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Le Tarnais Lilian Calmejane dans sa nouvelle équipe : "j'ai besoin de me prouver que je sais toujours gagner"

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Le coureur tarnais de 30 ans entame sa saison au Challenge de Majorque, ce 25 janvier. Sans victoire depuis 2019, il sort d'une expérience mitigée avec AG2R-Citroën, qu'il vient de quitter pour l'équipe belge Intermarché-Circus-Wanty. Une première à l'étranger pour relancer sa carrière.

Lilian Calmejane a soif de renouveau en 2023, sous ses nouvelles couleurs. Lilian Calmejane a soif de renouveau en 2023, sous ses nouvelles couleurs.
Lilian Calmejane a soif de renouveau en 2023, sous ses nouvelles couleurs. - Intermarché-Circus-Wanty

Après trois saisons sans victoire, Lilian Calmejane débute 2023 avec un nouveau maillot. Le coureur albigeois vient de rejoindre la formation belge Intermarché-Circus-Wanty, avec une philosophie complètement différente de ses deux dernières années chez AG2R-La Mondiale.

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Déjà vainqueur d'étape sur le Tour de France et le Tour d'Espagne, Lilian Calmejane aimerait aussi s'imposer sur le Tour d'Italie. Mais avant toute chose, il veut surtout empocher une nouvelle victoire, où qu'elle soit, alors qu'il n'a rien gagné depuis 2019. Il débute sa saison 2023 ce mercredi 25 janvier, sur le Challenge de Majorque (Espagne).

Après le Toulousain Anthony Perez, Lilian Calmejane évoque avec France Bleu sa nouvelle saison.

France Bleu Occitanie : Lilian, comment s'annonce cette saison 2023 ? Vous la débutez à Majorque...

Lilian Calmejane : Je me sens très bien physiquement, très bien mentalement aussi. Le fait de changer d'équipe peut laisser penser que c'est un ébranlement assez important. Parce que c'est une expérience à l'étranger, ce qui est nouveau pour moi, et ça peut paraître un gros changement de cap. Mais en fait, ça a été très simple ! L'intégration dans ma nouvelle équipe s'est très, très bien passée.

On a fait trois rassemblements, dont deux en décembre et en janvier. En fait, je suis parti de la maison (à Albi) depuis le 8 janvier, et je rentre seulement après Majorque. Donc un long stage, plus un premier bloc de courses ensemble. On a appris à bien se connaître et j'ai hâte de commencer.

C'est la première fois en huit saisons pro que je commence autre part qu'au Grand Prix de la Marseillaise en France. Ce n'est pas bien loin Majorque, mais c'est aussi une autre manière de débuter la saison, sur des courses escarpées. Donc on sait de suite si on est dans le bon tempo ou pas.

Qu'est-ce qui a guidé votre changement d'équipe ?

En premier lieu, pour être franc, je ne me voyais pas continuer ma carrière chez AG2R-Citroën. C'est vraiment le premier critère. Je savais très bien que je n'avais pas trouvé ma place et que je ne la trouverais pas. L'ADN, l'histoire et l'esprit de l'équipe ne correspondaient pas à ce que je voulais faire sur un vélo, et je ne pouvais pas m'épanouir. Donc il faut sortir de quelque chose où on ne s'épanouit pas.

Et puis une expérience à l'étranger m'attirait, ce qui n'était pas forcément le cas la première fois où j'ai été en fin de contrat en 2020 (en quittant Direct-Energie), où je n'étais pas prêt pour ça.

J'ai eu des contacts dès le milieu de saison 2021 avec Jean-François Bourlart et son équipe Intermarché-Circus-Wanty qui me suivait. Ca ne s'est pas fait dès 2021 mais ça aurait pu se faire. Donc ça s'est fait très naturellement au cours de la saison 2022.

Il n'y avait rien à négocier dans le sens où c'était une équipe qui voyait ce que je pouvais faire, alors que ces derniers temps j'étais pourtant moins performant, avec un moins bon rendement. Peut-être mal "utilisé" par mon ancienne équipe aussi.

Intermarché-Circus-Wanty a un budget inférieur aux autres. Donc elle prend des coureurs à haut potentiel. Soit des jeunes, ou soit plus âgés, mais qui ont déjà fait des belles performances. A un moment de leur carrière où ils sont en perdition, moins chers, et en demande d'être relancés. Donc c'est exactement le créneau dans lequel je m'inscris !

Sur l'état d'esprit et l'intégration, c'est vraiment un bonheur d'être dans une équipe où toutes les relations sont simplifiées et où tout est fait avec le maximum de professionnalisme et surtout avec beaucoup de sourires et d'envie. L'envie d'aller de l'avant et de performer avec beaucoup d'appétit. Je pense que dans le sport de haut niveau, c'est hyper important.

En quoi philosophiquement, sur le sens de la course, c'est différent ?

C'est une approche vraiment très rationnelle, mais en même temps tout est possible. Déjà, il y a une bonne connaissance du profil de chaque coureur. Et ensuite, en fonction du type de course et de l'état de forme de chacun, comment faire le meilleur résultat possible collectivement.

Et donner un rôle important à chacun, pour que personne ne soit victime d'ingratitude. Qu'il n'y ait pas un sentiment de ne servir à rien ou de ne pas trouver sa place. Et ça, c'est hyper important, aussi bien dans le sport de haut niveau, que dans le monde du travail.

Si dans une entreprise on est valorisé pour ce qu'on fait, on en récolte les fruits. Et il y a tout qui en découle. Il y a vraiment cette philosophie et ce management là dans cette équipe. On ne peut pas aller sur une course sans avoir un rôle bien défini.

Lilian Calmejane n'a pas eu les résultats espérés avec AG2R-Citroën, comme ici sur la Route d'Occitanie 2021.
Lilian Calmejane n'a pas eu les résultats espérés avec AG2R-Citroën, comme ici sur la Route d'Occitanie 2021. - Olivier Perrier

Vous n'avez pas gagné depuis 2019... Alors quel objectif cette année ? Regagner sur un grand Tour, ou prendre ce qui vient ?

Déjà, il faut commencer modestement et humblement quand on parle d'objectif. Regagner, c'est possible, c'est ce à quoi j'aspire. Et ce pour quoi je travaille vraiment très, très dur. Parce que c'est une émotion rare que j'aime avoir dans le vélo. C'est vrai que j'ai été un peu "formaté" parce que j'ai gagné très vite chez les pros, j'ai gagné vite pas mal de courses et j'aspire à être un coureur qui gagne les courses.

Peut-être pas sept victoires par an, comme en 2017, qui avait été une année de folie. Mais en tout cas gagner chaque année une, deux ou trois courses, c'est vraiment ma place. Je pense que j'en suis capable. Donc c'est vraiment ça le premier défi.

Après, forcément, le calendrier est un peu différent pour moi en 2023 avec certaines courses que je vais découvrir, mais aussi des classiques comme Paris-Nice ou une éventuelle sélection pour le Tour de France, même si c'est encore trop tôt pour en parler.

Evidemment, gagner à nouveau sur un grand Tour, ça fait partie des rêves. Gagner sur le Giro après le Tour et la Vuelta, oui, j'y pense pas mal. Mais en même temps, une victoire sur le Tour, je sais très bien ce que ça procure comme émotions et je pense que je préfère dix victoires sur une victoire sur le Tour qu'une victoire sur le Giro.

Mais le plus important, c'est de nouveau lever les bras. J'ai besoin de ça, de me prouver que je sais toujours gagner des courses.

Vous serez plutôt sur le Tour de France cette année, que d'autres grands Tours ?

Dans les présélections de l'équipe, il y a une liste un peu plus longue que les huit coureurs prévus sur un grand Tour. A l'heure actuelle, je suis dans le dispositif des coureurs qui vont préparer le Tour de France et qui normalement y seront. Mais dans cette présélection, il y a forcément deux ou trois garçons qui n'y seront pas. Donc, on verra le moment venu.

En tout cas, gros début de saison pour moi. Après, stage en altitude pour le Tour de Suisse et le Tour de France. Dans l'idée, c'est ce qui est prévu. Si j'arrive à performer à mon meilleur niveau.

Vous revendiquez vos origines tarnaises... Quelles sont vos routes d'entraînement préférées en Occitanie ?

J'aime toute la région. Et je suis quelqu'un qui bouge beaucoup et qui a une bonne connaissance géographique de l'Occitanie. C'est sûr que je ne me régale pas à aller rouler dans le Frontonnais ou en région toulousaine. Ce n'est pas mon délire. Mais si on parle de mes routes, évidemment, c'est le Tarn jusqu'à l'Aveyron, mais bien avant Millau quand même. Avec toutes ces côtes qui font entre trois et six kilomètres, c'est vraiment mon terrain de jeu.

J'aime aussi aller dans le Sidobre, beaucoup. Et même un peu la Montagne Noire. Ça m'arrive des fois de prendre la voiture et de me garer à Labruguière ou à Castres et de faire une sortie dans ce secteur.

Après, j'ai un petit pied-à-terre aussi dans les Corbières et c'est un coin où il y a une déconnexion incroyable. Il y a très peu d'automobilistes, très peu de villes et de villages. On est 100% dans la nature. C'est vraiment une région que j'adore également, même s'il y a beaucoup plus de vent que chez nous. Mais il fait tout le temps soleil, donc j'adore.

Et puis après, j'aime aussi aller dans les Pyrénées, par exemple du côté de Payolle, de la Hourquette d'Ancizan, du Col d'Aspin, Des montées que j'aime bien.

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