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FC Nantes : Léandre Chouya, un Ch'ti lensois qui a découvert le métier d'agent à Luçon

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Avant d'être l'agent de plusieurs joueurs reconnus de la Ligue 1, Léandre Chouya a d'abord été un footballeur professionnel. Après des débuts au RC Lens, adversaire du FC Nantes ce samedi, le Ch'ti s'est longtemps épanoui en seconde division. Avant d'entamer sa reconversion à Luçon, en Vendée.

La carrière professionnelle de Léandre Chouya a commencé au Racing Club de Lens en 1992 avant de se poursuivre à Amiens et Wasquehal, en deuxième division. La carrière professionnelle de Léandre Chouya a commencé au Racing Club de Lens en 1992 avant de se poursuivre à Amiens et Wasquehal, en deuxième division.
La carrière professionnelle de Léandre Chouya a commencé au Racing Club de Lens en 1992 avant de se poursuivre à Amiens et Wasquehal, en deuxième division. © Maxppp - Julien Warnand

Il a beau être discret dans les médias, il n'en demeure pas moins un grand bavard dès qu'on lui parle de football. Une passion avant d'être un métier dans lequel il s'épanouit pleinement. À 49 ans, Léandre Chouya est désormais un agent connu dans le petit monde du football. Représentant de Ludovic Ajorque, Jérémy Morel ou encore Quentin Merlin, ce Ch'ti pure souche a d'abord été de leur côté. Sur le terrain, à Lens, prochain adversaire du FC Nantes ce samedi après-midi, puis à Amiens et Wasquehal. Avant d'aspirer à embrasser une carrière de représentant "pour aider, conseiller et éviter aux joueurs de se faire arnaquer". Un triptyque qu'il a commencé à mettre en pratique à Luçon, en Vendée, au passage à l'an 2000. À une époque où les Canaris empilait encore les trophées. 

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Lens, à la découverte des deux facettes du football

Une dizaine d'années à être biberonné par le RC Lens. Une Gambardella en 1992 et un baptême du feu en première division la saison suivante au Parc des Princes contre le PSG de Weah, Roche ou Bravo. Léandre Chouya ne pouvait pas rêver mieux pour ses débuts. "On fait 1-1, le deuxième match, je suis aussi titulaire à la maison contre Caen mais on perd 3-0 sur un triplé de Xavier Gravelaine, se souvient l'ex-milieu de terrain, originaire de Tourcoing. Je fais malgré tout un bon match mais celui d'après, je suis sur le banc, le coach se fait ensuite virer et son remplaçant décide de faire jouer les plus anciens." 

L'expérience en professionnel tourne court dans le Pas-de-Calais. Sans le moindre regret. Il y découvre la fièvre Sang et Or. "Les supporters sont juste exceptionnels, assure-t-il. J'exagère à peine mais j'ai vu des gens se priver de nourriture toute la semaine pour venir au match. Ils ont le club dans le sang, c'est juste incroyable." Il se confronte aussi, déjà, aux dérives de cet univers là. 

Le meilleur agent du joueur reste le joueur lui-même. Parfois, les agents se donnent trop d'importance.

"Je vois arriver des petits Brésiliens qui n'ont quasiment pas de fringues avec des agents qui disparaissent, conte l'ancien conseiller d'Aurélien Capoue, Christophe Jallet ou encore Julien Féret. Il y a aussi eu des joueurs qui se sont fait arnaquer. Ce n'est pas ma philosophie alors que c'est un beau métier à la base." Léandre Chouya est encore jeune mais il ne détourne pas le regard. Il ne quitte pas non plus son Nord. Amiens et Wasquehal pendant six saisons en deuxième division avant qu'une double fracture de la jambe n'accélère la fin de sa première vie

"Je décide alors d'entamer ma reconversion avec l'aide de l'Union Nationale des Footballeurs Professionnels, détaille celui revenu vivre dans sa région natale. Luçon me sollicite et en échange de mon expérience, le club me propose de me former comme agent. On jouait le dimanche après-midi et il m'arrivait d'être en Picardie le samedi soir. Je me souviens être allé voir un match d'Amiens à 20 heures et le lendemain à 15 heures, je jouais avec Luçon. J'attendais les joueurs à la fin de la rencontre et je repartais vers 23 heures. Ce jour-là, j'ai crevé sur l'autoroute. J'avais six heures de route pour rentrer en Vendée. Ce n'était pas toujours simple mais j'ai commencé comme ça en me disant : je récupère les bons mecs des centres de formation tout en essayant de faire signer les meilleurs joueurs de N2, CFA à l'époque."

Le wasquehalien Léandre Chouya (à droite) au duel avec le troyen Laurent Tomczyk, lors d'un match de deuxième division, le 7 mai 1999.
Le wasquehalien Léandre Chouya (à droite) au duel avec le troyen Laurent Tomczyk, lors d'un match de deuxième division, le 7 mai 1999. © AFP - Olivier Morin

Le FC Nantes, premier club professionnel à faire signer un de ses joueurs

La réputation qui fait de l'Ouest un grand vivier de footballeur va bénéficier à Léandre Chouya. En l'espace de trois ans, il convainc Christophe Jallet, alors à Niort, de le rejoindre. Il fait de même avec Malik Couturier, Julien Féret, Fabrice Do Marcolino, Jonathan Guillou ou encore Gilles Fabien. Et la liste n'est pas exhaustive. En Vendée, le jeune agent va également dénicher un certain Aurélien Capoue, inconnu du grand public. "Il était à Fontenay-le-Comte et je l'avais fait signer à Romorantin en National avec Vincent Dufour avant qu'il ne rejoigne le FC Nantes avec Robert Budzynski, pour qui j'ai un respect incroyable, se remémore-t-il. C'est le premier joueur professionnel que j'ai fait signer. C'était le graal pour moi, une énorme récompense. J'ai appris et j'ai grandi avec mes joueurs." 

Sa philosophie du métier n'a en revanche jamais dévié d'un iota, promet le quadragénaire qui a peu à peu développé son entreprise grâce à des collaborateurs qui quadrillent le territoire. "J'ai des gens qui regardent les matches pour moi avec des critères très simples : la qualité du joueur et sa mentalité, souffle Léandre Chouya. Il est inconcevable pour moi aujourd'hui de prendre un garçon irrespectueux et qui ne partage pas nos valeurs. Ce que j'aime dans ce métier, c'est construire, faire les choses par étape, ce sont les échanges. Mais le meilleur agent du joueur reste le joueur lui-même. Parfois, les agents se donnent trop d'importance."

C'était une évidence pour Quentin Merlin de prolonger. Son rêve a toujours été de jouer à la Beaujoire avec le maillot du FC Nantes sur les épaules.

Le discours est séduisant. Les références reluisantes. Suffisantes en tout cas pour convaincre l'ancien jeune milieu des Canaris, Quentin Merlin de le rejoindre, il y a quatre ans. "C'est un de ses collaborateurs, Tom, qui découvre Merlin, tient à préciser le joueur retraité. Aujourd'hui, on s'écrit et on s'appelle plusieurs fois par semaine avec Quentin et son papa, David, et on se voit tous les mois pour faire des points." Révélation de la saison des Jaune et Vert, titulaire peu discutable et récemment appelé avec les Bleuets, Quentin Merlin voit son club formateur lui proposer une prolongation de contrat au début de l'année. 

"C'était une évidence pour lui de prolonger, lâche spontanément Léandre Chouya. Son rêve a toujours été de jouer à la Beaujoire avec le maillot du FC Nantes sur les épaules. Il se sent très bien au club, dans le groupe, avec les joueurs, avec l'entraîneur." Un nouveau bail qui s'étend jusqu'en 2026, assorti d'une revalorisation salariale, a donc été signé en mars dernier. Le point de départ d'une carrière que l'agent espère prospère, et à ses côtés afin de "construire" et tisser un lien qui va au-delà du football. La raison qui le fait tant aimer son métier. 

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