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Dijon : les taxis et les chauffeurs Uber tentent de cohabiter

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La plateforme de VTC Uber souffle sa première bougie, un mois après l'annonce de son implantation officielle à Dijon. Les chauffeurs gagnent-ils leur vie ? La relation avec les taxis est-elle bonne ? On fait un premier bilan.

Les chauffeurs Uber et les taxis tentent de cohabiter à Dijon. Les chauffeurs Uber et les taxis tentent de cohabiter à Dijon.
Les chauffeurs Uber et les taxis tentent de cohabiter à Dijon. © Radio France - Dimitri Morgado

La concurrence pour se déplacer à Dijon s'est amplifiée il y a un mois. Depuis le 29 novembre 2023, le géant Uber est installé dans la capitale bourguignonne. Du moins officiellement. Cela faisait en réalité une petite année que la plateforme s'implantait peu à peu avec ses VTC (voiture de transport avec chauffeur). Il y a ceux qui sont ravis, les clients et les nouveaux chauffeurs en tête de liste. Mais aussi les taxis, qui ne voient pas forcément cette arrivée avec un très bon œil. Alors, un mois après l'installation annoncée d'Uber, comment les professionnels cohabitent-ils ?

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Une dizaine de chauffeurs Uber

Parmi la dizaine de chauffeurs Uber qui sillonnent les rues dijonnaises, il y a Luis Filipe Dos Santos Cruz. Il s'est lancé dans cette aventure en plus de son boulot dans la mécanique. Ce qu'il apprécie certainement le plus, ce sont ses conditions de travail. Il peut organiser ses journées comme il le veut. "On peut bosser comme on envie, explique le jeune chauffeur. Vous voulez bosser la nuit, vous bossez la nuit, pareil pour la journée. Et même, j'active l'application si ça sonne, ça sonne, et si ça ne sonne pas, je rentre chez moi. Je veux bosser qu'une heure, je ne bosse qu'une heure. Il n'y a pas de contraintes."

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Luis Filipe Dos Santos Cruz, nouveau chauffeur Uber à Dijon, prend ses marques.
Luis Filipe Dos Santos Cruz, nouveau chauffeur Uber à Dijon, prend ses marques. © Radio France - Dimitri Morgado

Financièrement aussi, il s'y retrouve bien. Par exemple sur la semaine avant Noël, entre le 18 et le 24 décembre. Luis Filipe a réalisé 2015 euros de chiffre d'affaires. Mais ce n'est pas sans concessions. "J'ai travaillé 66 heures et 28 minutes en sept jours. On est très loin des 35 heures, détaille-t-il. On fait des beaux chiffres mais on a beaucoup de charges derrière. Entre les frais d'Uber, nos frais d'assurance professionnelle, l'entretien du véhicule et le carburant surtout, ça fait quand même pas mal d'argent." Après déduction de toutes ces charges, il se retrouve avec un peu plus de 1000 euros dans la poche. Mais Luis Filipe le sait, la période des fêtes brasse pas mal de monde. Le mois de janvier risque d'être un peu plus calme.

Les taxis en difficulté depuis la pandémie

Depuis l'arrivée d'Uber, les taxis ont, eux, dû s'adapter. Jean-Bernard Boccard, le président du syndicat départemental des exploitants du taxi en Côte-d'Or, remarque les effets au quotidien. "On voit des gens qui reviennent d'Uber, on voit des gens qui partent chez Uber, décrit le professionnel. Il y a un sans cesse va-et-vient là-dessus. Mais ça nous perturbe pas tant que ça dans le fait où on arrive quand même à travailler aussi, et puis que le meilleur gagne !" Pour y arriver, selon lui, la force des taxis dijonnais, c'est le service et le collectif. "Avec l'existence de Taxis Dijon, une association qui regroupe quasiment tous les taxis, raconte Jean-Bernard Boccard, c'est beaucoup plus pratique au niveau de la clientèle à avoir une voiture encore, on va dire avec des méthodes traditionnelles, même si ça paraît démodé, mais simple comme un coup de fil, on va dire."

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Jean-Bernard Boccard, président du syndicat des exploitants du taxi en Côte-d'Or, est inquiet pour la professions, mais pas forcément à cause d'Uber.
Jean-Bernard Boccard, président du syndicat des exploitants du taxi en Côte-d'Or, est inquiet pour la professions, mais pas forcément à cause d'Uber. © Radio France - Dimitri Morgado

De toute façon, Uber ou pas, la profession de taxi n'est pas au mieux de sa forme depuis la pandémie. Et en 2024, pas sûr que ça s'arrange. "Ça risque peut-être d'être compliqué selon les événements internationaux, craint le président du syndicat. Même si on est taxi, on va en subir certainement les conséquences. Et il faut aussi préserver nos clients de manière à ce qu'ils soient le mieux servis possible et qu'ils restent fidèles. C'est un peu la règle dans le commerce." Jean-Bernard Boccard veut tout de même rester optimiste et souhaite que la population n'oublie pas la profession. Les fêtes de cette fin d'année 2023 ont d'ailleurs été bonnes pour les affaires des taxis dijonnais.

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