Passer au contenu
Publicité

FC Nantes : Erich Maas, cinq ans et un titre pour un Allemand entré dans la légende des Canaris

Par

À l'occasion du match retour entre le FC Nantes et Fribourg, ce jeudi en Ligue Europa, France Bleu Loire Océan a retrouvé un des Allemands qui a le plus marqué l'Histoire des Canaris. "Ce furent cinq années fantastiques", rembobine Erich Maas qui a notamment remporté un titre de champion. Reportage.

En cinq saisons avec le FC Nantes, l'ailier international allemand Erich Maas aura inscrit la bagatelle de 43 buts, rien qu'en championnat. En cinq saisons avec le FC Nantes, l'ailier international allemand Erich Maas aura inscrit la bagatelle de 43 buts, rien qu'en championnat.
En cinq saisons avec le FC Nantes, l'ailier international allemand Erich Maas aura inscrit la bagatelle de 43 buts, rien qu'en championnat. - DR

Quarante sept années ont filé mais les souvenirs sont encore étonnamment très précis dans l'esprit d'Erich Maas. "Quelque fois, il y a des choses qui marquent", lâche l'ancien ailier, aujourd'hui 81 ans, qui a passé cinq saisons chez les Canaris. À l'occasion de la venue de Fribourg à la Beaujoire ce jeudi soir, qui marque le début des matches retour de la phase de groupe, France Bleu Loire Océan a retrouvé la trace l'ex-numéro 11, Erich Maas, certainement un des Allemands qui a le plus marqué la légende du FC Nantes." Toutes les années où j'ai été à Nantes on a toujours fini soit deuxième, soit troisième, à part en 1973 où on a été champions, rembobine l'ancien international allemand. On n'a jamais été mal classés." Une autre époque que Maas aime à se rappeler tous les étés lorsqu'il vient en villégiature à La Baule. Souvenirs. 

Publicité

Munich, une aventure éphémère due à une cadence infernale

En Bundesliga, Erich Maas s'est construit une solide réputation. Quand en 1970 l'ailier accepte de rejoindre le Bayern après avoir été ardemment courtisé par les dirigeants munichois, il est un cadre de Brunswick, club avec lequel il remporte le championnat en 1967 et figure dans la pré-liste pour s'envoler à Mexico disputer le Mondial. "J'ai finalement fait partie des deux joueurs qui n'ont pas été retenus pour aller au Mondial, regrette Erich Maas Sur le coup, j'ai été vexé, malheureux, j'ai passé trois semaines chez ma belle-famille en France et pour une fois, je n'avais rien fait. Ni foot ni quoi que ce soit." La digestion de la nouvelle est loin d'être aisée d'autant qu'avec sa nouvelle équipe, tout ne se passe pas comme prévu. 

Au début, ma femme ne voulait pas partir de Munich mais j'ai fait le bon choix.

Trois entraînements par jour, "un à 6 heures, l'autre à 11 heures et l'après-midi il y avait une opposition", liste l'homme qui vit aujourd'hui dans l'est de la France. Maas n'est pas du genre à faire les choses à moitié. En deux semaines, l'ailier perd cinq kilos, rate son début de saison, finit par se blesser et se fait tomber dessus par la presse outre-Rhin. En privé, le joueur alors tout juste trentenaire fait part de son mal-être et se souvient que plusieurs clubs français, dont Nantes et Monaco, lui avaient fait les yeux doux pendant l'été précédent. 

Les regrets d'avoir raté le doublé en 1973

Erich Maas n'a disputé que six matches avec le Bayern Munich avant de signer, libre, avec les Canaris.
Erich Maas n'a disputé que six matches avec le Bayern Munich avant de signer, libre, avec les Canaris. - DR

"J'ai reçu un courrier du président Fonteneau et ça s'est fait comme ça, assure le joueur qui n'aura disputé que six rencontres avec le Rekordmeister. Je décide de résilier mon contrat. Au début, ma femme ne voulait pas partir de Munich mais j'ai fait le bon choix." Le jour de son arrivée, il est accueilli sur le tarmac de l'aéroport par Albert Heil, le secrétaire général du club nantais à l'époque. "Longue et élégante, mais non frêle, car les épaules sont larges et le torse bien découplé, le silhouette d'Erich Maas s'est encadrée mardi à 14h30 dans la porte du Viscount d'Air-Inter qui arrivait de Paris", relatait Presse Océan, le jour de sa signature avec les Jaunes de José Arribas, alors doubles champions de France. Pendant cinq saisons, l'homme va former un quatuor offensif somptueux avec Bernard Blanchet, Angel Marcos et Henri Michel à ses côtés. Sans oublier le jeune Gilles Rampillon. 

Franchement, je n'avais pas été bon. J'ai toujours mal supporté la chaleur et ce jour-là, elle était extraordinaire.

"Pour ma première saison pleine, je marque 16 buts, raconte-t-il, le ton empli de fierté. Pour un ailier, ce n'est pas mal non ?" Giflé par le Stade Rennais lors de son premier match [0-4, ndlr], le numéro 11 auteur de 43 buts en première division durant sa période nantaise, va néanmoins vite se faire à un nouveau championnat et à un pays qu'il découvre. "Heureusement que le match suivant, contre Nice, on le gagne", lâche-t-il avec beaucoup de spontanéité. De ces "cinq années magnifiques à Nantes", Erich Maas garde une palanquée de bons souvenirs. Le titre de 1973 en point d'orgue. Beaucoup d'anecdotes. "Pas longtemps après que je sois arrivé, on joue à Lyon et on a un accrochage avec Lacombe, révèle-t-il. Sur le moment, il me dit : "ça ne fait rien, vieux". Et moi je pensais que vieux était une insulte (rire). Je ne savais pas que c'était une expression." Et quelques regrets aussi. 

Erich Maas (à droite) avec Henri Michel, Bernard Blanchet, Didier Couécou et Gilles Rampillon sautant au dessus de jeunes à l'entraînement, lors de la saison 1972/1973
Erich Maas (à droite) avec Henri Michel, Bernard Blanchet, Didier Couécou et Gilles Rampillon sautant au dessus de jeunes à l'entraînement, lors de la saison 1972/1973 - FC Nantes

"À Marcel-Saupin, une ambiance formidable avec des spectateurs très serrés"

Entré dans l'histoire du FC Nantes pour avoir été l'auteur du 500e but des Jaune et Vert en première division, garde un souvenir amer de la finale face à Lyon, en 1973, où il rate le doublé Coupe de France-Championnat. "On les bat deux fois en championnat en plus, dit avec une pointe de dépit, celui qui habitait la rue Lamoricière. Franchement, je n'avais pas été bon. J'ai toujours mal supporté la chaleur et ce jour-là, elle était extraordinaire." En Coupe de l'UEFA, il revoit encore son occasion face à Tottenham, en seizième de finale retour, qui peut permettre aux Canaris de se qualifier. "On perd 1-0 et on me donne la balle à la dernière minute, assure le joueur décrit comme étant "un gars avec une forte personnalité" par Gilles Rampillon. Je déborde, je crochète à droite comme Rampillon et ma frappe finit sur le poteau." Ou encore cette passe interceptée par le Danois de Vejle, Norregaard, deux ans plus tard en Ligue des Champions, qui emmena au seul but de la rencontre à Marcel-Saupin, synonyme d'élimination du FC Nantes. 

Aujourd'hui paisiblement installé près de Nancy, "à la campagne : 120 habitants, 3.000 vaches", rigole l'octogénaire qui garde encore un souvenir ému des moments passés avec le maillot jaune et vert sur les épaules. Avec des rencontres mémorables au stade Marcel-Saupin : "Il y avait une ambiance formidable avec des spectateurs qui étaient très serrés, ils étaient quasiment au bord du terrain, c'était beau", décrit-il. Au téléphone, il continue de discuter avec son grand ami, Bernard Blanchet, de cette aventure qui le ramène chaque été à La Baule. Un coin qu'il avait découvert avec sa femme à l'époque et qui le renvoie inlassablement, quelques décennies en arrière. 

Face à Saint-Etienne, Erich Maas (à droite) déborde le défenseur, Christian Lopez, en quart de finale de la Coupe de France 1973 qui voit les Canaris aller jusqu'en finale de la compétition.
Face à Saint-Etienne, Erich Maas (à droite) déborde le défenseur, Christian Lopez, en quart de finale de la Coupe de France 1973 qui voit les Canaris aller jusqu'en finale de la compétition. - FC Nantes
Publicité

undefined