Feria de la Madeleine : le jour de gloire !

Troisième de feria… toros de Victoriano del Rio d'origine Domecq pour un mano a mano inédit Enrique Ponce- Ivàn Fandiño. **Ce devait être l’évènement de la feria, bingo ! ** Arène quasi comble et trois oreilles pour Fandiño au terme de la lutte et deux oreilles pour Ponce au terme de la grâce. Et un moment rare vécu par le public au seul immense mérite des deux hommes. Dans un contexte inouï où la musique exquise de l’Orchestre Montois s’est accouplée au rythme des faenas.

ⓘ Publicité

Une arène shootée au bonheur, un peuple qui chavire dans l’allégresse. Deux heures quarante de délices taurins. Après deux jours de grisaille le Plumaçon a été illuminé par la force et la grâce de deux tauromachies incandescentes. Car la victoire de ce mano a mano est au seul crédit de la volonté intègre et de la puissance des deux hommes en piste. Pas aux toros de Victoriano del Rio, médiocres sur le sable et passablement présentés. Ce sont Ponce et Fandiño qui ont vinifié cette grande vendange. Par leur talent propre et leur engagement.

ECOUTER - Mano a mano Enrique Ponce - Ivàn Fandiño. Commentaires de Pierre-Albert Blain et Julien Lescarret.

Fandiño , dans une année de doute, coupe trois oreilles en allant au bout de lui-même retrouver la force qui lui a tellement manqué depuis l‘automne dernier. Le basque de Biscaya se transcende, habité par la vision de sa renaissance possible.Une résilience!  Et il triomphe, s’imposant par la volonté au dernier toro.

Mais Ponce !  Ponce en majesté et le Plumaçon en lévitation. L’émotion si forte, une émotion qui fait frissonner le conclave et rend l’œil humide, la grandeur d’un maitre absolu de la tauromachie de grande histoire qui invente une corrida. Sans lui, rien de ce qu’il s’est passé n’aurait été révélé. Ponce qui torée quand l’Orchestre Montois s’associe au rythme du toreo pour une étreinte de langueur suave sur la musique de "Mission" d’Ennio Morricone puis lors de cette lumineuse et tellurique deuxième faena sur le Concerto d’Aranjuez de Joaquin Rodrigo. Mont-de-Marsan a touché là aux franges de l’éternité taurine.

A lire aussi - Madeleine 2015, le dossier France Bleu- les corridas de la Madeleine