Hervé Morin tacle Valérie Pécresse et l'Île-de-France, qui voudraient "tuer le projet", de la LNPN

Il y a de l'eau dans le gaz entre les régions Normandie et Île-de-France, au sujet de la LNPN, la Ligne nouvelle Paris-Normandie. Ce grand projet ferroviaire censé améliorer la desserte entre Paris et la Normandie d'ici à 2035, comprenant notamment la création d'une nouvelle gare à Rouen.

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On pensait pourtant que le projet allait être plus simple, suite aux déclarations de la présidente de la région francilienne, Valérie Pécresse, ce lundi 18 mars, au Havre. Elle annonçait alors que sa région "était de retour à la table des négociations" après avoir clamé son opposition totale au projet. Elle promettait même de mettre six millions d'euros sur la table, autant que la Normandie, pour des études préalables, devant servir à constituer le projet final, notamment le tracé définitif, d'ici deux ans. "Il était temps" avait d'ailleurs réagi Cyrille Moreau, vice-président de la Métropole de Rouen, sur France Bleu Normandie.

Un tronçon enterré dans les Yvelines ?

Mais une réunion, programmée hier, jeudi 21 mars, sur le sujet a tourné au vinaigre. On savait déjà que l'Île-de-France gardait des exigences précises dans le dossier, comme la question du trafic de fret, ou de l'arrêt des trains à Mantes, comme nous l'indiquait Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la région en charge des transports.

Mais visiblement, les discordances sont bien plus nombreuses, et plus importantes. Le président du Conseil régional de la Normandie, Hervé Morin, indique ce vendredi 22 mars voir "une hostilité considérable de l'Île-de-France sur un sujet important."

Pour lui, les élus franciliens et notamment yvelinois, "demandent de faire passer les trains en souterrain dans les Yvelines, au moins en partie. Avec des exigences comme celle-là, le projet ne peut pas voir le jour. Ce serait tellement cher, et donc infinançable." Selon Hervé Morin, ce n'est que l'une des rudes exigences franciliennes.

Et l'ancien ministre de la Défense de tacler son homologue d'Île-de-France : "Venant d'une région où la présidente était candidate à la dernière présidentielle, on aurait pu penser qu'il y aurait une volonté de partage, l'idée qu'il existe des projets d'intérêts nationaux qui doivent trouver leur place."

Et Hervé Morin de conclure : "On ne peut pas affirmer le 18 mars au Havre, 'je suis pour la LNPN', et ensuite mettre des exigences qui sont faites pour tuer le projet."

La Ligne nouvelle Paris-Normandie doit entrer en service autour de 2035.