Limoges : "union sacrée" à la gare pour une meilleure desserte ferroviaire entre le Limousin et Paris
Une manifestation pour une amélioration des dessertes ferroviaires entre le Limousin et Paris a réuni plusieurs centaines de personnes ce lundi matin en gare de Limoges.
Dans le sillage de la lettre courroucée envoyée récemment par l'entreprise Legrand à la SNCF pour dénoncer la suppression des trains du matin entre le Limousin et Paris, tout le monde économique, politique, syndical et associatif s'est retrouvé ce lundi matin en gare des Bénédictins à Limoges, pour réclamer de meilleurs dessertes ferroviaires entre le Limousin et la capitale.
Le rassemblement a débuté vers 7h30, ce lundi matin. Malgré le froid, plusieurs centaines de manifestants, parmi lesquels beaucoup élus, ont envahi le hall central de la gare de Limoges-Bénédictins.
De nombreux chefs d'entreprises
Avant de partir travailler, bonnet vissé sur la tête, Stéphane Gilbert n'a pas trop l'habitude de manifester. A la fin des années 90, quand il faisait ses études à l'ENSIL, il mettait "2h45 à 2h50 pour faire Paris-Limoges". Il constate aujourd'hui la différence et c'est pour ça qu'il a tenu à être là pour dire ceci à la SNCF : "Vous ne pouvez pas prendre des décisions tous seuls, unilatérales et dans votre coin sur l'heure des trains pour Paris. Ça ne peut plus fonctionner comme ça."
Stéphane Gilbert est de co-fondateur d'Aquassay. L'entreprise spécialisée dans l'accompagnement des usines pour réduire leur consommation en eau, emploie 21 personnes à Limoges : "Je fais 0% de mon chiffre d'affaires en Haute-Vienne. On supervise 150 usines dans 15 pays et nous la desserte de Limoges peut devenir un vrai handicap. Pour l'instant on arrive à vivre avec, mais ça peut devenir un vrai handicap."
Dans la foule compacte ce lundi matin, Jean-Luc Marissal n'imaginait pas être ailleurs. Employé chez Legrand, il était passager du train qui a déraillé à Brétigny et tué 7 personnes en juillet 2013 : "Depuis des années on se bat en tant que victimes pour que la maintenance et la rénovation du réseau se fasse. Il y a eu le procès, la SNCF a été condamnée, mais ce n'est que le début car on le voit bien il y a encore beaucoup de choses à faire. Aujourd'hui, on veut être pour montrer qu'il ne faut pas oublier ce qu'il s'est passé."
Tous les Limousins impactés
Mais ce sont tous les habitants du territoire qui sont concernés. Et l'impact est déjà réel par exemple pour les avocats du barreau de Limoges explique le futur bâtonnier, Me Richard Doudet qui ne fait plus du tout confiance à la SNCF : "La plupart du temps, nous sommes contraints de partir la veille, mais nous ne pouvons pas toujours imposer à nos clients la prise en charge d'une nuit d'hôtel à Paris. Donc, nous sommes nombreux à prendre notre voiture pour assurer la sécurité de l'audience et ça devient de plus en plus problématique."
Une situation aberrante pour Pierre Massy, le président de la CCI de la Haute-Vienne : "L'Etat nous dit de décarboner nos transports, on nous dit la voiture est à bannir, l'avion est évidemment à bannir, les transports en car sont à bannir, on nous dit prenez le train. Nous on veut prendre le train, mais on a tellement décarboné l'affaire que même on a décarboné les trains, ils n'existent plus."
Tout le système est à repenser selon Damien Maudet, député Nupes de la 1ere circonscription : "En Allemagne, l'investissement par habitant dans le train est beaucoup plus fort qu'en France. C'est ça qu'on dit au ministre des Transports, il faut mettre de l'argent, mais aussi et surtout repenser le train. On a beaucoup de communes proches d'un arrêt ou d'une gare et il faut déjà qu'on réinvestisse ça et qu'on arrête de laisser ça à l'abandon. Dans le cadre du désenclavement et de la transition écologique, l'Etat doit être stratège, dire j'ai une ligne de train qui traverse toute la France, il faut investir dedans pour que les gens puissent la prendre plus régulièrement." L'élu haut-viennois dont le train pour Paris affichait ce lundi matin 10 minutes de retard....
Une délégation d'élus et de représentants d'entreprises a été reçue ce lundi dans la matinée par la préfète la Haute-Vienne. Une réunion technique sur la circulation des trains, au cours de laquelle la SNCF a aussi précisé sa proposition pour le rétablissement d'un train à 6h26 au départ de Limoges. Il circulerait à partir du 9 janvier, jusqu'au 15 mars. Un nouveau rendez-vous doit avoir lieu la semaine prochaine autour de la préfète. Si ça ne bouge pas plus, il pourrait y a voir d'autres mobilisations avertit Guillaume Guérin, le président de Limoges Métropole.
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