équipe respective, accumulent les points communs. Plutôt discrets dans le paysage audiovisuel, les deux hommes ont acquis une idée commune du football avec le développement du jeu, érigé en modèle et une volonté de s'inscrire dans la durée dans les clubs, laisser leur emprunte, plutôt que d’enchaîner les piges à droite à gauche. "Christian Gourcuff attise ma curiosité", sourit l'ancien dijonnais qui s'est inspiré, au fil des années, de son aîné pour réussir. Et il ne cache pas sa proximité footballistique avec l'actuel entraîneur des Canaris. 

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"Christian Gourcuff n'est pas un entraîneur lambda"

A Dijon, puis aujourd'hui à Brest, vous ne cachez pas votre ambition de développer un jeu collectif, attractif. C'est également le credo de Christian Gourcuff depuis de longues années. Estimez-vous qu'il y a des similitudes dans le jeu développé par vos équipes ? 

Christian [Gourcuff, ndlr] a toujours prôné le jeu. On l'a découvert quand il était à Lorient. Ça a toujours été un exemple, pour moi, de suivre ses équipes car c'est toujours plaisant à voir, il se passe toujours quelque chose. C'est le style que je voulais retrouver avec mes équipes. Après, il faut trouver le juste équilibre. On essaye de produire, avec les moyens qui sont les nôtres, un peu voire même beaucoup de spectacle car on veut aller de l'avant et prendre du plaisir. J'aime quand mes joueurs prennent du plaisir. Après, il faut également qu'ils comprennent que l'on peut aussi prendre du plaisir dans l'effort, dans le replacement. Je pense que Christian a le mêmes problème, celui garder de l'allant tout en essayant de se protéger au maximum.   

A un moment donné, on peut rivaliser avec des équipes comme Nantes.

Peut-on dire que Christian Gourcuff vous a inspiré d'un point de vue footballistique ? 

Je regarde beaucoup Christian, comme je le fais avec un certain nombre de mes collègues. On s'observe. On regarde ce qui se fait dans notre championnat avant de jet un œil sur l'étranger car il y a des choses intéressantes en France. Et quand les entraîneurs durent, c'est qu'automatiquement, il y a des idées derrière, sinon ils ne dureraient pas autant. Christian est un entraîneur qui est là depuis un moment, qui a de l'expérience et ça m'intéresse. Il attise ma curiosité. Je regarde comment il fait évoluer ses équipes avec les moyens qui sont les siens. C'est toujours intéressant. Ce n'est pas un entraîneur lambda, au contraire. C'est un entraîneur affirmé, qui a des idées et j'aime voir comment il évolue, dans le temps notamment.

A l'époque entraîneur du Stade Rennais, Christian Gourcuff avait rencontré le Dijon d'Olivier Dall'Oglio, en mars 2017 au Roazhon Park.
A l'époque entraîneur du Stade Rennais, Christian Gourcuff avait rencontré le Dijon d'Olivier Dall'Oglio, en mars 2017 au Roazhon Park. © AFP - Loïc Venance

Malgré vos moyens financiers limités [35 millions d'euros contre 75 pour le FC Nantes], estimez-vous que le niveau du Stade Brestois se rapproche progressivement de celui des Canaris ? 

Le budget de Nantes n'est pas celui de Brest, c'est évident. Maintenant, avec notre budget, on doit être malin, bien travailler avec les recruteurs. Il faut également qu'on ait un peu de chance dans ce recrutement. Ce qui est intéressant, chez nous, cette année, c'est qu'on a des joueurs qui arrivent à tirer leur épingle du jeu alors qu'on pensait qu'il leur faudrait un peu plus de temps. Je pense à Jérémy Le Douaron, à Romain Faivre. Ce sont des garçons qui sont performants et qui nous amènent ce petit plus qui nous permet de dire qu'à un moment donné, on peut rivaliser avec des équipes comme Nantes, qui a tout de même des joueurs de valeurs.

A Nantes, il y a beaucoup de public, il y a un grand stade, il y a une histoire et ça m'intéresse aussi d'avoir ce vécu de club.

Tout comme Christian Gourcuff, vous n'avez pas entraîné des équipes du haut de tableau, vous avez toujours eu cette idée vous inscrire dans la durée avec vos clubs. Peut-on dire que vos trajectoires de carrière sont similaires ? 

Je suis quelqu'un qui aime bien s'inscrire dans les projets. Après, il faut aussi qu'on ait la possibilité de pouvoir durer. C'est un métier qui est parfois instable, j'en ai déjà fait l'expérience et je pense que Christian l'a également fait à Lorient. On a l'impression que l'on peut nous laisser travailler et en même temps, il faut trouver cet équilibre, il faut en permanence des résultats et il faut arriver à suivre nos idées. Ce n'est pas toujours aussi simple que ce que l'on souhaiterait. J'ai besoin de travailler avec la direction, le staff, etc. en me sentant à l'aise, j'ai besoin d'avancer avec eux. C'est ce qui me plait le plus. Après je ne suis pas non plus contre des opportunités pour aller dans des très grands clubs aussi, ça peut être intéressant. Mais ce ne sont pas des marchés évidement car il y a beaucoup de monde et parfois ces clubs-là sont un peu frileux et préfèrent pendre des entraîneur étrangers.  

Vous asseoir sur le banc du FC Nantes peut-il vous tenter dans le futur ? 

Il y a pas mal de clubs qui me tentent. Ce qui m'intéresse, c'est l'engouement qu'il y a derrière. Aujourd'hui, je suis à Brest. Je savais déjà que la Bretagne était une terre de football et je savais qu'à Brest, pour avoir joué contre eux plusieurs fois, l'engouement populaire y est important. Le club de Brest, pour la ville et le département, ça compte. A Nantes, c'est la même chose. Il y a beaucoup de public, il y a des gens qui suivent, il y a un grand stade, il y a une histoire et ça m'intéresse aussi d'avoir ce vécu de club car on participe à un moment donné à cette histoire-là et on ressent une certaine fierté.

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